Résumé de la réunion de Judith Kipper sur sa rencontre avec Khaddam et Haydar – 31 décembre 1983
Résumé manuscrit daté du 31 décembre 1983, enregistrant les points clés du côté syrien à travers Abdul-Halim Khaddam et Mohammed Haydar concernant la situation au Moyen-Orient et les relations avec les États-Unis, comme suit :
Résumé de la rencontre de Judith Kipper avec Abdul-Halim Khaddam et Mohammed Haydar entre le 22 et le 25 décembre 1983, lors de sa visite à Damas.
Liban : La Syrie peut accepter que les États-Unis déclarent gelé et non applicable l’accord du 17 mai, et travaillent selon la résolution 509 du Conseil de sécurité de l’ONU, concernant le retrait inconditionnel d’Israël. La Syrie se retirerait alors. Le Liban et les forces internationales assumeront la responsabilité de la sécurité dans le sud du Liban, et un accord national sera conclu. La Syrie soutient un accord national équilibré au Liban, veillant à ce qu’aucune faction ne domine sur une autre.
La Syrie est en faveur de l’unité du Liban et de sa souveraineté, et elle n’a aucune ambition régionale. Le slogan « La Syrie derrière la réalisation de la Grande Syrie » est simplement une couverture promue par le lobby sioniste pour dissimuler l’objectif d’Israël dans la « Grande Israël ». La Syrie ne cherche aucune confrontation avec les États-Unis et souhaite un dialogue continu, mais en tant que petit pays, elle devra répondre à toute provocation militaire des États-Unis, comme cela s’est produit récemment. La Syrie est contre la polarisation internationale dans la région et ne veut pas d’une explosion entre les deux superpuissances. La relation de la Syrie avec l’autre partie (les Soviétiques) est une relation amicale et n’atteint pas le niveau de la relation israélo-américaine. Les États-Unis devraient adopter une politique équilibrée et cesser leur soutien militaire et politique à Israël.
Eli Salem a refusé que le Liban assume la mission de sécurité dans le sud, et Khaddam a dit : Pourquoi n’allez-vous pas à Washington pour négocier avec l’Amérique à ce sujet ? Khaddam estime que le régime Jumblatt ne veut pas assumer une responsabilité étendue.
Organisation : Arafat travaille contre ses propres intérêts. Ils mettront fin à Arafat, et l’organisation restera le seul représentant légitime, unifié mais sans Arafat. Ils soutiennent les efforts pacifiques et acceptent des négociations basées sur la résolution 242 de l’ONU ou sur une base équitable. Ils ont rejeté le plan de Reagan pour deux raisons : premièrement, parce qu’il confirme la solution partielle des États-Unis au lieu d’une solution globale. Deuxièmement, parce qu’il contient des principes qui contredisent le plan Faisal. Ils n’insistent pas sur un État indépendant et laissent la décision aux Palestiniens, s’ils veulent une union avec la Jordanie, l’Égypte ou la Syrie. La question palestinienne est une question arabe, et ils résisteront à toute solution unilatérale, résistant à Arafat et à la Jordanie s’ils avancent dans une direction unilatérale. Ils sont en faveur d’une solution impliquant la participation soviétique ou sous l’égide du Conseil de sécurité et avec la présence de toutes les parties.
Notes générales : Un fort désir d’améliorer les relations avec l’Amérique. Un sentiment d’isolement, une peur des problèmes internes car ils ont récemment fermé 25 associations islamiques. Shultz était déçu par Assad, et Assad était déçu par Shultz à cause d’un commentaire d’Assad. Après leur dernière réunion de trois heures, Shultz a laissé à Assad quelques documents à examiner et à étudier. Assad a répondu qu’il aurait besoin de trois jours pour les étudier et a ajouté en plaisantant qu’il avait gardé Kissinger ici pendant trente jours. Shultz était mécontent et a quitté Damas avec de l’amertume personnelle, et Assad était déçu car Shultz n’a pas répondu positivement. Iran : Crainte initiale des résultats de la propagation du mouvement islamique et presque réticence à soutenir l’Iran, à condition de renverser Saddam. Il a été noté que l’ambassade iranienne à Damas est un entrepôt ou un atelier d’explosifs (selon un journaliste britannique résidant). On a observé qu’un certain nombre de dignitaires iraniens étaient présents à Damas avant l’attentat contre les casernes de la marine américaine. On a également noté qu’une autre personne accusée était récemment présente à Damas avant l’incident près des casernes françaises.