Monsieur KHADDAM (République arabe syrienne):
Monsieur le Président,
C’est avec grand plaisir que je vous adresse, au nom de la délégation de la République arabe syrienne et en mon nom propre, nos félicitations et nos meilleurs vœux à l’occasion de votre élection au haut poste de Président de la vingt-sixième session de l’Assemblée générale. Votre élection reflète la position distinguée de votre pays,
l’Indonésie, avec laquelle mon pays est lié par les liens d’amitié les plus forts. Elle reflète également la grande appréciation pour votre personne et pour les principes que vous défendez.
Nous sommes convaincus que, guidée par vous, la présente session traitera des problèmes internationaux dans un esprit d’adhésion aux règles fondamentales de droiture et de justice consacrées dans la Charte des Nations Unies.
Une profonde reconnaissance est également due aux efforts de M. Hamblo, le Président de la vingt-cinquième session de l’Assemblée générale, dont les efforts inlassables, le tact et la connaissance ont contribué au succès de cette session marquant un jubilé.
Je tiens également à exprimer mon grand respect et mon profond sens d’appréciation au Secrétaire général U. Thant, qui a guidé l’Organisation mondiale à travers vents et tempêtes, avec courage et dévouement au service de toute l’humanité ainsi qu’avec une ferme conviction de la nécessité de défendre les idéaux sur lesquels l’Organisation mondiale a été fondée et d’établir fermement des principes de justice et de paix. Nous souhaiterions voir le Secrétaire général accéder au désir écrasant des membres des Nations Unies de renouveler son mandat afin de continuer à servir la communauté internationale et la cause de la sécurité et de la paix mondiales.
C’est pour moi une source de plaisir de féliciter les nouveaux États du Bhoutan, de Bahreïn et du Qatar pour leur récente admission, et Oman pour son admission à venir, à l’adhésion à l’Organisation des Nations Unies. Cela souligne l’inéluctabilité de la victoire de la lutte des peuples, grands et petits, pour parvenir à la libération du joug colonial. Mon pays, qui est lié au Bahreïn, au Qatar et à Oman en tant que faisant partie du peuple arabe, qui lutte pour parvenir à la paix et à la libération, souhaite aux trois nouveaux États plein progrès et prospérité.
Les Nations Unies, nées il y a plus de 25 ans à la suite de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale, ont su affronter de graves crises, résister aux défis et confirmer année après année l’inéluctabilité de la victoire de la lutte des peuples.
Les Nations Unies ont agi pour contenir l’agression ; ont déployé des efforts pour mettre fin au colonialisme, promouvoir le développement économique, apaiser les tensions internationales et favoriser la paix ; elles ont obtenu un accord pour arrêter la prolifération des armes nucléaires et ont entamé des discussions utiles sur le sujet du désarmement général et complet.
Mais ces réalisations répondent-elles aux besoins pressants de l’humanité ? Sont-elles à la hauteur des aspirations des peuples ? Les peuples du monde qui luttent pour exister et survivre voient leur existence et leur survie sérieusement menacées ; les peuples qui recherchent la paix et la justice sont tourmentés par l’agression et l’occupation ; et les peuples qui luttent pour assurer leur subsistance voient leur terre usurpée et leurs ressources exploitées par les anciennes et nouvelles formes de domination impérialiste.
La crainte des malheurs de la guerre, la crainte de la perte de liberté par la soumission à la domination et à l’occupation, et la crainte des personnes qui doivent subir les cruautés de l’errance et de la faim, voilà les dangers qui menacent l’humanité et son avenir. Voilà les dangers qui soulignent la nécessité de la lutte pour assurer le respect dû aux dispositions de la Charte des Nations Unies et aux droits fondamentaux de l’homme.
La République arabe syrienne, qui lutte aux côtés d’autres peuples pour parvenir à la libération et assurer un avenir meilleur à ses citoyens, a participé à l’établissement des Nations Unies et à l’élaboration de sa Charte. Comme d’autres participants, elle entretenait l’espoir qu’à travers cette Charte, un monde meilleur – un monde libre de colonialisme, de domination, d’exploitation et de sous-développement – serait créé. La Syrie, en outre, a beaucoup sacrifié pour contribuer à la réalisation de cet objectif, comme en témoigne son parcours à l’intérieur et à l’extérieur des Nations Unies.
