RELATIONS ÉTRANGÈRES DES ÉTATS-UNIS, 1977-1980, VOLUME VIII, CONFLIT ARABO-ISRAÉLIEN, JANVIER 1977-AOÛT 1978
Télégramme du Département d’État à l’Ambassade en Syrie1 Washington, 14 août 1977, 23h12 UTC
Pour l’Ambassadeur de la part du Secrétaire ; WH pour Brzezinski uniquement.
Sujet : Message au Président Assad de la part du Président Carter.
Cher Monsieur le Président,
J’apprécie profondément les deux occasions où le Secrétaire Vance a eu la chance de vous rencontrer et de discuter en détail avec vous à la fois de la question urgente de la manière de procéder pour rendre les négociations sur la paix entre Arabes et Israéliens plus concrètes et de la question de la stabilisation de la situation dans le Sud du Liban. Il m’a rendu compte en détail de toutes ses discussions au Moyen-Orient. Je crois qu’avec votre aide, nous pouvons faire d’importants progrès au cours des deux prochains mois en vue d’un règlement négocié.
Afin de réaliser une avancée significative en septembre, j’espère qu’il sera possible pour moi de recevoir de votre gouvernement vos idées spécifiques concernant ce que vous aimeriez voir dans un traité de paix. Comme le Secrétaire Vance l’a suggéré lors de sa dernière conversation avec vous, un tel document pourrait prendre l’une des deux formes suivantes. Il pourrait fournir un langage de traité réel, ou il pourrait présenter une série de points détaillés tels que vous aimeriez les voir traités dans un traité. Afin que nous ayons le temps de nous préparer à la visite du Ministre des Affaires Étrangères Khaddam aux États-Unis, il est très important que nous ayons votre contribution dès que possible, de manière à ce que nous ayons deux ou trois semaines pour élaborer notre propre document avant sa venue.
En ce qui concerne le Sud du Liban, je tiens à vous informer que nous demandons à nouveau avec insistance aux Israéliens de restreindre leurs activités militaires dans le Sud du Liban. Alors que nos discussions avec eux se poursuivent, j’espère que nous pourrons parler en sachant que vous ferez tout votre possible, comme nous le faisons, pour persuader les différentes factions d’appliquer le cessez-le-feu dans cette région et d’avancer dans la mise en œuvre des Accords de Shtaura. Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que la stabilité ne peut venir que lorsque le cessez-le-feu est assuré et qu’une force libanaise peut opérer efficacement dans cette région.
Encore une fois, Monsieur le Président, je vous remercie pour l’expression franche de vos opinions, à la fois lors de nos réunions à Genève3 et pendant le voyage du Secrétaire Vance. Le Secrétaire Vance et moi-même attendons avec impatience les discussions avec le Ministre des Affaires Étrangères Khaddam le mois prochain pour poursuivre le processus qui nous mènera finalement aux traités de paix que nous recherchons tous.
Cordialement,
Jimmy Carter.
Fin du texte.
- Le but de vous charger de transmettre ce message est de tenter de garantir que nous obtiendrons effectivement le langage du projet dont nous avons besoin et d’obtenir ce qui est encore possible concernant les plans syriens pour le Sud du Liban. Il semble évident que Sarkis et Khoury estiment avoir besoin d’une action syrienne efficace pour mettre fin à l’activité militaire palestinienne et pour ramener les Palestiniens en arrière avant qu’ils ne puissent déployer leurs forces dans cette région.
Vance