Résumé :
Abdel Halim Khaddam a joué un rôle central dans le renforcement de l’alliance syro-iranienne, qui a débuté au début de l’année 1979. Cette alliance a été formée après la chute du Shah d’Iran, la victoire de la révolution iranienne en février 1979 et la sortie de l’Égypte de la lutte contre Israël grâce à la signature d’un accord de paix le 26 mars 1979. En tant que ministre des Affaires étrangères, Abdel Halim Khaddam a déployé d’importants efforts pour maintenir cette alliance et surmonter les obstacles susceptibles de créer des désaccords entre les deux pays. Il a utilisé sa diplomatie pour apaiser les tensions entre l’Iran et le Golfe arabique, tendues en raison de la guerre entre l’Irak et l’Iran et de son impact sur l’alliance. La relation de la Syrie avec les États du Golfe arabique est demeurée intacte, même face à d’éventuelles menaces, car ces pays reconnaissaient l’importance de maintenir l’alliance. L’objectif de l’alliance syro-iranienne de semer la discorde et les désaccords entre les deux alliés servait les intérêts d’Israël, qui cherchait à mettre fin à l’alliance.
Introduction :
L’étude des personnalités politiques revêt une importance considérable dans le domaine des études modernes et contemporaines, car elle éclaire la manière dont les individus façonnent et transforment leur environnement en fonction de leurs idées et de leurs aspirations. De telles études offrent une compréhension approfondie des évolutions politiques survenues à divers niveaux, que ce soit sur le plan interne, régional ou international.
Par conséquent, l’étude de recherche intitulée « Le rôle d’Abdel Halim Khaddam dans l’alliance syro-iranienne (1979-1982) » visait à examiner les contributions d’Abdel Halim Khaddam à l’alliance syro-iranienne. L’étude cherchait à explorer les actions clés par lesquelles Khaddam a renforcé efficacement les liens entre les deux pays et a préservé leur alliance.
La recherche couvrait deux aspects principaux. Tout d’abord, elle se penchait sur l’alliance syro-iranienne et le rôle central d’Abdel Halim Khaddam au sein de celle-ci de 1979 à 1988. Cela englobait un examen des origines de l’alliance et des facteurs ayant contribué à sa formation. Deuxièmement, l’étude se concentrait sur les efforts diplomatiques de Khaddam visant à atténuer les conflits entre l’Iran et les États du Golfe arabe de 1979 à 1988.
Tout d’abord, la genèse de l’alliance syro-iranienne et la position d’Abdel Halim Khaddam à son égard de 1979 à 1982 :
Des changements significatifs et des transformations ont eu lieu dans la région arabe, impactant directement les relations de la Syrie avec d’autres pays. À la suite de la signature de l’accord égypto-israélien en septembre 1978, l’espoir du président Hafez al-Assad de voir l’Égypte s’engager à nouveau s’est estompé. La décision de l’Égypte de se conformer aux souhaits israéliens, convaincue au dernier moment que la visite de Sadate à Jérusalem n’aurait qu’une valeur symbolique, a soulevé des inquiétudes. Néanmoins, l’accord entre l’Égypte et Israël peut être attribué à l’engagement de l’Égypte à renoncer définitivement au conflit avec Israël pour les générations futures.
En conséquence, Hafez al-Assad a perçu une conspiration contre lui en raison de son rejet de l’accord de Camp David. Ce rejet a été accompagné d’une vague de violence armée sur les territoires, ainsi que d’une campagne médiatique le ciblant personnellement et son rôle régional. Al-Assad a estimé qu’il était impératif de traiter cette question à travers deux voies cruciales de la politique étrangère syrienne : accorder tout son poids à l’Union soviétique après avoir perçu un parti pris de la politique américaine en faveur d’Israël, et soutenir la Révolution islamique en Iran, qui a éclaté en février 1979. Cette révolution est apparue comme un élément perturbateur, faisant pencher la balance en faveur de la Syrie et brisant son isolement.
Des liens entre Damas et la direction de la Révolution islamique avaient été établis plusieurs années avant son triomphe à Téhéran. Les relations ont commencé par le biais de contacts avec l’Imam Moussa al-Sadr, qui visitait fréquemment Damas dans les années 1970 et est devenu un ami personnel du président Hafez al-Assad. Alors que les relations initiales entre la Syrie et les dirigeants de la Révolution islamique découlaient de l’opposition iranienne au régime du Shah, la Syrie entretenait de bonnes relations avec certaines factions. Moussa al-Sadr a joué un rôle clé dans ces relations par le biais du mouvement pour la libération de l’Iran.
Damas a apporté son soutien à l’opposition iranienne, offrant refuge à l’Ayatollah Khomeini et accordant des passeports syriens à certains dirigeants iraniens. L’Ayatollah Khomeini a cherché refuge en Syrie après avoir été expulsé d’Irak en 1978, où il est resté plusieurs mois avant de partir pour Paris. De Paris, il a dirigé la révolution qui a finalement abouti à son retour triomphant à Téhéran le 11 février 1979, à la suite de la victoire de la Révolution islamique en Iran et de la chute soudaine du Chah Mohammad Reza Pahlavi.