L’attachement ferme de la Syrie aux principes des Nations Unies en a fait l’objet de diverses formes de pressions et de menaces, allant du blocus économique à l’agression directe et à l’occupation.
La République arabe syrienne estime que la lutte pour la libération est une et indivisible et ne peut être remportée que par une lutte unie des peuples du monde. Nous croyons également que la lutte pour la paix ne peut atteindre son objectif que par une lutte incessante pour mettre fin définitivement à toutes les formes de colonialisme et que la lutte contre le sous-développement sera efficace et fructueuse uniquement par la coopération et les efforts coordonnés des peuples.
Ainsi, la Syrie réaffirme son soutien à la lutte héroïque du peuple du Vietnam, qui se bat pour parvenir à l’unité, à la libération, à l’autodétermination et à l’évacuation de toutes les troupes étrangères de leur patrie. Nous croyons que le plan en sept points du Gouvernement révolutionnaire provisoire du Sud-Vietnam constitue le seul moyen de résoudre la question vietnamienne. Nous condamnons l’ingérence des États-Unis au Cambodge contre le gouvernement légitime du président Sihanouk. Nous soutenons la lutte du peuple d’Indochine contre l’agression impérialiste des États-Unis, qui constitue une menace pour la paix et la sécurité en Asie du Sud-Est. Le peuple de Corée devrait être autorisé à parvenir à l’unité et à exercer son droit incontestable à l’autodétermination. Nous appelons à l’évacuation de toutes les troupes étrangères de Corée du Sud et à la dissolution de la Commission des Nations Unies pour la réunification et la réhabilitation de la Corée, dont l’existence même constitue une grave ingérence dans les affaires intérieures de la Corée.
La République arabe syrienne est très désireuse de voir que l’unité du Pakistan soit préservée et que la paix au Pakistan oriental soit maintenue afin de garantir le retour des réfugiés dans leur patrie et d’assurer la paix et la sécurité dans cette région, d’autant plus que le président du Pakistan, M. Yahya Khan, a appelé tous les réfugiés à rentrer chez eux.
La République arabe syrienne a toujours soutenu la lutte des peuples d’Afrique contre la discrimination raciale dans toutes les parties du continent africain. Nous condamnons la politique d’apartheid du gouvernement sud-africain, ainsi que son occupation illégale de la Namibie. Nous soutenons la lutte du peuple du Zimbabwe contre le règne raciste de la minorité usurpatrice. Nous soutenons les mouvements de libération de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée (Bissau) et de toutes les autres parties de l’Afrique soumises à la domination coloniale et leur lutte contre les forces coloniales étrangères qui menacent la sécurité de l’Afrique. Nous déclarons que le soutien à cette lutte est un devoir sacré, requis par le destin commun des peuples et la dignité de l’humanité.
Le peuple arabe de Syrie, qui a lutté contre l’occupation impérialiste, les crimes du colonialisme et la brutalité de l’agression sioniste de type nazi au Moyen-Orient, réaffirme son engagement aux côtés des peuples d’Afrique dans leur lutte décisive contre la discrimination raciale et l’intervention impérialiste en Afrique. La solidarité de la lutte du peuple arabe avec la lutte des peuples d’Afrique assurera, nous croyons, la défaite de l’ennemi commun et de son idéologie raciste-sioniste, fondée sur la haine, la malveillance et le génocide.
La République arabe syrienne soutient le principe de l’universalité de la représentation aux Nations Unies et estime que le respect de ce principe renforce l’Organisation mondiale. En effet, la paix mondiale ne peut être sauvegardée si des préjugés politiques sont autorisés à remplacer les principes de la Charte des Nations Unies.
La République arabe syrienne a été l’une des nations qui ont vivement plaidé en faveur du rétablissement de la République populaire de Chine, en sa qualité de seul véritable représentant du peuple chinois, de son droit légal à occuper le siège de la Chine aux Nations Unies. Il est en effet gratifiant de constater qu’au sein de la communauté internationale, l’année 1971 a été marquée par une reconnaissance croissante de la justesse de cette position.
Croyant au principe de l’universalité de la représentation et désireux de renforcer l’Organisation mondiale, nous soutenons l’admission à l’ONU d’États qui ont montré un respect dû pour les principes de la Charte des Nations Unies, tels que la République démocratique allemande, la République démocratique du Vietnam et la République populaire démocratique de Corée.
