Déclaration conjointe égypto-syrienne sur la visite du président syrien Hafez al-Assad en Égypte pour établir un leadership politique

publisher: الأنوار Al Anwar

Publishing date: 1976-12-22

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                                                                                     Déclaration conjointe égypto-syrienne
                                                            À propos de la visite du président syrien Hafez Al-Assad en Egypte
                                                          pour établir son leadership Politique politique égypto-syrienne unifiée
                                                                                                        21/12/1976


Premièrement : En réponse à l’invitation du Président Mohamed Anwar Sadat de la République Arabe d’Égypte, le Président Hafez al-Assad de la République Arabe Syrienne a effectué une visite officielle et fraternelle en République Arabe d’Égypte du 18 au 21 décembre 1976.

Deuxièmement : L’Égypte, tant le gouvernement que le peuple, a accueilli le Président Hafez al-Assad avec un accueil officiel et populaire reflétant la profonde relation entre les peuples arabes des deux pays, les sentiments sincères de fraternité que l’Égypte éprouve envers sa sœur la Syrie, et sa croyance dans les résultats de l’unité arabe. Cela exprime également l’unité du chemin et de l’objectif, la camaraderie dans la lutte, et la fraternité dans le combat pour atteindre les objectifs de la nation arabe de libérer sa terre, de récupérer ses droits, de réaliser son unité, et d’assurer un avenir meilleur pour ses enfants, comme l’a brillamment démontré la glorieuse guerre du Ramadan.

Troisièmement : Au cours de la visite, les deux présidents ont eu des discussions dans une atmosphère de compréhension totale axée sur la fraternité entre les deux pays frères et une compréhension approfondie de la phase actuelle de la lutte, qui rend la solidarité arabe l’un des outils les plus efficaces pour les Arabes dans la confrontation des défis actuels et futurs.

Quatrièmement : Les discussions ont inclus des représentants de la République Arabe Syrienne, à savoir : Abdel Halim Khaddam, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères ; Mohamed Haidar, membre des directions nationale et régionale ; le Général Naji Jamil, membre de la direction nationale, Vice-Ministre de la Défense et Commandant des Forces Aériennes ; Faiz Ismail, membre du Front National Progressiste ; Fawzi al-Kayyali, membre du Front National Progressiste ; Abdel Karim Odi, Ministre d’État aux Affaires Étrangères ; Adeeb Malham, Ministre d’État aux Affaires Présidentielles ; Ahmed Iskander Ahmed, Ministre de l’Information ; Dr. Adeeb al-Dawoudi, Conseiller Politique du Président ; et Dr. Mamoun al-Atassi, Responsable du Bureau des Relations au Caire.

De la République Arabe d’Égypte : Mohamed Hosni Mubarak, Vice-Président ; Mamdouh Salem, Premier Ministre ; Ismail Fahmy, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères ; le Général Muhammad Abdel Ghani el-Jamasi, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Guerre ; Mohamed Hamid Mahmoud, Ministre d’État pour les Affaires Locales, la Jeunesse, les Organisations Populaires et Politiques ; Dr. Jamal al-Attifi, Ministre de l’Information et de la Culture ; et l’Ambassadeur Jamal Mansour, Responsable du Bureau des Relations à Damas.

Cinquièmement : Au cours de ces discussions, les moyens de soutenir et de développer le processus d’unité entre les deux pays ont été examinés. Cette unité a historiquement été un bouclier pour la nation arabe contre les plans étrangers visant à la soumettre, la diviser, et violer sa souveraineté, sa sécurité, ainsi qu’à exploiter ses ressources et son potentiel. Les présidents ont discuté des relations bilatérales actuelles entre les deux pays et ont donné instruction aux agences concernées dans la République Arabe Syrienne et la République Arabe d’Égypte de commencer immédiatement à étudier le statut des relations dans les domaines économique, social, culturel, et autres, en proposant des mesures pratiques pour élargir et atteindre la coordination et l’intégration. Les présidents ont décidé de créer une direction politique unifiée entre les deux pays.

Sixièmement : Concernant la situation au Moyen-Orient, les présidents ont affirmé leur position ferme et leur croyance totale en la nécessité d’établir une paix durable et juste dans la région afin que la nation arabe puisse se tourner vers la construction, le développement, et la réalisation du progrès économique, social, et scientifique. Ils ont souligné que cette paix ne peut être établie et maintenue que par le retrait des forces israéliennes de tous les territoires arabes et la restitution des droits du peuple arabe palestinien au retour, à l’autodétermination, à la souveraineté, et à l’indépendance.

