Les hauts responsables syriens sont en train de mettre au courant les dirigeants iraniens à Téhéran sur le processus de paix au Moyen-Orient, ont indiqué samedi des sources syriennes et européennes à Damas. Le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam et le ministre des Affaires étrangères Farouk Sharaa sont arrivés à Téhéran tard vendredi pour rencontrer le dirigeant iranien Akbar Hashemi Rafsandjani. Des sources syriennes bien informées ont déclaré que Khaddam devait informer Rafsandjani des derniers développements des pourparlers de paix entre Israël et la Syrie, en particulier des réunions de sécurité prévues pour commencer mardi à Washington. « La Syrie est désireuse d’informer l’Iran des développements du processus de paix car c’est un allié stratégique », a déclaré une source syrienne. Des sources européennes ont déclaré qu’elles discuteraient également du différend entre les États-Unis et l’Iran qui a abouti à des sanctions économiques contre Téhéran. Le président Bill Clinton a signé un décret le 6 mai interdisant aux entreprises américaines d’acheter du pétrole iranien pour la revente internationale ou de faire des affaires avec l’Iran, qu’il accuse de soutenir le terrorisme international et de chercher à développer des armes nucléaires. Une source occidentale à Damas a déclaré que les pays ont des intérêts communs, notamment leur différend avec le gouvernement irakien et leur objectif de retirer Jérusalem du contrôle israélien. L’Iran n’a pas non plus oublié que la Syrie a été le premier pays à reconnaître la République islamique d’Iran en 1979 après la révolution. De plus, la Syrie n’a pas limité les guérilleros du Hezbollah (Parti de Dieu) au Liban depuis la formation du mouvement lors de l’invasion israélienne du Liban en 1982. L’Iran apporte un soutien économique et autre au Hezbollah, dont les membres sont principalement chiites, tandis que la Syrie a 35 000 soldats au Liban et est le principal médiateur de ce pays.