L’admission de ces États renforcerait les forces qui défendent la liberté et la paix. Nous croyons que les Nations Unies continueront à manquer d’efficacité et de caractère international requis si les peuples de ces États, représentant, comme ils le font, un potentiel humain, culturel et économique considérable, continuent d’être refusés l’adhésion à l’ONU.
La victoire de la lutte des peuples pour parvenir à la liberté, à l’égalité et à l’application des principes de la Charte des Nations Unies restera un objectif lointain tant que l’héritage lourd de longs siècles de domination coloniale ne sera pas surmonté et liquidé. Le sous-développement économique et social, hérité par les pays en développement de la période de colonisation, constitue une menace permanente pour les peuples de ces pays. Une véritable indépendance pour eux devrait inclure la liberté de la pauvreté et de l’ignorance, et combler l’énorme fossé qui sépare les pays développés des pays en développement. Ce terrible fossé constitue une grave menace continue pour la paix mondiale. Voilà quelques-unes des considérations fondamentales qui nous ont conduits à soutenir, comme nous le faisons toujours, l’adoption de toutes les mesures nécessaires pour le renforcement de la paix et de la sécurité internationales.
Travailler à la réalisation de ces objectifs n’a pas été facile et s’est toujours heurté à l’opposition de l’impérialisme mondial, ennemi le plus acharné de la liberté et du développement des peuples.
Malgré les diverses formes de pression auxquelles elle a été soumise, y compris celle de l’agression directe, la République arabe syrienne a réussi à libérer son économie et à utiliser efficacement ses ressources grâce à la coopération avec des pays amis qui croient que les relations internationales doivent être fondées sur le respect mutuel de la dignité d’un pays et de sa souveraineté nationale.
Nous croyons que la bataille pour la libération économique, qui n’est pas moins importante que celle pour la liberté politique, exige la pleine coopération et la solidarité totale de toutes les forces de libération à travers le monde.
Pour servir une cause commune et des intérêts communs, la Syrie a établi des relations de coopération amicale avec les forces de libération en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Des liens solides ont également été maintenus avec les pays socialistes qui ont soutenu les justes causes des peuples et nous ont apporté leur assistance sur la base d’une coopération sincère.
La République arabe syrienne est prête à établir des relations de coopération mutuelle avec tous les pays qui croient au droit des peuples à la libération et à la souveraineté.
Poursuivant la lutte pour parvenir à l’unité du peuple arabe, la République arabe syrienne, en coopération avec la République arabe d’Égypte et la République arabe libyenne, a établi une fédération qui répond aux aspirations des masses arabes à l’unité et à la libération et qui renforce l’économie des États de la Fédération.
La nouvelle Fédération des Républiques arabes représente une force politique émergente capable de développer un pouvoir de défense contre l’agression. La Fédération est une nouvelle force qui soutient la lutte des peuples et de tous les mouvements de libération à travers le monde. La Fédération représente une force qui cherche la paix et l’amitié avec tous les peuples qui croient en la dignité des hommes et en une paix basée sur la justice et l’équité.
L’Assemblée générale débat chaque année de la crise explosive au Moyen-Orient qui menace non seulement la sécurité de la région mais aussi la paix mondiale. Au cœur de cette crise se trouve la cause du peuple arabe de Palestine, qui a été privé de tous les droits confirmés par la législation internationale, les conventions et les résolutions des Nations Unies. Il s’agit de l’agression impérialiste sioniste contre le peuple de Palestine ainsi que contre l’ensemble du peuple arabe, une agression qui se poursuit sans relâche depuis plus d’un demi-siècle maintenant.
Cette salle et ce forum ont été témoins de condamnations répétées d’Israël pour des actes de massacre collectif et de génocide. La majorité des membres des Nations Unies a approuvé ces condamnations, comme en témoignent de nombreuses résolutions adoptées par l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et d’autres organes et comités des Nations Unies. Aucun État membre n’a un bilan aux Nations Unies plus sombre ou plus entaché de crimes et de violations qu’Israël.
L’existence d’Israël en tant qu’entité en Palestine depuis 1948 représente une continuation et une expansion de la présence coloniale illégale qui avait gouverné le pays par le biais du Mandat. Depuis les premiers jours de son existence, Israël a perpétré les pires atrocités, qui, avant son émergence, étaient commises par des gangs terroristes sionistes. Depuis sa création en tant que successeur de la domination coloniale britannique en Palestine, Israël a violé toutes les règles internationales, les principes humains et les codes moraux. Ses programmes et sa logique incluaient le meurtre et l’assassinat, qui ont même atteint le personnel des Nations Unies ; le massacre collectif de civils désarmés de manière nazie et l’arrachement d’un peuple entier. Chaque crime commis par les nazis de l’époque moderne et par les envahisseurs barbares des temps anciens a été commis par Israël, qui a violé toutes les règles et conventions du droit international.