Septièmement : Les présidents ont discuté des questions relatives à la reprise de la conférence de paix au Moyen-Orient tenue sous l’égide des Nations Unies, soulignant la nécessité de sa convocation avant la fin du mois de mars de l’année prochaine pour examiner la situation au Moyen-Orient résultant de la continuation de l’occupation israélienne et du déni des droits nationaux du peuple arabe palestinien. Ils ont réaffirmé leur position ferme concernant la nécessité d’inclure l’Organisation de Libération de la Palestine en tant que partie indépendante sur un pied d’égalité avec les autres parties dans toutes les négociations visant à établir une paix juste et durable dans la région, y compris la conférence de paix, en tant que seule représentante légitime du peuple arabe palestinien selon les résolutions collectives du sommet arabe de Rabat. Ils ont également affirmé que la question palestinienne est le noyau du conflit au Moyen-Orient et qu’une paix juste ne peut être atteinte sans la traiter et parvenir à une solution équitable garantissant les droits complets du peuple arabe palestinien, y compris son droit à établir un État indépendant sur la terre arabe de Palestine.

Huitièmement : Les présidents ont condamné toutes les tentatives d’entrave et de retardement du processus de paix et ont appelé les États-Unis et l’Union Soviétique, en tant que coprésidents de la conférence de paix au Moyen-Orient et en tant que parties responsables dans le cadre de la paix et de la sécurité internationales, à déclarer d’urgence et clairement leur position et leurs intentions concernant la paix au Moyen-Orient sur la base des principes établis par la Charte des Nations Unies et les résolutions.

Ils ont également demandé au Secrétaire Général de l’ONU de commencer immédiatement les contacts nécessaires avec les parties au conflit au Moyen-Orient, y compris l’Organisation de Libération de la Palestine, pour préparer la tenue de la conférence de paix conformément à la Résolution de l’Assemblée Générale n° 6162 adoptée le 9 décembre 1976, qui a reçu le soutien écrasant de la majorité de ses membres. Les présidents ont également souligné l’importance du rôle du Conseil de Sécurité dans l’établissement d’une paix juste et durable dans la région.

Neuvièmement : Les présidents ont renouvelé leur appel aux divers pays fournissant de l’aide à Israël pour cesser cette aide, qui contribue à consolider l’occupation et à encourager Israël à continuer de piller les ressources de la terre et du peuple arabes, et à mener des actions contraires aux droits de l’homme et aux accords internationaux. Ils ont exprimé leur appréciation pour les positions des États membres de l’ONU qui soutiennent la position arabe juste.

Dixièmement : Dans ce contexte, les présidents ont affirmé leur position commune et leur insistance sur le fait que 1977 doit être une année de mouvement vers la fin de l’occupation et la récupération des droits du peuple palestinien, en particulier son droit à établir un État indépendant. Ils ont déclaré que la nation arabe, alors qu’elle vit la dixième année de l’occupation israélienne et la trentième année de la usurpation des droits palestiniens, utilisera toutes ses capacités pour mettre fin à la situation actuelle dans la région, restaurer la justice, rendre les droits à leurs véritables propriétaires, et rendre la terre à ses propriétaires souverains dans le cadre des principes de la Charte des Nations Unies et de ses résolutions concernant la question palestinienne et la crise au Moyen-Orient.

Onzièmement : Les présidents ont saisi cette occasion pour saluer le peuple arabe dans les territoires occupés qui est résistant face à l’occupation continue et lutte pour la libération. Ils ont exprimé leur soutien à la lutte de ce peuple et ont condamné dans les termes les plus forts les changements que fait Israël dans la nature démographique et géographique des territoires arabes occupés et l’exploitation des ressources de cette terre arabe. Ils ont clairement rejeté tous les résultats qu’Israël vise à imposer sur la base de ces mesures et ont affirmé leur position que ces changements n’engendrent aucune obligation ou droit en raison de l’occupation. Ils ont conservé leur droit de demander une compensation équitable pour toute exploitation, pillage et changement dans cette terre arabe.

Douzièmement : À cet égard, les dirigeants ont souligné l’importance de la solidarité arabe dans toutes ses dimensions et la nécessité de mettre fin aux disputes qui troublent l’atmosphère arabe. Ils ont exprimé leur ferme intention de jouer un rôle actif dans ce domaine afin que la nation arabe puisse s’unir pour atteindre le but suprême de la libération, de la dignité, et du progrès. Ils ont appelé à la mise en œuvre complète et précise des résolutions de Rabat concernant la coordination politique, militaire et économique arabe efficace, et au renforcement du pouvoir propre des États arabes pour consolider l’action arabe commune et la marche arabe unifiée vers un avenir meilleur.

Treizièmement : Les dirigeants ont examiné la situation au Liban à la lumière des résolutions des sommets de Riyad et du Caire, engagés à leur responsabilité nationale et historique d’améliorer le rôle collectif arabe. Ils ont salué les efforts déployés pour mettre fin à l’effusion de sang dans ce pays arabe frère et ont exprimé leur confiance que l’unité nationale au Liban sera réalisée pour reconstruire le pays de manière à garantir son unité, sa terre, et son peuple, et assurer la continuité de la résistance palestinienne.

