L’ancien vice-président syrien, Abdul Halim Khaddam, s’attendait à ce que « Genève 3 » échoue à trouver une solution à la crise dans son pays en raison des interventions de Téhéran et de Moscou. Il a souligné que la Russie et l’Iran ont tous deux des ambitions expansionnistes dans la région arabe et qu’ils saperaient tout projet éloignant le président Bachar al-Assad, car leurs plans sont liés à son maintien au pouvoir.
Khaddam a critiqué l’Iran et la Russie dans des déclarations au journal saoudien Al-Watan le dimanche, accusant l’Iran d’avoir causé la crise syrienne et la Russie de donner la priorité à ses ambitions et à ses intérêts au détriment des civils.
Il a critiqué la communauté internationale d’avoir accepté de poursuivre les conférences de Genève, affirmant que Genève 3 ne produirait pas de feuille de route et permettrait au régime d’Assad de continuer ses crimes contre le peuple syrien, notamment le meurtre, le siège et la famine. Il a affirmé que la conférence ne donnerait pas de solutions sérieuses.
Khaddam a ajouté que les conférences de Genève ont délibérément négligé la cause profonde de la crise syrienne et sont restées indécises. Il a mis en avant la position saoudienne, annoncée précédemment par le prince Saud al-Faisal et actuellement par le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, qui insiste sur la nécessité du départ d’Assad, soit par des moyens politiques, soit par une solution militaire.
Il a argumenté que les ambitions de la Russie en Syrie sont considérables et ne peuvent être mises fin par une conférence internationale. Il a expliqué que la Russie utilise parfois le régime d’Assad et d’autres fois l’Iran, et que les deux pays ont des ambitions expansionnistes dans la région arabe, et ils contrecarreront tout projet éloignant Assad du pouvoir car leurs plans reposent sur son maintien en poste.
Khaddam a également souligné la nature curieuse des négociations en cours, car elles cherchent un règlement alors que le régime d’Assad est toujours impliqué, malgré son implication dans la mort d’un demi-million de personnes et le déplacement d’environ 10 millions vers d’autres pays.
Concernant la participation de l’opposition à la conférence de Genève, Khaddam aurait souhaité que l’opposition refuse d’assister, de sorte que le dialogue soit purement syrien après l’imposition de noms par le côté russe, qui est essentiellement représenté par la délégation du régime. Il a souligné que cette situation est humiliante pour tous les Syriens, surtout compte tenu du manque de véritables négociations à Genève actuellement, où plusieurs parties parlent et le médiateur international écoute, sans une véritable table de négociation qui révèle la vérité à la communauté internationale.
En ce qui concerne l’avenir des négociations, Khaddam a clarifié que la situation actuelle donne à Assad et à la Russie plus de temps pour tuer des Syriens et mettre en œuvre les plans de la Russie dans la région. Il a souligné que tout accord incluant une phrase préservant Bashar et son régime ne serait qu’encre sur papier et ne mettrait pas fin à la crise.
Khaddam a affirmé que les forces actuelles du régime et les appareils de sécurité, tout comme les crimes de l’ancien président Hafez al-Assad, sont des forces sectaires, pas nationales. Il a expliqué que tout gouvernement émergeant en dehors de ce régime ferait face à ces appareils, ce qui pourrait conduire à un coup d’État militaire en Syrie en moins d’un an, ramenant la situation à son état précédent. Il a souligné que la Syrie doit être reconstruite à partir de zéro à tous les niveaux.