135. Télégramme De l’Ambassade en Syrie au Département d’État

publisher: office of the historian

Publishing date: 1977-10-21

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Office of the Historian

 

  1. Télégramme de l’Ambassade en Syrie au Département d’État Damas, 21 octobre 1977, 1538Z

Pour le Secrétaire de la part de Murphy. Le Département transmettra à la Maison Blanche pour le Dr Brzezinski. Sujet : Lettre d’Assad à Carter. Réf : État 246487.2

J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères Khaddam l’après-midi du 21 octobre dans son appartement pour recevoir la lettre d’Assad en réponse au message du Président Carter du 13 octobre (voir référence). L’original signé a été transmis par pochette. La présentation de Khaddam et les commentaires de l’Ambassade suivent immédiatement dans les messages suivants. Voici une traduction non officielle par la Présidence syrienne.

Début du texte :

« Son Excellence Jimmy Carter

Président des États-Unis d’Amérique

Washington

Cher Monsieur le Président,

J’ai reçu votre lettre datée du 13 octobre 1977 et j’ai été satisfait de votre détermination exprimée à poursuivre les efforts visant à établir une paix juste et durable, ainsi que de votre conviction de l’importance de passer rapidement à une nouvelle phase de la recherche de la paix.

J’apprécie également votre préoccupation pour un problème qui est devenu le plus grave parmi les problèmes mondiaux, et votre insistance sur l’importance extrême de la reprise de la Conférence de paix de Genève afin d’atteindre l’objectif auquel nous aspirons tous, à savoir l’établissement d’une paix juste et durable dans cette région sensible du monde.

Votre lettre a confirmé l’impression que m’a transmise notre ministre des Affaires étrangères, M. Abdul Halim Khaddam, à la suite de ses discussions avec vous et avec le Secrétaire d’État, M. Cyrus Vance. Elle a également confirmé le désir et la détermination que vous avez exprimés envers lui pour surmonter les obstacles sur la route de la conférence de paix.

En vous remerciant pour cet intérêt marqué et pour vos efforts, je vous assure que le Gouvernement de la République arabe syrienne est déterminé à poursuivre ses efforts pour réaliser des progrès, car la paix est une nécessité pour notre région ainsi que pour le monde entier. La politique d’obstination et de rejet exercée par Israël ne nous fera pas renoncer à notre croyance en l’importance et la nécessité de la paix.

Cher Monsieur le Président, avec tout cela à l’esprit, et après avoir reçu votre lettre et le document de travail qui y est joint, j’ai beaucoup réfléchi à ce qui peut être fait, et j’ai envisagé tous les aspects de la situation, dans le but de trouver une formule de travail qui puisse faire avancer le mouvement vers une paix juste.

Je tiens à mentionner que je ne m’intéresse qu’à la formule de travail dans la mesure où elle est liée au règlement final, et que la forme ne me concerne que dans la mesure où elle est liée à la substance. Par conséquent, nous devons rechercher une formule qui serve l’objectif ultime, à savoir parvenir à une solution qui soit à la fois globale et juste.

L’analyse de la question en discussion confirme que ses composantes de base sont les trois éléments principaux suivants :

  1. Le problème de la Palestine.
  2. Les territoires occupés en 1967.
  3. L’état de guerre.

Par conséquent, la formule recherchée devrait permettre de traiter ces trois questions à la lumière des résolutions des Nations Unies.

Ainsi, je considère que les grandes lignes de la formule de travail pourraient être les suivantes : »

  1. Une délégation arabe unifiée pour la Conférence de paix sera formée, composée de la Syrie, de l’Égypte, de la Jordanie et de l’OLP, cela étant en accord avec la nature du conflit israélo-arabe. Je suis sûr que vous êtes conscient que, tout au long de l’histoire, les négociations de paix qui ont suivi les différentes guerres menées par plusieurs parties ont été menées par toutes les parties concernées ensemble.
  2. La plénière de la Conférence de paix examinera les questions générales et partagées, qui sont les questions substantielles, dans le but de trouver des solutions pour elles à la lumière des résolutions des Nations Unies. Les questions substantielles les plus importantes sont :

(1) Le problème de la Palestine.

(2) La question de mettre fin à l’occupation des territoires arabes.

(3) La question de mettre fin à l’état de guerre, ainsi que les arrangements et garanties de paix.

  1. Suite à l’adoption (en arabe « i graar » – également traduisible par « règlement », « confirmation » ou « reconnaissance », qui ont une nature partagée), des sous-comités seront mis en place pour établir des arrangements géographiques (sous-comités géographiques) en vue de la mise en œuvre des accords concernant les questions substantielles.

Cher Président Carter, une telle formule est apte à mettre fin à bon nombre de complications. Ainsi, d’une part, nous aurions discuté en plénière de questions d’une nature partagée, et d’autre part, nous aurions adopté les sous-comités pour les arrangements géographiques.

Comme je l’ai déjà mentionné, Monsieur le Président, il y a des questions qui ne relèvent pas d’une nature bilatérale, telles que les conditions et les garanties de paix, la question du retrait et le problème de la Palestine. D’autant plus si nous partons du désir que la paix soit globale. Les négociations bilatérales pourraient avorter les chances d’une paix globale.

Cher Monsieur le Président, en vous envoyant ces propositions que je considère comme une contribution positive et constructive, malgré ma conviction que nous considérons toujours notre point de vue concernant les comités (organisés par) les sujets comme pertinent, je suis motivé par le désir d’éviter une impasse à un certain stade, et par notre conviction de l’importance de poursuivre la recherche de tous les moyens favorables à l’élimination des obstacles et à la réalisation des progrès. J’ai bon espoir que ces idées constitueront une contribution pratique et utile pour atteindre l’objectif d’établir une paix juste, durable et globale.

Je tiens à vous renouveler, Monsieur le Président, mes remerciements pour vos efforts et à vous souhaiter bonheur, ainsi qu’à votre pays progrès et prospérité. Sincèrement, Hafez al-Assad. Damas, le 21 octobre 1977.

Fin du texte.

  1. Transmettre au Département à Amman, au Caire et à Tel Aviv.

Murph

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