Dans cette même salle, à plusieurs reprises, la voix des représentants des autorités sionistes a été entendue défier l’autorité des Nations Unies et avertir l’Organisation mondiale qu’Israël n’obéirait à aucune résolution des Nations Unies, même si elles étaient adoptées presque à l’unanimité, si elles ne servaient pas les desseins israéliens et la logique sioniste de l’agression.
Le peuple arabe de Palestine a été arraché à sa patrie pour faire place à l’établissement d’un État colonial de peuplement basé sur une idéologie raciste qui prône la discrimination fondée sur la race, la couleur et la religion, une idéologie qui incarne la folie des nazis et les pratiques criminelles des régimes minoritaires de Rhodésie et d’Afrique du Sud.
Le régime sioniste a été mis en place en Palestine, et il a adopté, en coopération avec l’impérialisme mondial, une politique d’agression et d’expansion territoriale impliquant le déplacement de 1,5 million de réfugiés arabes de leur patrie et de plus de trois quarts de million de personnes nouvellement déplacées des zones occupées de trois États membres : la Syrie, l’Égypte et la Jordanie. Il s’agit d’une politique visant à maintenir les peuples de la région sous-développés et désunis. Les archives et les rapports officiels des Nations Unies confirment cette sombre image d’Israël.
Le monde a été amené au bord d’une guerre mondiale lorsque Israël a joué le rôle de fer de lance de l’agression tripartite lancée contre l’Égypte en 1956. Israël a de nouveau poussé le monde au bord d’une autre guerre mondiale en lançant une attaque-surprise expansionniste sioniste-impérialiste contre trois États arabes en 1967. À la suite de l’agression de 1967, Israël a été ordonné de se retirer de tous les territoires occupés. Depuis lors, Israël a été condamné pour des attaques sauvages et inhumaines, aériennes et autres, profondément à l’intérieur des territoires arabes, tuant des enfants innocents à l’école, des hommes et des femmes au travail dans leurs usines. Israël a également été condamné pour des crimes commis dans toutes les parties des territoires occupés : crimes contre des civils ; contre des enfants, des femmes et des hommes âgés ; contre des lieux historiques sacrés ; et contre les sentiments et les émotions des chrétiens et des musulmans du monde entier.
Pour clarifier les faits, le nombre de résolutions et de décisions sur le conflit israélo-arabe et la question de la Palestine adoptées par l’Assemblée générale, les principaux organes des Nations unies, et les agences spécialisées UNESCO et OMS – depuis la première décision de cessez-le-feu du 6 juin 1967 jusqu’à maintenant – totalise 54. Ces résolutions et décisions ont, d’une part, affirmé tous les droits arabes et confirmé, d’autre part, le mépris total d’Israël pour ces droits et son ignorance délibérée de chaque principe de la Charte, un bilan qui fait d’Israël un candidat à l’expulsion de l’Organisation mondiale conformément à l’article 6 de la Charte. Spécifiquement, parmi les 54 résolutions mentionnées, 14 « condamnent » ou « condamnent fermement » ou « condamnent spécifiquement Israël » pour « des violations flagrantes » de la Charte, y compris des attaques contre les pays arabes, son refus d’appliquer la quatrième Convention de Genève et ses violations des droits de l’homme. Dix-neuf de ces 54 résolutions « déplorent » ou « déplorent profondément » ou « condamnent vivement » ou « notent avec consternation le refus d’Israël » de coopérer à la mise en œuvre de résolutions spécifiques ou « appellent instamment le gouvernement d’Israël » à mettre en œuvre la Charte.
