Commentant le survol du palais présidentiel de Lattaquié par des avions israéliens.

publisher: المكتب الاعلامي للسيد عب الحليم خدام

AUTHOR: عبد الحليم خدام

Publishing date: 2006-07-01

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Déclaration de M. Abdel Halim Khaddam :

Le survol par l’aviation israélienne du palais présidentiel à Lattaquié, précédé par des dizaines d’opérations similaires à différents moments et endroits en Syrie, notamment le bombardement d’Aïn al-Sahib près de Damas il y a quelques années, a révélé les graves défaillances dans la structure du régime en Syrie, ainsi que la situation à laquelle ont abouti les conditions du pays.

La responsabilité nationale oblige tous les Syriens à se poser des questions sur les raisons de la détérioration, de la faiblesse, de la violation de l’espace syrien, du mépris de sa dignité, et sur les raisons du succès du Liban frère dans la libération de son sud, tandis que le régime en Syrie échoue à récupérer le Golan occupé et à protéger son espace aérien.

Le sentiment de responsabilité nationale me pousse à exposer les faits suivants :

1 – Le monopole du pouvoir, l’annulation du rôle du peuple, la confiscation des libertés publiques et individuelles, l’utilisation de la répression, des assassinats et des arrestations, et l’absence d’institutions démocratiques pour tenir les responsables comptables ont conduit à l’effondrement du concept d’État, remplacé par la notion d’un pouvoir despotique. Avec la persistance de la tyrannie, de la répression et de la corruption, la Syrie s’est affaiblie, et son unité nationale s’est fissurée.

L’absence de démocratie, l’incapacité à tenir la puissance responsable, à la surveiller et à la changer étaient la principale cause de la situation de détresse vécue par la Syrie. Lorsque le décideur reste exempt de responsabilité, il n’y a pas de limites à ses erreurs et à leurs conséquences pour le pays.

2 – Le remplacement du concept d’État par celui de pouvoir a marqué un tournant dangereux dans l’histoire récente de la Syrie, engendrant de graves crises politiques, économiques et morales dans le pays.

Le détournement par les détenteurs du pouvoir pour garantir leurs propres intérêts, au détriment de ceux de la nation, a joué un rôle majeur dans les crises que traverse la Syrie. Celles-ci ont conduit à un recul de la croissance, du progrès, à une baisse du niveau de vie et à l’incapacité de répondre aux besoins de la défense nationale.

Le problème majeur de la Syrie réside dans le manque de sensibilité nationale de son pouvoir, qui suit des politiques épuisant le pays et affaiblissant sa capacité à se protéger et à défendre ses droits.

3 – Parmi les graves erreurs commises en raison du monopole du pouvoir et de l’absence du rôle du peuple, la décision dangereuse prise après le 8 mars, qui consistait à transformer l’armée d’une armée nationale en une armée du pouvoir sous le titre de « l’armée idéologique ».

Cette décision a entraîné une transformation de la structure de l’armée, tant sur le plan militaire que culturel. Le loyalisme envers la patrie a été remplacé par le loyalisme envers le régime, puis par le loyalisme envers le président.

Les résultats de cette décision périlleuse sont apparus lors de la défaite de juin 1967 et de la guerre d’octobre 1973, au cours de laquelle des erreurs et des faits militaires ont été dissimulés par une campagne de propagande déclarant la victoire dans une guerre que personne n’osait évaluer militairement et politiquement.

Les forces armées ont été conditionnées au loyalisme envers le président du régime, affaiblissant ainsi la perception du danger pour la patrie et renforçant la crainte du président en raison de rapports ou de rumeurs rédigés par les agents.

En outre, le pouvoir a négligé la question du développement, de la formation et de l’équipement des forces armées, les plaçant dans une position difficile. Il a concentré son attention sur les équipes de sécurité et de protection, négligeant les autres unités militaires. La rupture des règles de discipline militaire a entraîné un relâchement au sein des forces armées.

Dans le monde entier, l’armée reste en dehors du cadre des allégeances politiques, car son loyalisme envers la patrie permet à l’État de préserver sa capacité à protéger la nation et les intérêts nationaux.

4 – Beaucoup se demandent pourquoi la résistance au Liban a réussi à libérer le sud, tandis que l’occupation du Golan persiste et que l’incapacité à protéger l’espace aérien du pays subsiste. La réponse est simple :

La liberté dont jouissent les Libanais leur a donné le pouvoir de soutenir la résistance et de supporter les charges des opérations militaires israéliennes.

Le problème du Golan ne réside pas dans l’intérêt de la famille dirigeante ni dans ses priorités, car elle manque du sentiment de responsabilité nationale et de la conscience du danger qui menace la patrie, car pour elle, la patrie est simplement un ensemble d’intérêts fournis par la corruption et la répression.

5 – La Syrie restera menacée dans son territoire, sa dignité et sa sécurité aussi longtemps que le régime autoritaire restera inconscient des réalités et ignorant de ses responsabilités nationales, car il lui manque le sentiment d’appartenance nationale. La patrie, dans la conception du pouvoir en place, est une exploitation agricole, et il y a une grande différence entre le sentiment d’appartenance à la patrie et le sentiment de possession de l’exploitation agricole.

Le peuple syrien, avec toutes ses catégories et ses forces politiques, sociales et culturelles, est actuellement confronté à une étape qui exige de tous les Syriens de préserver leur patrie et l’avenir de leur pays, de renforcer leur unité nationale et de lutter pour changer ce régime autoritaire et corrompu, afin de construire un système démocratique capable de traiter les crises engendrées par le régime autoritaire et de poursuivre la réalisation de leurs objectifs nationaux.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Articles Récents


Les mémoires de Khaddam… « lettres d’amour et de menaces » entre Reagan et Assad… L’Amérique se retire du Liban, Israël se retire et la Syrie « est isolée »

2024-10-28

Damas libère le pilote américain au milieu des tournées en navette de l’envoyé de la Maison Blanche Rumsfeld… et Washington déjoue une visite secrète de Hikmat Al-Shihabi Au milieu des échanges militaires entre les États-Unis et la Syrie au Liban, la maladie du président Hafez al-Assad, les ambitions de pouvoir du colonel Rifaat et l’intensification […]

Les mémoires de Khaddam… un affrontement américano-syrien au Liban… et l’envoyé de Reagan demande une rencontre avec Rifaat al-Assad après que « Monsieur le Président » soit tombé malade

2024-10-27

Khaddam menace l’ambassadeur de Washington d’une « expulsion immédiate »… et d’un échange de bombardements syro-américains Le président Ronald Reagan a tenté de contenir la crise avec le président Hafez al-Assad après le bombardement des « Marines » et les tirs d’artillerie, en envoyant son envoyé spécial, Donald Rumsfeld, à Damas le 20 novembre 1983. Rumsfeld, ancien secrétaire à […]

Les mémoires de Khaddam… le bombardement des Marines avant le dialogue libanais de Genève… et l’Amérique accuse l’Iran de travailler « derrière les lignes » de la Syrie

2024-10-26

Washington accuse Téhéran d’être à l’origine des attentats de Beyrouth et reproche à Damas de « faciliter le rôle iranien » Robert McFarlane, adjoint au conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, est retourné à Damas le 7 septembre, réitérant les déclarations précédentes sur la nécessité d’un retrait syrien du Liban en parallèle avec le […]