Le vice-président syrien, Abdul-Halim Khaddam, a rencontré le leader de l’Union nationale du Kurdistan, Jalal Talabani, qui visite Damas depuis mercredi dernier. Ils ont eu des entretiens à deux reprises au cours des samedis et dimanches derniers.
Le bureau de l’Union à Damas a confirmé que les discussions entre Khaddam et Talabani portaient sur la situation dans la région à la lumière de la crise irakienne. On a noté que la visite de Talabani à Damas visait à renforcer les « anciens liens » qu’il entretient avec les responsables syriens.
Le bureau a également précisé que Talabani a également rencontré le secrétaire général adjoint du Parti Baas arabe socialiste, Abdullah Al-Ahmar. Dans une déclaration à la presse, Talabani a affirmé sa médiation en 1992 et 1993 entre les autorités turques et le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Ocalan, actuellement emprisonné en Italie. Il a mentionné avoir connu Ocalan lorsqu’il était réfugié en Syrie au milieu des années 1970, appelé « Apo ». Talabani a ajouté que la faction d’Ocalan était en désaccord avec une autre organisation kurde appelée « Kok », et qu’ils s’étaient réconciliés lors d’une réunion, révélant la présence d’Ocalan en Syrie pendant six mois à cette époque, avec un petit parti.
Talabani a évoqué des rencontres avec Ocalan en 1980, mais des développements importants ont eu lieu en 1992 et 1993 lorsque le président turc actuel, Suleyman Demirel, a formé le gouvernement pendant l’ère de Turgut Ozal. Demirel a convoqué Talabani pour s’informer de son influence sur Ocalan. Talabani a confirmé sa relation avec Ocalan et a assuré à Demirel qu’Ocalan l’écoutait, qu’il cesserait les combats et donnerait du temps pour les négociations.
Talabani a souligné avoir reçu des encouragements pour la médiation de la part de la personnalité forte de l’armée turque, le général Asaf Batalli, d’origine kurde. Il a expliqué qu’après son arrivée à Damas, Ocalan l’a visité chez lui, et ils ont discuté de l’arrêt des hostilités. Ocalan a exprimé sa disponibilité sans conditions. Des négociations ont eu lieu avec Ozal, qui a salué l’idée et a demandé à Talabani de convaincre Ocalan d’organiser une conférence de presse annonçant sa décision.