Il n’y a pas de limite à l’arrogance et au cynisme israéliens. Israël tente continuellement de déroger à l’autorité des Nations unies et à sa responsabilité de maintenir la paix et l’ordre mondial. Une telle arrogance a été affichée la semaine dernière au Conseil de sécurité suite à l’adoption le 25 septembre dernier d’une résolution sur Jérusalem qui, entre autres, « appelle instamment Israël à annuler toutes les mesures et actions antérieures » d’annexion de Jérusalem arabe. Le représentant israélien a arrogamment déclaré le refus de son gouvernement d’accepter cette résolution. Le lendemain, le Cabinet israélien a publié une déclaration en ce sens. Jeudi dernier, la salle de l’Assemblée générale a été le témoin d’une irresponsabilité similaire exprimée par le ministre des Affaires étrangères des autorités de Tel-Aviv qui, dans sa déclaration lors de la 1946e réunion, a demandé à l’Organisation mondiale de renoncer à son autorité pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales et d’abandonner, directement ou indirectement, ses responsabilités vis-à-vis de l’agression et de l’expansion sionistes au Moyen-Orient.
L’Europe a été témoin d’un tel mépris pour les conventions et accords internationaux à la veille de la Seconde Guerre mondiale à travers les déclarations des dirigeants nazis qui ont entraîné leur pays et le monde entier dans la Seconde Guerre mondiale, apportant des souffrances incommensurables à l’humanité. C’est pourquoi les Nations unies et les membres qui y sont représentés sont appelés à mettre fin à un tel cynisme et à une telle irresponsabilité qui menacent maintenant la paix et la sécurité du monde.
Le ministre des Affaires étrangères d’Israël, fidèle à sa sophistique et au schéma bien connu du sionisme consistant à déformer les faits, a fait référence à ce qu’il a appelé la situation des Juifs en Syrie.
Je n’ai guère besoin de réfuter ses allégations car les membres de la communauté juive en Syrie sont des citoyens syriens.
Ils vivent non seulement mieux que les Arabes en Israël, qui sont traités comme des citoyens de troisième classe, ou les Arabes dans les territoires occupés, mais certainement mieux que les Juifs orientaux en Israël. En effet, qui n’a pas lu récemment sur la révolte de ces malheureux Juifs orientaux qui ont été attirés par la propagande sioniste à émigrer en Israël? Ces Juifs orientaux ont vu par eux-mêmes ce que cela signifie de vivre sous une société européenne raciste-sioniste basée sur la discrimination en termes de couleur, de race et de religion. Nous ne croyons pas que les autorités sionistes puissent cacher aux yeux du monde la tragédie des Juifs orientaux en Israël. Les mouvements des Panthères noires là-bas, leurs grèves et manifestations continues, ne sont que le début de l’érosion de cette société raciale.
De plus, la propagande sioniste-israélienne, en ignorant totalement la volonté du monde concernant le maintien de la paix et de la sécurité internationales, tente continuellement de présenter l’agression israélienne contre les États arabes comme un conflit entre les États-Unis et l’URSS au Moyen-Orient. Une telle tentative vise à lier les États-Unis et leurs intérêts totalement à l’agression israélienne et au désir de l’État israélien expansionniste d’étendre davantage ses terres arabes. C’est une situation explosive, car elle vise en fin de compte à pousser le monde entier au bord d’une troisième guerre mondiale pour protéger l’expansionnisme et l’agression israéliens.
Nous confirmons donc une fois de plus que tout règlement basé sur la récompense de l’agresseur n’est qu’un appel à une nouvelle escalade de l’agression. C’est un jeu dangereux qui menace la sécurité de la communauté mondiale. Les créations artificielles basées sur le racisme et l’agression ne peuvent subsister, quel que soit l’arsenal d’armes destructrices offensives dont elles disposent.
L’histoire nous enseigne sans l’ombre d’un doute que les premières victoires des agresseurs deviennent toujours le chemin menant à leur défaite. L’agression sioniste-israélienne contre les peuples arabes du Moyen-Orient ne réussira pas mieux que l’agression nazie contre l’Europe et le monde entier.
Cette agression sioniste-impérialiste, qui a été si largement condamnée sur le plan international, n’aurait pas pu continuer sans le soutien que les États-Unis d’Amérique ont apporté à Israël, d’abord pour commettre l’agression, puis pour la perpétuer. L’alliance entre les États-Unis et Israël, entre l’impérialisme et le sionisme, dirigée contre le peuple palestinien déraciné et dépossédé, ainsi que contre l’ensemble du peuple arabe qui aspire à la paix, constitue une menace pour tous les peuples épris de liberté et de paix dans le monde et est préjudiciable aux intérêts américains, qui sont sacrifiés pour servir les objectifs agressifs du sionisme.
