Le jour où l’armée libanaise annonce sa prise définitive du quartier général terroriste de Nahr al-Bared, des rapports sont publiés, basés sur le témoignage d’un leader capturé, affirmant que le groupe lui-même est une création syrienne. L'ancien vice-président syrien fait des allégations similaires.
Beyrouth (AsiaNews) – L’armée libanaise a annoncé aujourd’hui avoir pris le contrôle du quartier général du Fatah al-Islam dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared. La nouvelle arrive le même jour où diverses sources citent un présumé dirigeant du Fatah al-Islam accusant la Syrie et le chef de l'appareil de renseignement syrien, le général de division Assef Shawkat (qui est le beau-frère du président syrien Bachar al-Assad) pour leurs prétendues liens avec le groupe terroriste. Leur soutien ferait partie d’un plan visant à saper la fragile démocratie libanaise.
L’ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a également évoqué les liens entre le Fatah al-Islam et les services secrets syriens. M. Khaddam, qui vit désormais en exil, a déclaré que le groupe avait été créé par les services militaires syriens.
Dans un communiqué, l’ancien vice-président a déclaré qu’il existe des preuves de l’implication syrienne dans l’exacerbation des tensions au Liban. Lors d'une conférence de presse, il s'est demandé "d'où le Fatah al-Islam tirait tous ses explosifs et ses armes, dont certaines ne sont même pas à la disposition de l'armée libanaise". La réponse est le régime syrien.
Khaddam a également souligné les menaces proférées par le président syrien Assad et d'autres dirigeants syriens, qui ont déclaré que le Liban exploserait si un tribunal international était créé pour juger les responsables de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafik Hariri.
En fait, l'enquête de l'ONU sur l'attaque avait déjà suggéré une possible implication d'Asef Shawkat. Cette possibilité explique pourquoi l’opposition du régime syrien au tribunal est si forte.