Déclarant que « les rangs arabes sont maintenant plus divisés que jamais », la Syrie a demandé mercredi le report indéfini de la conférence au sommet arabe prévue ce mois-ci.
Auparavant, l’Arabie saoudite et la Jordanie, qui accueille le sommet prévu le 25 novembre, avaient déclaré qu’il aurait lieu comme prévu.
Des analystes arabes ont déclaré que la demande syrienne de report était le résultat de divergences importantes entre les États arabes pro-soviétiques et pro-occidentaux.
Les Saoudiens souhaitent que le sommet se poursuive et se concentre sur la guerre entre l’Iran et l’Irak, la crise afghane et d’autres « menaces extérieures » pour le Moyen-Orient.
Les Syriens voulaient que la réunion se concentre sur Israël, en excluant ainsi toute critique embarrassante de leur soutien à l’Iran dans la guerre du Golfe Persique. Mais sentant que le sommet ne risquait pas de se dérouler à leur avantage, les Syriens cherchaient désormais à le reporter, ont déclaré les analystes.
La radio de Damas, contrôlée par l’État, a diffusé le texte d’une lettre que le ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam a envoyée au secrétaire général de la Ligue arabe, Chadli Kleibi, demandant le report.
« Vous devez être d’accord avec moi pour dire que les rangs arabes sont maintenant plus divisés que jamais. Si ces divisions se propagent et se développent pendant le sommet – la plus haute autorité arabe – nous exposerons le sommet à l’échec et aux divisions », a déclaré Khaddam.
« Compte tenu de cette situation, je ne crois pas que les conditions que j’ai décrites soient propices à la tenue d’une conférence capable de réaliser les objectifs pour lesquels elle a été envisagée », a-t-il ajouté.
Khaddam n’a pas suggéré de date alternative pour la réunion.
Il n’y a pas eu de réaction immédiate de la part de la Jordanie. Cependant, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Marwan al-Kassem, a déclaré mardi que le sommet aurait lieu comme prévu. Le prince héritier d’Arabie saoudite, Fahd, a fait une déclaration similaire.
Un groupe de sept ministres des Affaires étrangères arabes devait se réunir à Amman mardi prochain pour rédiger un ordre du jour pour le sommet. Une tentative précédente du même comité n’avait pas abouti à un consensus sur ce qui devait être discuté.