« Après avoir rencontré des obstacles pour former le gouvernement à la fin de l’année 2004 en raison de la prolongation du mandat du président Lahoud, le président Hariri a reçu un appel du président Nabih Berri, qui lui a dit : ‘Camarade, excuse-toi de ne pas avoir formé le gouvernement.’ Hariri a répondu : ‘Je ne m’excuserai que si les Syriens me le demandent.’ Berri a répondu : ‘Est-ce que je parle de ma propre initiative ?’ À ce moment-là, Hariri a appelé le brigadier Rustom Ghazaleh et lui a demandé : ‘Nabih me demande de m’excuser de ne pas avoir formé le gouvernement. Qu’en penses-tu ?’ Ghazaleh a répondu : ‘Oui, fais ce que Nabih t’a dit.’
Selon Daloul, lors d’une visite chez le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam dans son bureau à Damas en 2004, avant la prolongation du mandat de Lahoud, Khaddam a demandé des nouvelles de Hariri, disant : ‘Comment va Abu Bahaa ?’ J’ai répondu : ‘Il va bien.’ Khaddam a alors dit : ‘Transmets-lui mes salutations et dis-lui que Damas n’est pas confortable pour lui. Ils ne le veulent pas ici. Il devrait finir et partir.’ Après être retourné à Beyrouth, j’ai rencontré le président Hariri et lui ai transmis les conseils de Khaddam. Hariri a dit : ‘Étrange, explique. Le colonel Maher al-Assad m’a envoyé avec mon garde du corps, El-Kakhi, le rédacteur en chef du journal Al-Sharq, en disant qu’il n’est pas d’accord avec le traitement des agences de sécurité libano-syriennes envers moi, et au contraire, il me veut et me soutient ?’ J’ai dit à Hariri : ‘Honnêtement, je ne sais pas. J’ai livré le message de Khaddam tel quel. Si tu veux me rassurer, appelle Khaddam toi-même maintenant et clarifie la situation.’
Hariri a accédé à ma demande et a appelé Khaddam, qui a demandé : ‘Qu’est-ce que Mohsen me transmet de ta part ?’ Khaddam a répondu : ‘Oui, écoute-le.’
Le lendemain, Khaddam est venu à Beyrouth pour des examens médicaux à l’hôpital de l’Université américaine. Hariri lui rend visite à l’hôpital, et Khaddam demande : ‘Mohsen t’a-t-il transmis ce que je t’ai dit ?’ Hariri a répondu positivement. Khaddam a alors dit : ‘Alors, pars et va.’ Hariri a raconté à Khaddam ce que Maher al-Assad avait envoyé par l’intermédiaire de mon garde du corps, El-Kakhi. Khaddam a répondu : ‘Maher al-Assad n’a rien à voir avec le dossier libanais. Va et pars.’
Hariri n’a pas été convaincu par ce que Khaddam a dit, comme je l’ai compris personnellement, car il pensait que Khaddam n’était plus en position de prendre des décisions en Syrie, donc ‘il parle pour lui-même’, comme Hariri me l’a dit. »