La Première Cour criminelle militaire de Damas a prononcé un verdict par contumace de réclusion à perpétuité avec travaux forcés à l’encontre d’Abdul-Halim Khaddam, l’ancien vice-président du président syrien.
La cour syrienne a inculpé Abdul-Halim Khaddam de plusieurs crimes, dont des contacts avec Israël.
À Paris, un membre de la famille de l’ancien vice-président syrien a déclaré lors d’un appel téléphonique avec l’agence de presse française qu’il n’avait pas été informé du verdict.
Le tribunal militaire a accusé Khaddam de plusieurs chefs d’accusation, notamment « la diffamation criminelle de la direction syrienne, la fourniture de faux témoignages au comité d’enquête international sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri, et la rédaction de textes et de discours non approuvés par le gouvernement syrien. »
Il a également été accusé de « complot visant à saper l’autorité politique et civile, de liens illégitimes avec Israël, de saper le prestige de l’État, et, de manière plus sévère, d’espionnage au profit d’un État étranger, ce qui a entraîné une condamnation à perpétuité. »
Khaddam a fait défection en 2005, critiquant la politique étrangère syrienne, en particulier au Liban. En 2006, il a fondé le Front National du Salut, un groupe d’opposition en exil, qui comprend d’éminents opposants syriens, dont les Frères musulmans.
Khaddam a appelé à un changement pacifique en Syrie et à la création d’un État démocratique moderne basé sur la citoyenneté.
Il est à noter que le Parti Baas au pouvoir en Syrie a décidé en décembre 2005 d’expulser Khaddam et a appelé à le juger pour haute trahison après ses critiques explicites à l’encontre de la direction syrienne lors d’une interview avec Al Arabiya TV.
Le Conseil du peuple syrien a également recommandé de poursuivre Khaddam pour haute trahison. Les membres l’ont accusé de trahison et de collaboration « avec les ennemis de la Syrie », demandant son jugement devant le peuple et la radiation de son nom de l’association des avocats, considérant ses déclarations comme faisant partie des pressions exercées sur la Syrie.
Khaddam a formulé des critiques sans précédent contre la direction syrienne, affirmant qu’elle avait commis une série d’erreurs. Il prétendait avoir des choses beaucoup plus sérieuses à dire au moment opportun.
Il a également affirmé que l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri avait reçu de nombreuses menaces de la part de la Syrie, y compris des paroles dures du président Bachar al-Assad lui-même, avant son assassinat à Beyrouth en février 2005.