Comme indiqué dans mon rapport du 24 novembre 1975 sur la FINUL (S/11883), j’ai visité le Moyen-Orient du 22 au 27 novembre 1975. Je suis arrivé à Damas dans l’après-midi du samedi 22 novembre et suis resté jusqu’au lundi matin, 24 novembre. J’ai eu plusieurs heures de réunion avec le président Hafez Al-Assad et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Abdul Halim Khaddam. Le contenu de ces discussions est présenté dans la partie I de ce rapport. Pendant mon séjour à Damas, j’ai également rencontré le président de l’Organisation de libération de la Palestine, M. Yasser Arafat.
Le matin du 24 novembre, je suis arrivé en Israël, où je suis resté jusqu’au 25 novembre. J’ai eu des entretiens approfondis à Jérusalem avec le Premier ministre Yitzhak Rabin et le ministre des Affaires étrangères Yigal Allon. Lors de la réunion avec le Premier ministre Rabin, le ministre de la Défense Shimon Peres était également présent. Les principaux éléments de ces conversations sont exposés dans la partie II.
Le 25 novembre, je suis arrivé au Caire où j’ai eu des entretiens avec le président Anouar el-Sadate et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Ismaïl Fahmy. Lors des entretiens avec le président Sadate, le vice-président Hosni Moubarak et le ministre des Affaires étrangères Fahmy étaient également présents.
Le matin du 26 novembre, j’ai quitté Le Caire pour Beyrouth. À mon arrivée au Liban, j’ai eu des entretiens avec le président Souleiman Frangié et le Premier ministre Rachid Karamé. Lors d’un déjeuner offert par le président, j’ai rencontré d’autres membres du cabinet libanais.
L’après-midi du 26 novembre, je suis retourné à Damas où j’ai eu une autre série de réunions en soirée avec le président Assad et le ministre des Affaires étrangères Khaddam. Les résultats de cette réunion, qui a duré plusieurs heures, sont reflétés dans la partie I.
Le matin du jeudi 27 novembre, j’ai quitté Damas pour Londres où j’ai eu des entretiens avec Sa Majesté le roi Hussein de Jordanie et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Zeid Al Rifai dans l’après-midi du même jour. Le soir du 27 novembre, j’ai quitté Londres pour New York.
- DISCUSSIONS EN SYRIE
Le président Assad a exprimé sa vive déception quant à l’absence de progrès sur le front des négociations avec la Syrie depuis mai 1974, date de l’établissement de la FINUL. Pour cette raison, la Syrie trouve difficile d’approuver la prolongation du mandat de la FINUL sans perspective correspondante de progrès dans le processus de négociation et ne souhaite pas engager de négociations sur d’autres mesures partielles. La Syrie souhaite que le Conseil de sécurité traite du fond du problème du Moyen-Orient, y compris des questions palestiniennes. Elle ne participera pas à la Conférence de Genève ni à tout autre forum de négociation tant que l’Organisation de libération de la Palestine n’y participera pas.
Au cours de discussions approfondies, le président a déclaré être prêt à accepter le renouvellement du mandat de la FINUL pour une période supplémentaire de six mois, assorti d’une disposition spécifique prévoyant que le Conseil se réunira en janvier 1976 pour tenir un débat substantiel sur le problème du Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, avec la participation de représentants de l’Organisation de libération de la Palestine.
- DISCUSSIONS EN ISRAËL
Israël a des opinions divergentes de celles de la Syrie concernant le contexte du mandat de la FINUL et en ce qui concerne la participation de l’Organisation de libération de la Palestine aux négociations au Moyen-Orient.
Israël considère la FINUL comme faisant partie intégrante de l’accord de désengagement entre Israël et la Syrie signé en mai 1974.
Israël reste opposé à lier le prolongement du mandat de la FINUL à la forme de nouvelles négociations. Cependant, il est prêt à négocier à tout moment avec la Syrie, mais pas avec l’Organisation de libération de la Palestine. Une fois le mandat de la FINUL prolongé, Israël est prêt à participer à une conférence de paix de Genève reconvoquée à condition que seuls les participants initiaux y participent.
La résolution 338 (1973) fournit, selon Israël, la base des négociations, et il n’accepte donc pas le Conseil de sécurité comme organe de négociation pour le problème du Moyen-Orient. Enfin, Israël a déclaré être d’accord avec le prolongement du mandat de la FINUL pour une période supplémentaire de six mois.
- AUTRES DISCUSSIONS
Lors de mes visites en Égypte et au Liban, j’ai eu des entretiens très utiles avec les dirigeants de ces pays. Étant donné que ces discussions n’étaient pas directement liées à la prolongation du mandat de la FINUL, je ne considère pas approprié de détailler leur contenu dans le présent rapport. Il en va de même pour mes entretiens avec Sa Majesté le Roi Hussein de Jordanie et le Premier ministre Zeid Al Rifai à Londres le 27 novembre.
Ces entretiens ont été très utiles et ont contribué considérablement à ma compréhension de la situation générale au Moyen-Orient. Je suis reconnaissant aux dirigeants de ces pays d’avoir rendu possible cet échange de vues.
IV. CONCLUSIONS
Je reste convaincu que la présence de la FINUL est essentielle non seulement pour maintenir le calme dans le secteur Israël-Syrie, mais aussi pour fournir une atmosphère propice à de nouveaux efforts de négociation. À la lumière de mes consultations dans la région avec les parties concernées, je propose donc la prolongation du mandat de la FINUL pour une période supplémentaire de six mois. Cette proposition est faite en supposant que le Conseil parviendra à un accord sur une décision correspondante, en tenant dûment compte des positions avancées par les parties, telles que décrites dans les paragraphes précédents.
Je tiens à assurer les membres du Conseil que je ne manquerai pas de poursuivre mes efforts, en étroite coopération avec les parties, pour contribuer à la recherche d’une paix juste et durable au Moyen-Orient.