Abdul Halim Khaddam, l’ancien vice-président de Hafez al-Assad puis de Bashar al-Assad pendant cinq ans, est décédé après avoir annoncé sa défection du régime Assad en décembre 2005, suite à l’assassinat de son ami proche, le martyr Rafik Hariri.
Je ne parlerai de l’homme que du point de vue de ma proximité avec lui pendant une période considérable, environ cinq ans, à partir du moment de sa défection, même avant la formation du Front National du Salut et pendant sa formation, jusqu’à sa dissolution due à une décision influencée par des pays étrangers. La France sous Sarkozy, le Qatar dirigé par son ancien émir Hamad bin Khalifa, et la Turquie sous Erdogan, à travers le retrait des Frères musulmans et de leurs alliés du Front, citant le soutien du régime à Gaza contre Israël. Je n’étais pas un organisateur au sein du Front National du Salut et j’ai refusé de rejoindre jusqu’au retrait des Frères musulmans, et pour cette raison, une autre discussion et des détails supplémentaires auront leur place ailleurs.
J’avais écrit de nombreux articles à l’époque sur l’importance de la défection de cet homme et souligné l’importance pour l’opposition de capitaliser sur ce moment, lors duquel des sanctions internationales ont été imposées au régime de Bashar al-Assad.
Je n’entrerai pas maintenant dans un débat avec quiconque sur cette question car elle appartient au passé et parce que c’est une histoire que je voulais documenter dans cet article, et peut-être dans les suivants. Pour les générations futures, une touche personnelle sera présente. Cette période de mon interaction avec l’homme a constitué une leçon importante pour moi sur deux aspects :
_Premièrement, la nature du régime Assad et ses mécanismes internes, et la gestion de la politique étrangère.
_Deuxièmement, la compréhension de certaines des mécaniques de la politique internationale et régionale envers la Syrie et certains pays de la région. De plus, l’homme était, pour moi, une source d’informations ; en général, il n’hésitait pas à répondre à mes questions, ce que je ne nierai pas. En bref, j’ai appris de lui.
Khaddam est resté, même après sa défection, en se référant à Hafez al-Assad comme « président » lorsqu’il parlait du senior Assad. Malgré son amitié personnelle avec lui depuis le milieu des années soixante du siècle dernier, ce qui se cachait derrière cette phrase était à quel point ce régime était cauchemardesque.
Ma relation avec l’homme a commencé théoriquement avant cela à travers deux incidents :
_Premièrement, un ami très proche m’a apporté le livre de Khaddam, publié en 2002 si je me souviens bien, intitulé : « Le Système Arabe Contemporain – Lecture de la Réalité et Anticipation du Futur. » Il était toujours en poste en tant que vice-président de Bashar al-Assad. Peut-être que ceux qui ont lu le livre savent de quoi je parle. Après avoir lu ce livre, j’ai dit en plaisantant à mon ami que peut-être cet homme va faire défection du régime Assad. Khaddam répète dans ce livre quatre mots qui résument son approche en analyse : erreurs, négatifs, lacunes et conflits secondaires. Comme raisons de retard et d’échec, il se concentre sur eux dans son analyse des raisons qui nous ont conduits là où nous en sommes. En revanche, il oppose d’autres mots tels que contrôle, participation populaire, démocratie, réforme et intérêts arabes communs dans le concept de solidarité arabe, alors que j’étais toujours en Syrie.
_Deuxièmement, quand il est allé présenter ses condoléances pour Rafik Hariri, sur une décision personnelle, car les médias d’Assad à l’époque n’ont pas du tout couvert l’information.
Je veux aussi dire : « Hafez al-Assad et Bashar ensuite n’ont pas autorisé Khaddam à intervenir dans n’importe quel dossier de sécurité ou militaire en Syrie, non pas parce qu’il était sunnite, mais pour tous les responsables de toutes les religions et sectes. La seule exception était Rifaat al-Assad jusqu’à ce qu’il quitte la Syrie en 1985.
Il lui était permis d’accomplir ses fonctions en tant que ministre des Affaires étrangères et plus tard en tant que vice-président défendant le régime et traitant certaines affaires étrangères. Toute affirmation au-delà de cela est fausse. En ce qui concerne l’histoire de l’héritage de Bashar, c’est une blague si Khaddam y a contribué. »
L’incident des déchets était également de la responsabilité du Brigadier Ahmed Aboud, chef de la branche de la Sécurité militaire pour les officiers. Il a ensuite été limogé par Assad, mais n’a pas été arrêté en raison de son service et de sa relation étroite avec Ali Duba, le chef du Renseignement militaire à l’époque. La mort d’Abdul Halim Khaddam.
L’homme et sa famille faisaient partie de la machine corrompue d’Assad pendant trois décennies et demie, donc les gens ont le droit d’adopter une position négative à son égard. Cependant, la défection de l’homme et la manière dont elle est traitée relèvent d’une question politique. En ce qui concerne le cas de corruption, il s’agit d’une question légale. L’homme a déclaré plus d’une fois qu’il acceptait toute décision de justice. Néanmoins, je lui ai dit cela plusieurs fois, et il était plus démocratique que beaucoup d’entre nous. Mais les attitudes envers la défection varient d’une personne à l’autre et d’une figure de l’opposition à l’autre. Je ne veux pas m’enfoncer dans les détails de cette histoire car je l’ai discutée abondamment dans mes articles pendant cette période.
Personnellement, ma position avant la défection de Khaddam et après, et jusqu’à maintenant, est que l’opposition doit accepter le transfuge, et le reste devrait être laissé à la justice une fois que nous nous serons débarrassés de ce cauchemar Assad.
Peut-être reviendrons-nous bientôt pour discuter d’autres détails. En fin de compte, condoléances à sa famille, en particulier à mon ami Jihad Khaddam.