La France exhorte Khaddam à faire preuve de prudence dans ses déclarations et dément les rumeurs selon lesquelles la Syrie lui demande de quitter Paris.

publisher: القدس العربي

Publishing date: 2006-01-14

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Il a déclaré que son pays traverse une véritable guerre civile.

La France exhorte Khaddam à faire preuve de prudence dans ses déclarations et dément les rumeurs selon lesquelles la Syrie lui demande de quitter Paris.

Selon Choukri Amin : Des sources françaises ont démenti les informations de la presse indiquant qu’un envoyé français avait visité l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pour discuter de la possibilité pour l’ancien vice-président syrien, Abdul Halim Khaddam, de se relocaliser dans l’un de ces pays. Des rapports ont circulé à Paris hier indiquant que l’envoyé avait visité Riyad et Abu Dhabi pour discuter du départ de Khaddam de Paris, mais les sources françaises ont affirmé à Al-Quds Al-Arabi que cette nouvelle est fausse. Les sources ont mentionné que la rumeur provient probablement de sources syriennes troublées par la défection de Khaddam et la révélation de nombreux secrets du régime. Les autorités françaises tiennent à souligner qu’elles n’ont pas été en contact avec Khaddam, qui vit sur leur sol, dans le but de démentir les rumeurs selon lesquelles Khaddam prévoit de retourner au cœur du régime syrien à Damas avec le parrainage officiel de la France. Les sources ont indiqué à Al-Quds Al-Arabi que les autorités françaises ont exhorté Khaddam à prendre en considération la diplomatie française et à réduire l’intensité et le nombre de ses déclarations depuis Paris.

Ceci survient alors que des sources diplomatiques arabes ont déclaré à Al-Quds Al-Arabi que des ambassades étrangères, dont l’ambassade de France dans plusieurs pays arabes, ont récemment reçu des menaces liées à la crise syrienne.

Dans une interview accordée au magazine français hebdomadaire « Le Nouvel Observateur » avant de recevoir des conseils pour faire preuve de prudence dans ses déclarations, l’ancien vice-président syrien a réitéré des accusations directes contre le président Bachar al-Assad et les services de renseignement syriens concernant l’assassinat du Premier ministre libanais Rafik Hariri. Il a déclaré que la commission d’enquête internationale a entendu ses déclarations, confirmant ces accusations. Il a également évoqué les détails d’une discussion entre lui et le président Assad concernant la prolongation du mandat présidentiel de l’allié Emile Lahoud. Khaddam a affirmé dans son récit au magazine français qu’il avait rencontré Bachar al-Assad à 9 heures du matin, et qu’il semblait très nerveux. Assad lui a dit : « J’ai appelé Hariri ce matin à 7 heures et demie. Il complote contre nous. » Je lui ai répondu que nous ne l’avions pas nommé Premier ministre pour qu’il nomme des présidents qui seraient nos ennemis. Khaddam a ajouté dans son récit au magazine français qu’Assad lui avait dit que les relations de Hariri avec la France, les États-Unis et l’Arabie saoudite allaient à l’encontre des intérêts de la Syrie. Khaddam a poursuivi en disant qu’Assad lui avait dit que Hariri avait essayé de justifier ses relations avec le trio mentionné, mais qu’Assad l’avait interrompu en lui disant : « Attention, c’est moi qui décide qui sera le président du Liban. Quiconque s’oppose à ma décision sera écrasé. » Khaddam a également déclaré que lorsque Bachar al-Assad avait tenté de prolonger le mandat de Lahoud de deux ans supplémentaires, Hariri s’y était opposé, tout comme tous les Libanais, Syriens et Arabes. Khaddam a justifié la détermination de Bachar al-Assad à maintenir Lahoud au pouvoir, car les services de renseignement libanais coopéraient avec les services de renseignement syriens dans la corruption qui inondait le Liban. Il a déclaré que Bachar, son frère Maher et son beau-frère Assef Shawkat étaient au cœur de la corruption au Liban. Dans ce contexte, Khaddam a dit que Lahoud avait dit à Bachar al-Assad que s’il nommait un autre président pour diriger le Liban, il ouvrirait certainement les dossiers de la Banque de la Méditerranée ou ceux liés aux transferts financiers effectués par Saddam Hussein, le président irakien, vers le Liban.

Concernant l’avenir du régime actuel en Syrie, Khaddam a déclaré que Bachar al-Assad tomberait, et ce serait le peuple qui le renverserait. Il estime être opposé aux coups d’État militaires, citant l’exemple de l’Algérie, et insiste sur la nécessité de maintenir l’institution militaire en dehors du jeu politique. En ce qui concerne l’opposition syrienne et son efficacité actuelle, Khaddam a déclaré que les Syriens, en général, sont opposés au régime actuel, mais ils ne peuvent pas l’exprimer ouvertement. Il estime que l’opposition émergera dans le futur à travers les syndicats, les mouvements populaires et les intellectuels. Interrogé sur la possibilité d’une guerre civile éclatant en Syrie, Khaddam a répondu que 120 citoyens ont été tués au cours des deux derniers jours, ajoutant que la Syrie traverse une véritable guerre civile, et l’avenir est incertain face aux meurtres et aux attaques. Il estime que sans réconciliation nationale, la guerre se poursuivra dans le pays.

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