La prétendue politique des États-Unis de « diplomatie discrète pour un règlement au Moyen-Orient » n’est en fait rien d’autre qu’une manifestation du désir de ce pays de donner à la partie agresseur l’occasion et le « calme » nécessaire pour jouir des fruits de l’agression et consolider son contrôle des territoires occupés en établissant de nouvelles colonies et en expulsant les habitants de ces territoires.
Il est en effet regrettable que les États-Unis d’Amérique, le pays qui a produit, au cours des deux derniers siècles, de grands héros de la liberté – Washington, Jefferson, Benjamin Franklin et Abraham Lincoln – deviennent aujourd’hui le principal fournisseur des armes et des armements utilisés pour commettre des agressions contre les peuples du monde qui recherchent la liberté.
Il est en effet regrettable que les États-Unis d’Amérique, qui ont produit la Déclaration d’indépendance, la première déclaration des droits de l’homme de l’histoire moderne, deviennent aujourd’hui la force oppressive utilisée pour menacer la liberté des peuples et soutenir les violations des droits de l’homme.
L’expulsion à grande échelle des habitants arabes de leurs foyers et terres sur les hauteurs du Golan, en Cisjordanie, à Gaza, dans la péninsule du Sinaï et à Jérusalem est un crime terrible qui devrait émouvoir la conscience de l’humanité à intervenir pour sauver la paix et la sécurité menacées dans le monde.
Les autorités israéliennes sont allées si loin dans leur défi à la communauté internationale qu’elles ont déclaré ouvertement leurs intentions colonialistes concernant les territoires arabes occupés. Le ministre israélien de la Défense a récemment demandé que ces territoires soient annexés à Israël et que celui-ci se considère donc comme le « gouvernement permanent de ces territoires ».
Les actes d’agression et d’expulsion sionistes ont réduit le peuple arabe de Palestine au statut de réfugiés. L’échec de la communauté mondiale à rendre justice à ces réfugiés et l’indifférence avec laquelle elle a considéré leur sort tragique ont ravivé l’esprit de résistance dans leurs tentes déchirées et ont transformé le peuple sans abri et dépossédé de Palestine en combattants de la liberté luttant pour défendre les droits que la Charte des Nations Unies a reconnus comme appartenant à tous les peuples.
La lutte de la résistance palestinienne est une lutte pour le droit à l’autodétermination. Le droit international reconnaît ce droit et consacre la lutte pour l’atteindre. Car c’est en effet le droit pour lequel tous les peuples du monde représentés dans cette Organisation, y compris les États-Unis d’Amérique, ont combattu pour le réaliser. C’est le droit reconnu par le droit international et les chartes, y compris la Déclaration d’indépendance des États-Unis, et est donc le droit inaliénable du peuple palestinien, que l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu et affirmé à plusieurs reprises dans des résolutions adoptées par diverses sessions de l’Assemblée, notamment lors de la session du vingt-cinquième anniversaire.
La République arabe syrienne souhaite attirer l’attention de l’Assemblée générale sur les graves dangers pour la paix au Moyen-Orient et dans le monde qui découlent de l’état actuel de l’agression israélienne continue. La communauté internationale devrait assumer ses responsabilités historiques concernant la préservation de la paix mondiale en mettant rapidement fin à cette agression.
L’attitude de la République arabe syrienne à l’égard de la question palestinienne et de l’agression continue d’Israël est constante et ferme et est fondée sur les principes et dispositions de la Charte des Nations Unies et sur les droits inaliénables de l’homme.
Il y a deux conditions préalables à l’établissement de la paix au Moyen-Orient :
premièrement, la reconnaissance du droit du peuple palestinien à ses terres et à sa patrie et de son droit à l’exercice libre de l’autodétermination ;
deuxièmement, le retrait complet, immédiat et inconditionnel des forces israéliennes des territoires arabes occupés.
L’occupation continue de ces territoires constitue un grave danger pour la paix, un danger pour lequel les agresseurs sionistes et les forces de l’impérialisme qui soutiennent l’agression doivent être tenus pour responsables.
Les forces amoureuses de la liberté dans le monde et tous les peuples luttant pour la libération ont la responsabilité de contenir l’agresseur. Ces forces, agissant collectivement, peuvent dissuader l’agression, protéger la cause de la liberté et la souveraineté des peuples, et assurer une paix mondiale basée sur la justice et l’équité.