Quatorzièmement : Les dirigeants arabes ont réaffirmé leur engagement envers la politique de non-alignement, qui rassemble les forces luttant pour la libération et le progrès, et rejette le contrôle et les sphères d’influence. Ils ont rendu hommage aux pays et aux peuples non alignés qui ont toujours soutenu la justice, la libération, et le droit à l’autodétermination. Ils ont reconnu avec gratitude leur soutien constant aux droits arabes et leur soutien continu à la lutte de la nation arabe.

Quinzièmement : Les dirigeants ont exprimé leur soutien absolu à la lutte des peuples africains contre le racisme et la domination des minorités. Ils ont également soutenu la lutte des peuples du Zimbabwe, de la Namibie et d’Afrique du Sud pour leurs droits nationaux établis. Dans ce contexte, ils ont exprimé leur désir de renforcer la coopération arabe-africaine dans tous les domaines et ont accueilli le sommet arabe-africain prévu à tenir au Caire en mars.

Seizièmement : Les dirigeants ont également exprimé leur position ferme au sein du mouvement des pays en développement et leur lutte pour établir un nouveau système économique international plus juste et stable, qui prenne en compte les droits et les intérêts des pays en développement.

Dix-septième : Le Président Hafez al-Assad a adressé une invitation officielle et fraternelle à son frère, le Président Mohamed Anwar Sadat, à visiter la République Arabe Syrienne. Le Président Sadat a accepté l’invitation avec gratitude et fixera la date de la visite ultérieurement.

                                                                                                          - 73 A - 
                                                    Annonce de la création d'une direction politique unifiée égypto-syrienne
 

Les gouvernements de la République Arabe Syrienne et de la République Arabe d’Égypte, répondant à la volonté des peuples arabes des deux pays frères, reconnaissant leur responsabilité historique et leurs engagements nationaux, et honorant les âmes des martyrs des glorieuses batailles du Ramadan, tout en renforçant leurs capacités à faire face aux défis auxquels la nation arabe est confrontée à ce stade de la lutte arabe commune, et basant leur ferme conviction sur un destin partagé et un intérêt commun, ainsi que leur confiance dans le fait que l’avenir de la nation arabe, sa liberté et sa dignité dépendent de son progrès vers l’unité arabe, et inspirés par les principes de la Charte de la Ligue Arabe et les dispositions fondamentales de l’Union des Républiques Arabes dans la promotion et l’approfondissement de la coopération dans divers domaines du travail national, ont décidé de :

Article Premier : Établir une direction politique unifiée entre les deux États par décision des Présidents de la République Arabe Syrienne et de la République Arabe d’Égypte.

Article Deux : La direction politique unifiée mettra en place, dès que possible, les fondements nécessaires pour renforcer et développer les relations d’unité entre les deux États et supervisera la mise en œuvre des étapes nécessaires pour les atteindre.

Article Trois : La direction politique unifiée créera des comités conjoints des deux États pour étudier et établir les règles sur lesquelles les relations d’unité entre eux peuvent être renforcées et développées dans divers domaines.

Article Quatre : La direction politique unifiée approuvera et annoncera la forme finale des fondements convenus.

Hafez al-Assad
Président de la République Arabe Syrienne

Mohamed Anwar Sadat
Président de la République Arabe d’Égypte

                                                                                                            - 73 b -
                                                     Décision exécutive établissant une direction politique unifiée égypto-syrienne


En application de la déclaration émise le 21 décembre 1976 concernant la direction politique unifiée entre la République Arabe Syrienne et la République Arabe d’Égypte, les présidents Hafez al-Assad de la République Arabe Syrienne et Mohamed Anwar Sadat de la République Arabe d’Égypte ont décidé ce qui suit :

Article Premier : Établir une direction politique unifiée entre les deux États.

Article Deux : La direction politique unifiée mettra en place, dès que possible, les fondements nécessaires pour renforcer et développer les relations d’unité entre les deux États.

Article Trois : La direction politique unifiée supervisera la mise en œuvre des étapes décidées à cet égard.

Article Quatre : La direction politique unifiée créera des comités conjoints des deux États pour étudier et établir les règles visant à renforcer et développer les relations d’unité entre les deux pays dans les domaines suivants : affaires constitutionnelles, défense et sécurité nationale, politique étrangère et médias, affaires financières et économiques, éducation, science, culture, législation, et systèmes administratifs et financiers.

Article Cinq : Ces comités soumettront des rapports sur leurs progrès à la direction politique unifiée, qui prendra des décisions concernant leur mise en œuvre.

Article Six : La direction politique unifiée approuvera et annoncera la forme finale des fondements convenus.

Hafez al-Assad
Président de la République Arabe Syrienne

Mohamed Anwar Sadat
Président de la République Arabe d’Égypte

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