Nous rédigeons cette déclaration, rassurés par la condition de santé stable du vice-président syrien, M. Abdul Halim Khaddam, sur la base de l’annonce faite par l’ancien ministre libanais de la Santé, le Dr Karam Karam. Le rapport du Dr Karam résume la situation comme étant le résultat d’une obstruction gastrique suivie de vomissements. La congestion lors de la commémoration de l’assassinat du martyr Rafik Hariri et l’atmosphère chaude entourant la célébration ont contribué à ce qu’«Abu Jamal» vive ce qu’il a vécu. De plus, on pourrait ajouter que les «souvenirs» d’Abdul Halim Khaddam sur le défunt président Rafik Hariri, ou ses «souvenirs» libanais en général, ont contribué à son «évanouissement», dont il s’est réveillé avec ses médecins annonçant que sa «condition cardiaque» est saine. Cela a incité à une réassurance supplémentaire, car le vice-président syrien avait subi un traitement à l’hôpital américain de Paris il y a plusieurs années pour des problèmes de santé sans lien avec la santé cardiaque. L’incident actuel a confirmé que malgré le retrait du vice-président syrien de toute implication dans les affaires libanaises depuis plusieurs années, l’éloquence et la vitalité d’Abdul Halim Khaddam restent intactes lorsqu’il parle du Liban et de la génération parmi laquelle il a vécu, les hommes du Liban qu’on pourrait décrire comme « historiques », avec le modèle de leur « sage » étant le martyr le président Rafik Hariri. Nous pouvons conclure que l’«influence» de ces souvenirs a été un facteur significatif dans ce qui a affecté le vice-président de la République arabe syrienne, étant donné le lien entre le cœur et la langue, selon les spécifications des « sages poètes » comme Zuhair ibn Abi Salma. Après être sorti de l’état d’inconscience, il est devenu clair que le lien entre la langue et le cœur n’est pas seulement un lien rhétorique mais aussi un lien lié à la santé, car les médecins ont annoncé que l’«intégrité» du cœur est en harmonie avec l’«intégrité» de la langue ! Une des ironies du destin est que deux personnalités syriennes qui ont joué un rôle avec le regretté président Hafez al-Assad et ensuite avec le président Bachar dans « l’ingénierie » de la politique syrienne et qui ont traité des affaires libanaises – bien que leur implication ait varié – ont toutes deux « visité » des hôpitaux libanais pendant leur engagement avec les affaires libanaises. Elles sont politiquement complémentaires, l’ancien étant l’ancien ministre des Affaires étrangères et vice-président, M. Abdul Halim Khaddam, et le dernier étant l’actuel ministre des Affaires étrangères, M. Farouk al-Shara. Nous ne prétendons pas qu’ils ont vécu ce qu’ils ont vécu en raison de « la fatigue » due à la « difficulté » de la situation politique libanaise, mais c’est purement fortuit et un « destin commun » entre eux, un « destin commun libano-syrien » en particulier !
Comme le voulait le destin, l’un d’entre eux est entré à l’Hôpital américain de Paris, et l’autre à l’Hôpital américain de Beyrouth, confirmant ainsi la séparation entre la médecine et la politique. Cela souligne que le politique national arabe n’hésite pas à rechercher des soins dans un hôpital américain, malgré le désaccord profond avec la politique américaine. Un hôpital américain au Liban, avec des médecins et une direction française, prodigue des soins à un homme politique qui s’oppose à la politique américaine et peut même être en désaccord avec la politique française. De même, un hôpital américain à Beyrouth, avec des médecins et une direction libanais, offre des soins à un homme politique qui va à l’encontre de la politique américaine et de certaines politiques libanaises.
En ce qui concerne M. Abdul Halim Khaddam en particulier, affectueusement appelé « Abu Jamal » par les politiciens libanais qui le connaissent mieux que ses collègues syriens, c’est quelqu’un qui les a informés et a été informé par eux plus que ses pairs en Syrie. Malgré sa distance par rapport au « dossier libanais », ses interactions avec ce dossier ont laissé une empreinte indélébile. Bien qu’il n’ait pas été directement impliqué, son retour sur la scène libanaise lui permet d’exprimer ses « sentiments libanais » avec une éloquence inégalée, non seulement à travers la rhétorique mais aussi à travers un état d’épuisement au point de s’évanouir. Y a-t-il une expression plus puissante de son attachement syrien au Liban que son effondrement en parlant de l’une des figures politiques les plus éclairées du Liban, dont la carrière politique libanaise, étroitement liée à l’histoire du Liban, coexiste avec son identité arabe profonde et sa croyance en une relation sans complication avec ses frères ?
Est-ce que ce qui est arrivé à M. Khaddam ne confirme-t-il pas l’unité du destin libano-syrien, non seulement en tant que collectif mais aussi en tant qu’individus ?