RELATIONS ÉTRANGÈRES DES ÉTATS-UNIS, 1977-1980, VOLUME VIII, CONFLIT ARABO-ISRAÉLIEN, JANVIER 1977-AOÛT 1978
- Télégramme du Secrétaire d’État Vance aux ambassades au Liban et en Syrie 11 août 1977, 0910Z
Secto 8139. Objet : Sud du Liban. Pour l’ambassadeur du Secrétaire d’État.
- Il y a des aspects de mes entretiens en Israël concernant le sud du Liban que je pense devoir transmettre à Boutros et Sarkis. Je rendrai compte à Khaddam et Assad à Damas jeudi.
- Pour Beyrouth : L’ambassadeur Parker doit transmettre le message suivant de ma part à Boutros pour Sarkis : « Lors de mes entretiens en Israël, j’ai eu une discussion complète sur le problème du sud du Liban. La présentation israélienne s’est concentrée sur deux points principaux : d’abord, de par leurs contacts avec les dirigeants de cette région de l’autre côté de la frontière, ils constatent un désespoir cumulatif quant à l’avenir des habitants du sud du Liban en raison des attaques persistantes des forces palestiniennes et de leur manque de ligne d’approvisionnement et de contacts économiques normaux avec le nord. Ils parlent de plus en plus du problème du sud du Liban comme d’une ‘question morale’ concernant l’avenir de ces habitants. Deuxièmement, ils sont inquiets du fait que les Palestiniens sont en train de consolider une position dans le sud du Liban à partir de laquelle ils pourraient reprendre à l’avenir des infiltrations à travers la frontière vers Israël. En ce qui concerne la question d’une force de l’ONU, les Israéliens doutent pour la plupart de la capacité d’une telle force à contenir l’activité palestinienne. Les Israéliens n’ont cependant aucune objection à une force de l’ONU le long de la frontière. Ils considèrent deux étapes comme essentielles : d’abord, les Palestiniens doivent cesser les attaques et de préférence se retirer de la partie sud.
Ensuite, une force de maintien de la paix acceptable doit être introduite, de préférence une force libanaise, mais éventuellement une force de l’ONU pour une période de transition s’il n’y a pas d’alternative dans la région au nord de la frontière. Je vais informer les Syriens de ce qui précède et je leur dirai en particulier que les Israéliens les voient comme la clé pour obliger les Palestiniens à cesser leurs bombardements et à se retirer de positions moins menaçantes pour les positions chrétiennes. »
- Pour le contexte à Beyrouth et Damas : À Damas jeudi, je ferai les points suivants à Assad :
A. Les Israéliens sont profondément préoccupés par la situation dans le sud du Liban. Ils estiment que les Syriens portent une lourde responsabilité pour l’instabilité continue là-bas. Premièrement, ils ont des rapports d’un accord secret entre les Syriens et les Palestiniens là-bas qui exonère les Palestiniens de l’application de l’accord de Shtaura là-bas. Deuxièmement, ils ont signalé la présence d’officiers syriens avec les forces palestiniennes autour des enclaves chrétiennes et de petites unités syriennes en uniforme Saiqa.
B. Le gouvernement israélien considère de plus en plus qu’il est responsable de mettre fin à ce qu’il considère comme une menace pour les enclaves chrétiennes dans le sud, et le danger d’une action israélienne augmente une fois de plus avec l’échec de faire respecter le cessez-le-feu dans le sud.
C. La question clé est de savoir comment ouvrir la voie à une pacification rapide du sud du Liban. Nous espérons que la Syrie pourrait insister sur le respect strict du cessez-le-feu au minimum. Une prochaine étape devrait être l’introduction rapide d’une force de sécurité, de préférence une force libanaise efficace. Si cela est nécessaire pour éloigner les Palestiniens de cette zone sud pour que la force puisse opérer avec succès, cela devrait être envisagé.
D. Les Israéliens ne s’opposeraient pas à l’introduction d’une force de l’ONU pour aider à maintenir la paix dans toute la région sud – pas seulement le long de la frontière – mais ils doutent de son efficacité et estiment que l’action syrienne serait plus rapide et plus décisive.
E. Il est important de laisser aux chrétiens les moyens de se défendre.
Vance