L'ancien vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam a déclaré mercredi 11 mai qu'il serait favorable à une intervention militaire en Syrie du même type que celle en Libye.
Khaddam, qui a rompu avec Assad en 2005 après avoir servi sous les ordres de son défunt père Hafez al-Assad, a déclaré à Reuters que le régime actuel devrait être rejeté par tous les moyens possibles.
"À un moment donné, une intervention pourrait être nécessaire. Les gens sont tués. Un régime qui tue son propre peuple n'est pas légitime. En fait, ils sont les ennemis de leur propre peuple et par conséquent ils ne gagneront pas d'héritage national. L'héritage national exigera de se débarrasser (des dirigeants) par tous les moyens possibles", a déclaré Khaddam.
Lorsqu'on lui a demandé si cela inclurait une « intervention militaire », Khaddam a répondu oui.
Invité à être plus précis sur le type d'intervention militaire qu'il souhaiterait voir, Khaddam a répondu : "La même chose que ce qui s'est passé en Libye".
Khaddam a déclaré que la situation en Syrie et en Libye était comparable et que la communauté internationale appliquait deux poids, deux mesures dans leur traitement.
" Concrètement, Bachar al-Assad fait ce que Kadhafi a fait. En fait, il existe des communications continues entre les deux parties. Basher al Assad a déjà envoyé des pilotes syriens en Libye pour attaquer les forces révolutionnaires libyennes. "
» dit Khaddam.
Au moins 800 civils ont été abattus par les forces de sécurité syriennes depuis le début des manifestations en faveur de la démocratie il y a sept semaines, a déclaré samedi 7 mai l'organisation syrienne de défense des droits Sawasiah.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que plus de 1 000 civils étaient morts dans les troubles en Syrie.
Khaddam a déclaré que ces chiffres étaient certainement sous-estimés.
"C'est largement sous-estimé. Le nombre de victimes dépasse les 2 000 et des centaines de personnes sont portées disparues. À mon avis, elles ont été tuées puis le régime les a fait disparaître", a déclaré Khaddam.
Les responsables syriens affirment qu'environ 100 soldats et policiers ont été tués.
Lors de sa visite à Bruxelles, Khaddam a présenté une liste de plus de quatre-vingts personnes qui, selon lui, devraient faire l'objet de sanctions.
L'Union européenne a adopté mardi 10 mai des sanctions contre la Syrie, une première mesure visant à forcer la Syrie à mettre fin à la violence contre les manifestants antigouvernementaux.
Treize responsables syriens ont été ajoutés à la liste des sanctions de l'UE, dont un frère du président Bachar al-Assad, mais pas le président lui-même.
Khaddam a déclaré qu’Assad devrait figurer en tête de la liste des sanctions.
Khaddam, qui vit en France, est venu en Belgique pour parler aux médias parce qu'il est tenu par la loi française de s'abstenir de faire des déclarations contre les gouvernements étrangers comme condition d'asile politique.
L'ancien vice-président a déjà déclaré publiquement qu'Assad avait menacé l'ancien Premier ministre libanais Rafik al-Hariri avant son assassinat.