Les divergences entre la Syrie et l’Égypte concernant la paix avec Israël ont divisé une conférence des ministres de la Ligue arabe de 21 pays qui s’est ouverte lundi en signe de solidarité et d’optimisme.
Les ministres ont entendu une vive critique de la politique égyptienne hier soir de la part du vice-président syrien et ministre des Affaires étrangères, Abdel Hakin Khaddam, qui s’est plaint que l’accord de l’Égypte sur le désengagement militaire avec Israël avait isolé son pays.
Aujourd’hui, moins de 24 heures après que le ministre syrien ait pris la parole devant un comité politique de la conférence, le ministre des Affaires étrangères Ismael Fahmy est arrivé inopinément du Caire, probablement pour défendre les politiques de son pays.
Les divisions entre les faucons et les colombes parmi les 21 membres arabes de la ligue ont dominé la conférence, qui examinait l’ensemble des relations arabes entre eux et avec le reste du monde.
Dans une tentative de conciliation, M. Fahmy a déclaré aux journalistes juste avant de se rendre au palais de Bardo pour une réunion à huis clos des ministres que « l’Égypte n’abandonnera jamais la Syrie ». Lui et M. Khaddam se sont entretenus cet après-midi, et le Syrien a annulé une conférence de presse prévue sans explication.
On dit que M. Khaddam a souligné dans son discours aux ministres que la Syrie insistait toujours sur une garantie israélienne d’évacuation complète du plateau du Golan comme prix pour tout accord. Il bénéficie du soutien d’au moins la Libye et l’Algérie.
Le Syrien a également critiqué la levée de l’embargo pétrolier contre les États-Unis par sept des neuf nations arabes qui l’avaient imposé en octobre dernier. Il a laissé entendre que s’il n’y avait aucun changement dans la situation de la Syrie d’ici le 1er juin, il demanderait le rétablissement de l’embargo lorsque la question sera examinée.
Un test immédiat de l’opinion prédominante devait survenir avec la fixation de la date de la prochaine conférence des dirigeants arabes, qui était initialement prévue pour le mois prochain au Caire. L’Égypte a proposé de la reporter jusqu’en septembre et d’accepter une invitation marocaine pour la tenir à Rabat.
Ainsi, les Égyptiens ont cherché à gagner du temps pour éviter une manifestation publique des divergences arabes le mois prochain. Les Syriens, en revanche, semblaient insister sur la date initiale.