L’ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, qui a confirmé sa démission de toutes ses responsabilités politiques en Syrie, était autrefois l’un des plus proches collaborateurs du défunt président syrien Hafez al-Assad avant d’être progressivement exclu du cercle présidentiel restreint.
Khaddam, qui s’est installé à Paris il y a plusieurs mois, a annoncé vendredi que le président syrien Bachar al-Assad avait menacé le Premier ministre libanais Rafic Hariri, mais qu’il avait retiré ces menaces après avoir réalisé qu’il y avait une « erreur ».
Khaddam (73 ans), musulman sunnite issu d’une famille de la classe moyenne dans la ville de Banias (nord-ouest de la Syrie), a étudié le droit et a rejoint le parti Baas au pouvoir à l’âge de dix-sept ans, faisant partie de ce qu’on appelle la « vieille garde » au sein du parti.
Après l’accession au pouvoir du parti Baas en 1963, Khaddam a occupé les postes de gouverneur de Hama, puis de gouverneur de Qouneitra et de gouverneur de Damas avant d’être nommé en 1969 ministre pour la première fois dans le gouvernement de Nureddin al-Atassi, où il a assumé le portefeuille de l’économie.
En 1970, il a été nommé membre de la direction nationale du parti Baas.
« Abu Jamal » faisait partie de ceux qui croyaient en une transition en douceur du pouvoir en Syrie après la mort de Hafez al-Assad en 2000, car il a joué un rôle en soutenant l’accession au pouvoir d’Assad le 13 novembre 1970, au sein du parti Baas.
Khaddam a été nommé ministre des Affaires étrangères à cette époque et a travaillé pour sortir la Syrie de l’isolement qu’elle avait connu pendant le régime précédent.
Khaddam, de taille moyenne, à la vision perçante et connu pour sa franchise, a été nommé vice-Premier ministre en septembre 1974.
En prenant cette fonction, il s’est vu confier deux des dossiers les plus délicats de la politique étrangère syrienne : le dossier libanais, car il constituait la principale sphère d’influence de la Syrie, et le dossier des relations syro-iraniennes au plus fort de la guerre Irak-Iran.
À cette époque, la Syrie était le seul pays arabe à soutenir l’Iran, qui faisait face à une « agression injuste » du point de vue officiel syrien.
En mars 1984, Khaddam a été nommé vice-président aux côtés de Rifaat al-Assad, le frère du défunt président syrien, et de Zuheir Masharqa. En juillet suivant, il est devenu vice-président chargé des affaires étrangères.
Malgré sa contribution à la prise de pouvoir de Bashar al-Assad en Syrie, sa présence politique a diminué avec le jeune président syrien prenant le contrôle du soi-disant dossier libanais.
En fait, Khaddam a été exclu de ce dossier en faveur des dirigeants des services de renseignement syriens et du ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Sharaa, qui lui a succédé à ce poste.
Malgré ces évolutions, Khaddam est resté influent dans les cercles dirigeants en Syrie jusqu’à ce qu’il annonce sa démission de ses fonctions au sein de l’autorité et au sein du parti Baas en juin, lors de la conférence générale du parti au pouvoir.
Cependant, Damas n’a pas confirmé officiellement cette démission.
Khaddam est marié et père de quatre enfants.