Le rédacteur diplomatique a écrit : « Un tsunami politique ». Cette description a été donnée par plus d’un homme politique et diplomate pour décrire les déclarations du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam à la chaîne satellite Al-Arabiya hier soir, et cela aura donc de larges répercussions, notamment au niveau libanais et syrien, en particulier concernant l’enquête internationale sur l’assassinat du Premier ministre libanais défunt Rafik Hariri, car il a élevé l’accusation au niveau du président de la République arabe syrienne, Bashar al-Assad. Abdul Halim Khaddam n’est pas une personne ordinaire, car il a été responsable de la plupart des dossiers sensibles en Syrie pendant un quart de siècle, notamment le dossier libanais avec toutes ses ramifications, le dernier étant le dossier kurde, et avant cela le dossier palestinien, etc. Cela explique peut-être l’état de confusion qui a frappé Damas jusqu’à ce que l’opinion se fixe sur le fait d’assigner l’Assemblée du peuple syrien pour répondre à Khaddam, car toute réponse moindre est inutile, et toute réponse plus importante augmentera l’ampleur de l’insulte au gouvernement syrien, d’autant plus que Khaddam possède des dossiers et des informations sur des questions de sécurité et financières qu’il n’a pas. Il a un plafond… Le problème demeure dans la crédibilité de ce type de conseil, qui peut louer et dénigrer Khaddam selon les ordres qui lui sont donnés. Les premières répercussions de ce « tsunami » politique consistent à élever le niveau d’accusation dans l’assassinat de Hariri au seuil de la présidence syrienne, et le témoin est le vice-président de la République, qui sera suivi par Mehlis, le juge belge récemment nommé à son poste.
Les deuxièmes répercussions de ce séisme enregistrent la première scission au plus haut niveau du régime, ce qui contredit les impressions précédentes selon lesquelles la division au sein du régime est encore loin malgré le blocus international qui l’entoure. Il apparaît, selon des informations diplomatiques, que la position de Khaddam est la pointe de l’iceberg à ce niveau car il y aura des surprises qui ne sont pas présentes. comptent jusqu’à présent.
En ce qui concerne les troisièmes répercussions à ce niveau, c’est que l’« attaque » de la Syrie à l’intérieur du Liban a franchi des lignes rouges, et le moment est venu pour le régime de Damas de réaliser qu’il est possible de renvoyer la balle dans son propre camp. Des sources à Beyrouth rejettent la logique promue par certains cercles proches de Damas selon laquelle l’assassinat de Gebran Tueni est une tentative de diviser le gouvernement. Le gouvernement libanais et son obstruction sont une réponse au franchissement d’une ligne rouge syrienne, qui est une tentative de coup d’État dont personne n’a entendu parler.
Quant aux quatrièmes répercussions de ce développement dangereux, elles consistent à donner à l’opposition au régime une nouvelle dimension avec l’adhésion de Khaddam, d’autant plus qu’il a présenté un programme politique clairement défini et s’est dédouané de l’accusation d’entraver le Parti de la réforme et l’ancienne garde. Cela ouvre la porte à sa coordination avec d’autres forces à l’étranger et à l’intérieur, notamment au milieu des discussions sur une alternative. Sunni-Alaouite est une phase transitoire à Damas vers une nouvelle phase.