Un appel à l’indépendance immédiate de la Namibie a été lancé par le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam et des personnalités éminentes PARTICIPANT A LA CCNFERENCE, PUBLIE LE MERCREDI 9 JUILLET 1986
L’Organisation des Nations Unies a assume la responsabilité directe de la Namibie il y a 20 ans, aprés avoir révoqué le mandat confié a l’Afrique du Sud aux fins d’administrer le Territoire.
Depuis lors, elle a, non sans peine, établi le caractère illégal de la présence de l’Afrique du Sud en Namibie. La communauté internationale a accepté depuis longtemps le plan des Nations Unies visant à accorder l’ indépendance au peuple namibien. A ce jour, les efforts tendant à appliquer ce plan sont restes vains. Ainsi, l’Afrique du Sud maintient leur occupation de la Namibie au mepris flagrant de la volont concertée de l’ensemble de la communaute internationale. Elle a livré une nouvelle génération de Namibiens a la domination raciale, à la pauvreté et a la dégradation.
L’occupation de la Namibie par l’Afrique du Sud constitue un affront à tous les principes auxquels les peuples civilisés sont attaches et qu’ils cherchent à défendre l’autodetermination, l’egalité raciale et la justice sociale. Les dirigeants de l’Afrique du Sud, qui perpétuent cette situation ignominieuse, ont montré par leurs actions qu’ils ne tiennent aucun compte des exigences de la morale et du droit. Il est donc manifeste qu’il convient maintenant de faire davantage pression sur le regime sud-africain. Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, tous deux membres permanents du Conseil de securité, ainsi que la République fédérale d’Allemagne , sont, par leur prééminence sur les plans politique et economique et leurs relations intensives avec l’Afrique du Sud, tout désignés pour entreprendre les mesures necessaires. Nous regrettons profondément qu’ils ne l’aient pas encore fait, apparemment parce qu’ils repugnent a sacrifier les avantages qu’ils tirent de leur cooperation economique avec ce pays.
L’Afrique australe se trouve aujourd’hui devant l’alternative suivante un carnage generalize, ou une paix stable. Le peuple namibien, guidé et inspire par la South West Africa People’r Organization (SWAPO), son seul representant authentique, a demontre qu’il ne pouvait plus supporter les atteintes a la dignite humaine et a la liberte qui constituent son lot quotidien sous le regime d’apartheid et d’occupation coloniale. Nous exhortone tous les membres de la communaute internationale a saisir cette occasion pour faire acceder la Namibie a l’independance – et mettre fin i l’apartheid – par des moyens pacifiques, faute de quoi les consequences seraient on ne peut plus catastrophîques.
Le plan des Nations Unies, approuve par le Conseil de securite dans sa résolution 435 (1978) du 29 septembre 1978, constitue une base universellement accepte pour le reglement pacifique de la question de Namibie. Nous rendons un vibrant homage au secretaire general de l’Otganisation de Nations Unies, Mr, Perez de Cuellar, dont les efforts resolus au cours de ses dereniers annees, ont permis de resoudre la totalite des questions qui, dans ce plan, etaient en suspense. Or, l’Afrique du Sud, revelant ainsi qu’elle répugne fondamentalement a transferer le pouvoîr au peuple namibien, s’est efforcee par toue les moyens d’en empecher l’application. Elle a impose a la Namibie deux regimes fantoches depuis l’adoption du plan des Nations Unies. Une autre manoeuvre des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud a consiste a faire intervenir la notion de “couplage” qui fait du retrait des troupes cubaines d’Angola une condition prealable a l’independance de la Namibie.
Le Conseil de sécurité a rejeté ce couplage et a déclaré que l’on ne pouvait faire dependre l’independance de la Namibie du règlement de problèmes qui n’avaient rien à voir avec le plan des Nations Uniea. Nous adjurons les pays susceptibles d’influer sur le régime sud-africain de le convaincre , aussi vigoureusement que possible, de la nécessité impérieuse de mettre en oeuvre, sans aucune condition, le plan pour l’inddpendance de la Namibie.
A l’occasion de la Conference internationale pour l’indépendance immédiate de la Namibie, nous adjurons ces pays, qui ont une longue tradition de liberté et de justice pour leur propre population, de s’employer activement a assurer que le peuple namibien jouisse des mêmes droits. Noue pensons que le seul moyen pacifique qui reste encore a la communauté internationale pour assurer l’indépendance immédiate de la Namibie sur la base de la résolution 435 (1978) du Conseil de sécurité est d’imposer des sanctions économiques globales contre l’Afrique du Sud. Ceux qui refusent d’imposer de telles sanctions souscrivent de ce fait au défi lancé par l’Afrique du Sud a l’Organisation des Nations Unies, à l’oppresion et à la répression en Namibie et au mépris total des droits fondamentaux de la personne humaine.
Nous exprimons notre entière solidarité avec les Etats de première ligne victimes de la politique d’agression et de destabilisation de l’Afrique du Sud.
Ces Etats ont consenti des sacrifices considérables sans fléchir pour autant l’appui qu’ils prodiguent aux peuples namibien et sud-africain. Ils sont en droit de recevoir de la communauté internationale une assistance morale, matérielle et diplomatique qui leur permette de préserver leur souveraineté et leur intégrité territoriale. Toute politique internationale visant a imposer des sanctions efficaces doit s’accompagner de mesures adequates pour dédommager ces pays des consequences néfastes qu’elle aurait pour eux. L’Afrique du Sud se sert du Territoire nsmibien comme base d’agreesion contre les Etats de première ligne et d’autres Etats de la region.
Nos remarques finales s’adressent au peuple Namibien qui a consenti des sacrifices énormes pour lutter contre l’injustice et l’oppression. Nous l’adjurons de ne pas perdre espoir mais au contraire de puiser des forcee nouvelles pour faire face a l’adversité. Il serait rassurant de penser qu’une bonne cause peut triompher par sa seule justice. Toutefois, ce serait illusoire : l’histoire a montré que seuls des efforts soutenus peuvent garantir la victoire. 81si nous redoublons de determination, l’avènement de la liberté et de l’independance pour lesquelles le peuple namibien lutte depuis plus d’un siecle ne saurait plus tarder.
Abdul Halim KHADDAM Vice-President de la République arabe syrienne
Ancien vice president du Conseil des ministers du Niger
Luis ECHEVERRIA, Ancien Président bu Mexique
Mgr Trevor HUDDLESTON, President de I’Anti-Apartheid Movement
Bruno RREISKY, Ancien Chancelier Autrichien
Milka Planinc Ancien Premier Ministre Yougoslave
Sardar Swaran Singh Membre du Conseil d’adminietration de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et ancien Ministre Indien des affaires etrangeres