Le scénario irakien est absolument hors de question en Syrie.
L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a déclaré qu'un scénario de type irakien, faisant référence à la guerre américaine en Irak, était « absolument hors de question » pour la Syrie.
Lors d'une interview accordée à la chaîne "Al Arabiyah", diffusée dans son intégralité hier soir, samedi, suite à la diffusion partielle de la chaîne vendredi, Khaddam a exprimé son opinion en disant: "À mon avis, la possibilité d'une guerre comme celle en Irak est totalement exclu pour la Syrie. » Il estime en outre que les États-Unis ne recourront pas à la force militaire contre la Syrie.
Khaddam a reconnu que la pression psychologique et politique actuelle sur la Syrie est pénible et a placé le pays dans une situation sans précédent depuis son indépendance. Il a souligné que la Syrie connaît actuellement un isolement arabe et international, associé à des menaces constantes, ce qui constitue une préoccupation majeure pour ses citoyens.
Afin de protéger la Syrie, Khaddam a souligné l’importance de promouvoir l’unité nationale entre toutes les parties, même celles avec lesquelles la Syrie s’était déjà engagée dans des conflits violents, comme les Frères musulmans. Il a évoqué l'affrontement de 1982 entre les Frères musulmans et les forces de sécurité syriennes, qui a conduit à l'interdiction des activités de l'organisation.
Khaddam a déclaré que prendre des décisions audacieuses, notamment amender la constitution, était nécessaire pour résoudre ces problèmes.
Il a mis en garde contre la répétition des erreurs du président irakien déchu Saddam Hussein, qui a ignoré les appels au dialogue de l'opposition irakienne, ce qui a finalement eu des conséquences imprévues. Khaddam a souligné que l’opposition irakienne, qui était une alliée de la Syrie et de l’Iran, avait fourni la couverture politique à la guerre américaine en Irak.
Khaddam a souligné l'importance de ne laisser aucune possibilité à un citoyen syrien de se sentir négligé par les intérêts du pays et a plaidé pour que les Syriens gèrent leurs interactions avec les Américains. Il a exprimé sa conviction que lorsque les citoyens syriens percevront que leurs dirigeants œuvrent en faveur du consensus national et de l'inclusivité, l'unité nationale servant de barrière de protection pour le pays, les gens oublieront les erreurs du passé et parviendront à un consensus populaire sur le système.
Khaddam a toutefois fait part de ses inquiétudes quant à l'interdiction faite à des dizaines de Syriens de rentrer dans le pays, sachant que leur retour entraînerait une peine d'emprisonnement. Il s'est demandé si de telles actions n'alimenteraient pas la haine, soulignant que le bien-être du pays devait primer sur les intérêts du régime.
Khaddam a révélé qu'il avait suggéré au président syrien Bashar Al-Assad de poursuivre une politique de dialogue plutôt que de confrontation avec les États-Unis. Il a souligné l'importance d'adhérer aux principes nationaux lors de l'engagement dans ce dialogue, car compromettre ces principes ou faire des concessions pourrait avoir des conséquences considérables.
Khaddam a déclaré qu'il avait présenté cette proposition dans le cadre d'une étude analytique sur la situation internationale, qu'il avait soumise au président Al-Assad le 9 août 2000, peu après son entrée en fonction après le décès de son père, Hafez Al-Assad.