DEUXIÈME RENCONTRE ENTRE MURPHY ET KHADDAM POUR LE SUD DU LIBAN RÉSUMÉ CÂBLE

publisher: DEPARTMENT OF STATE

Publishing date: 1984-09-27

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Department of State

DU L’AMBASSADE DAMAS AU SECRÉTAIRE D’ÉTAT WASHINGTON DC

CONFIDENTIEL

DAMAS 06331

DE MURPHY POUR S/S – HILL UNIQUEMENT

REPÉTER À BEYROUTH ET TEL AVIV POUR L’AMBASSADEUR UNIQUEMENT

OBJET : DEUXIÈME RENCONTRE AVEC KHADDAM–RÉSUMÉ DU CÂBLE

DATE 27/09/1984

 

KHADDAM A OUVERT NOTRE DEUXIÈME RENCONTRE LE 27 SEPTEMBRE AVEC DEUX QUESTIONS : QUELS SERAIENT LES TERMES D’UN MANDAT ÉTENDU DE LA FINUL ? LORSQUE ISRAËL ÉVACUE LES ZONES, LA FINUL PRENDRA-T-ELLE UNE AUTORITÉ QUELCONQUE DE L’ÉTAT LIBANAIS ?

J’AI EXPLIQUÉ QUE NOUS PARLIONS DE QUESTIONS QUE LE GOL RÉSOUDRAIT EN DÉTAIL AVEC L’ONU, MAIS QUE LA FINUL NE PRENDRAIT EN CHARGE QUE LES RESPONSABILITÉS AGREÉES PAR LE GOL POUR UNE PÉRIODE INTÉRIMAIRE.

KHADDAM A DIT QU’IL NE VOYAIT AUCUN RÔLE NI POUR LES ÉTATS-UNIS NI POUR LA SYRIE DANS CETTE AFFAIRE PARTICULIÈRE.

IL A ENSUITE FAIT QUATRE COMMENTAIRES QU’IL A INDIQUÉ ÊTRE LES VUES OFFICIELLES DE LA SYRIE :

1 – LES ENGAGEMENTS DEMANDÉS DE LA SYRIE SONT INJUSTIFIÉS.

(COMMENTAIRE : CELA SEMBLAIT FAIRE RÉFÉRENCE À AUCUN AVANCEMENT SYRIEN ET À LA PRÉVENTION DE L’INFILTRATION. EN RAPPELANT LES ACCORDS TACITES DE LA SYRIE SUR DES QUESTIONS SIMILAIRES EN 1974 ET 1976. ET POUR ÉVITER UN ÉCHANGE PRÉVISIBLEMENT PEU UTILE SUR CES POINTS, J’AI CHOISI DE NE PAS INSISTER. LE GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN A MAINTENANT CLAIREMENT AVERTI LE GOUVERNEMENT SYRIEN PAR NOTRE INTERMÉDIAIRE SUR LES DEUX POINTS. FIN DU COMMENTAIRE.)

2 – LE GOUVERNEMENT SYRIEN ACCEPTE LA PROPOSITION LIBANAISE QUE LA FINUL ET LES FORCES ARMÉES LIBANAISES SOIENT DÉPLOYÉES DANS LA ZONE FRONTIÈRE LIBANO-ISRAÉLIENNE.

3 – LES « FORCES LOCALES » CONFLICTENT AVEC LA SOUVERAINETÉ DU GOL, ET LA SYRIE N’APPORTE PAS SON APPROBATION À LEUR UTILISATION.

4 – JURIDIQUEMENT, LA COMMISSION D’ARMISTICE ISRAÉLO-LIBANAISE EXISTE TOUJOURS ET PEUT SERVIR DE CADRE AUX OFFICIERS ISRAÉLIENS ET LIBANAIS POUR SE RENCONTRER ET DISCUTER DES ARRANGEMENTS DE SÉCURITÉ.

À GRANDE LONGUEUR (NOUS NOUS SOMMES RENCONTRÉS PENDANT PLUS DE DEUX HEURES), J’AI RÉPÉTÉ À PLUSIEURS REPRISES LES POINTS PRINCIPAUX SUIVANTS : LES PROBLÈMES PRATIQUES DOIVENT ÊTRE RÉSOLUS POUR OBTENIR UN RETRAIT ISRAÉLIEN TOTAL, ISRAËL N’A PAS CONFIANCE EN L’ARMÉE LIBANAISE, LES DISCUSSIONS DIRECTES SONT LE MEILLEUR MOYEN DE RENFORCER LA CONFIANCE, IL EST URGENT D’ÉTENDRE LA FINUL ET CELA AIDERAIT SI LE GOUVERNEMENT SYRIEN ENCOURAGEAIT LE GOL À DÉMARRER LE PROCESSUS. J’AI MIS L’ACCENT SUR LA CONCESSION IMPORTANTE D’ISRAËL DE NE PLUS CHERCHER DE DISCUSSIONS AU NIVEAU POLITIQUE.

KHADDAM N’A PAS DÉVIÉ DE SA POSITION. FINALEMENT, J’AI EXHORTÉ LE SARG À NOUS FOURNIR TOUTE RÉFLEXION SUR DES DISCUSSIONS DIRECTES ENTRE ISRAËL ET LE LIBAN EN DEHORS DU CADRE DE L’ILMAC. IL SERAIT MALHEUREUX DE S’ENLISER SUR LE CADRE ALORS QUE LE FOND SATISFAIT UN OBJECTIF COMMUN DE VOIR ISRAËL QUITTER LE SUD DU LIBAN. ALORS QUE LA RÉUNION TOUCHAIT À SA FIN, J’AI DIT QUE NOUS AURIONS D’AUTRES OCCASIONS DE RESTER EN CONTACT.

