Les troupes syriennes semblaient avoir stoppé, vendredi 1er mai, leur offensive visant à chasser les miliciens chrétiens phalangistes des hauteurs stratégiques du centre du Liban. Cette initiative, apparemment destinée à assurer le contrôle total de la Syrie sur la fertile vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, a incité Israël à intervenir en abattant deux hélicoptères syriens, mardi 28 avril. La frappe aérienne et le positionnement ultérieur de missiles soviétiques sophistiqués dans la partie occidentale du Liban ont fait craindre à la communauté internationale une confrontation plus large. Pour maîtriser la situation, le ministre syrien des Affaires étrangères Abdel-Halim Khaddam s'est rendu à Beyrouth pour des consultations de haut niveau avec les factions belligérantes.
La rencontre qui s'est poursuivie pendant deux jours entre M. Khaddam, son homologue libanais Fouad Butros et des dirigeants rivaux chrétiens et musulmans, a été télévisée au Liban.
Un plan de cessez-le-feu a été élaboré qui prévoyait la réouverture des points de passage le long de la « ligne verte » divisant Beyrouth, l'assouplissement du siège de Zahlé et la réouverture de l'aéroport de Beyrouth.
Après les pourparlers, M. Khaddam a déclaré qu'il avait trouvé un large consensus en faveur du cessez-le-feu, avec le soutien verbal des factions belligérantes qui s'étaient bombardées quelques jours auparavant.
Le plan de cessez-le-feu prévoit également un déploiement plus large de l'armée libanaise, placée sous contrôle syrien en 1976. Mais la suspicion chrétienne profondément ancrée à l'égard des motivations syriennes demeure.