SHARA’ ET MOI NOUS RETROUVERIONS À NEW YORK ET JE POURRAIS PEUT-ÊTRE RETOURNER À DAMAS APRÈS LA RÉUNION AVEC PERES.

J’AI DEMANDÉ À KHADDAM DE ME DIRE FRANCHEMENT S’IL VOYAIT UN RÔLE POUR LES ÉTATS-UNIS DANS LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION POUR LE SUD DU LIBAN, NOTANT QUE NOUS AVIONS ÉTÉ BRÛLÉS AUPARAVANT ET QUE NOUS ÉTIONS SINCÈREMENT RÉTICENTS À PRENDRE CE RISQUE À NOUVEAU.

KHADDAM A DIT :  » À NOTRE AVIS, VOUS POUVEZ FAIRE DES CHOSES UTILES.  » IL A DÉCLARÉ QUE NOUS ÉTIONS TOUS D’ACCORD POUR AMÉLIORER LA STABILITÉ LIBANAISE. EN CE QUI CONCERNE LE SUD, LA RÉSISTANCE LIBANAISE NE FERA QU’ACCROÎTRE SES FRAPPES, QUI DÉBORDE RONT EN ACTIONS TRANSFRONTALIÈRES CONTRE ISRAËL. LA SYRIE SOUHAITE ARDAMMENT VOIR LE LIBAN RESTAURÉ À SON INDÉPENDANCE ET À SA SOUVERAINETÉ.

IL PENS AIT QUE LE PRÉSIDENT REAGAN POURRAIT DÉCIDER DES PROCHAINES ACTIONS AMÉRICAINES APRÈS AVOIR PARLÉ À PERES. SI LES IDF SE RETIRAIENT, LES « FORCES LOCALES » DONT NOUS PARLONS NE DURERAIENT PAS UNE HEURE.

(COMMENTAIRE : LE NOM DE LAHAD N’A JAMAIS ÉTÉ MENTIONNÉ.) SI LE GOL ACCEPTAIT LES FORCES LOCALES DANS LE SUD, CELA ALLERAIT À L’ENCONTRE DE L’UNITÉ LIBANAISE ET STIMULERAIT L’APPÉTIT DES MILICES INDÉPENDANTES À TRAVERS LE LIBAN.

KHADDAM A DIT QU’IL COMPRENAIT NOTRE POINT SUR L’UTILISATION DE L’ARMÉE LIBANAISE POUR PARLER AUX IDF ET DONNER PLUS DE CONFIANCE À ISRAËL DANS UNE ALTERNATIVE DIRIGÉE PAR LE GOL AUX FORCES LOCALES. IL A DIT QUE L’ILMAC ÉTAIT LE SEUL CADRE DANS LEQUEL FAIRE CELA, SELON LE POINT DE VUE SYRIEN. APRÈS QUE J’AI RÉPÉTÉ UNE DEMI-DIZAINE DE FOIS QUE L’ILMAC ÉTAIT MORT POUR LES ISRAÉLIENS ET QUE NOUS DEVRIIONS ÉTENDRE NOS PENSÉES À UNE AUTRE FORMULE, KHADDAM A CONCLU : « TOUT CE QUE VOUS PROPOSEREZ, NOUS EN DISCUTERONS. »

COMMENTAIRE : CELA A ÉTÉ UTILE MAIS COMME L’ONT NOTÉ PERES ET RABIN, « CE NE SERA PAS FACILE. » FIN DU COMMENTAIRE.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Articles Récents


Les mémoires de Khaddam… « lettres d’amour et de menaces » entre Reagan et Assad… L’Amérique se retire du Liban, Israël se retire et la Syrie « est isolée »

2024-10-28

Damas libère le pilote américain au milieu des tournées en navette de l’envoyé de la Maison Blanche Rumsfeld… et Washington déjoue une visite secrète de Hikmat Al-Shihabi Au milieu des échanges militaires entre les États-Unis et la Syrie au Liban, la maladie du président Hafez al-Assad, les ambitions de pouvoir du colonel Rifaat et l’intensification […]

Les mémoires de Khaddam… un affrontement américano-syrien au Liban… et l’envoyé de Reagan demande une rencontre avec Rifaat al-Assad après que « Monsieur le Président » soit tombé malade

2024-10-27

Khaddam menace l’ambassadeur de Washington d’une « expulsion immédiate »… et d’un échange de bombardements syro-américains Le président Ronald Reagan a tenté de contenir la crise avec le président Hafez al-Assad après le bombardement des « Marines » et les tirs d’artillerie, en envoyant son envoyé spécial, Donald Rumsfeld, à Damas le 20 novembre 1983. Rumsfeld, ancien secrétaire à […]

Les mémoires de Khaddam… le bombardement des Marines avant le dialogue libanais de Genève… et l’Amérique accuse l’Iran de travailler « derrière les lignes » de la Syrie

2024-10-26

Washington accuse Téhéran d’être à l’origine des attentats de Beyrouth et reproche à Damas de « faciliter le rôle iranien » Robert McFarlane, adjoint au conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, est retourné à Damas le 7 septembre, réitérant les déclarations précédentes sur la nécessité d’un retrait syrien du Liban en parallèle avec le […]