Le gouvernement syrien a chaleureusement accueilli cette transformation et l’a considérée comme une victoire pour ses propres intérêts. Ils ont exprimé leur volonté de coopérer et de coordonner avec la nouvelle direction en Iran. Dès que M. Ruhollah Khomeini a annoncé l’établissement de la République islamique d’Iran, le président syrien Hafez al-Assad a jugé nécessaire de s’aligner sur cette approbation, conformément à ses intérêts supérieurs. Il a fait des efforts déterminés pour convaincre les dirigeants arabes que l’Iran de Khomeini était différent du régime précédent dirigé par le Chah.
Il semble que le soutien du président Hafez al-Assad à la Révolution islamique découlait de son besoin d’un allié fort de la taille de l’Égypte, qui avait abandonné la Syrie, la laissant seule face à Israël. En conséquence, il a trouvé ce nouvel allié en Iran.
La Syrie a commencé à soutenir l’établissement de la Révolution islamique en Iran sur la base du principe « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». L’Iran avait exprimé son opposition à Israël et aux États-Unis, qualifiant ce dernier de « Grand Satan ». La Syrie visait à capitaliser sur cette hostilité partagée et cherchait à obtenir le soutien de l’Iran à différents niveaux.
Par conséquent, la Syrie a entamé le processus de formation d’une alliance avec la République islamique d’Iran pour acquérir une profondeur stratégique qui lui permettrait de renforcer ses capacités de défense contre Israël. De plus, la Syrie considérait qu’il était dans l’intérêt des nations arabes d’apporter leur soutien à l’Iran après la fin du régime du Chah, qui avait été un allié d’Israël et s’était ensuite positionné contre les États-Unis. La Syrie cherchait à s’aligner sur l’Iran après la chute du Chah.
Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères Abdel Halim a accueilli le succès de la révolution en Iran avec beaucoup d’enthousiasme et d’optimisme. Au milieu des divisions arabes et des attaques israéliennes, il a souligné que le soutien de la Syrie à la révolution iranienne n’était pas une position tactique ou temporaire. C’était une position constante et fondée sur des principes. Il a affirmé l’engagement inébranlable de la Syrie à se tenir aux côtés de la révolution iranienne dans sa lutte justifiée contre l’agression. Il a souligné que la solidarité de la Révolution islamique avec les questions arabes dans le conflit israélo-arabe et sa décision de rompre les liens diplomatiques avec Israël posaient des bases solides pour établir une alliance étroite entre l’Iran et la Syrie, qui constituait la pierre angulaire des relations entre les Arabes et les Iraniens. Sans surprise, le soutien rapide de la Syrie à la Révolution islamique a suscité des inquiétudes en Israël et a incité à prendre rapidement des mesures pour résoudre la situation. Le 26 mars 1979, Israël a signé un traité de paix avec l’Égypte, marquant la fin du conflit entre les deux pays et ouvrant une nouvelle phase de l’histoire du conflit israélo-arabe, modifiant considérablement l’équilibre des pouvoirs.
Dans ce contexte, Abdel Halim Khaddam a publiquement exprimé ses opinions lors de la Conférence de Fès tenue au Maroc le 18 mai 1979. Il a dénoncé le traité Sadate-Begin comme une étape importante vers la guerre, un complot contre les droits et les intérêts arabes, et un compromis sur la cause de la Palestine. Il croyait que le traité avait isolé l’Égypte et l’avait placée sous le parapluie d’Israël. Khaddam a souligné que la victoire de la révolution iranienne était évidente, car elle avait sécurisé la porte orientale de la nation arabe. Il a noté que beaucoup avaient embrassé ses principes, et la confrontation avec Israël s’étendrait au-delà du monde arabe, où qu’elle soit confrontée.
De plus, le président Hafez Al-Assad visait à convaincre les nations arabes de considérer l’Iran comme une force influente équivalente à l’Égypte, à la suite du retrait de l’Égypte du conflit israélo-arabe. Il a souligné ce point en déclarant que l’Iran, en tant que pays musulman voisin, avait connu une révolution. Il défendait la cause du soutien aux Arabes dans leur lutte contre l’agression israélienne et en faveur du rétablissement des droits palestiniens. Indéniablement, Israël avait isolé l’Égypte de la sphère arabe, mais il avait perdu l’Iran, qui s’était aligné avec la Syrie. Par conséquent, les efforts de la Syrie pour s’unir à l’Irak et établir des liens plus étroits avec l’Iran ont suscité des inquiétudes en Israël. La direction israélienne surveillait de près les manœuvres syriennes visant à construire un front oriental pour compenser l’absence de l’Égypte. La contre-stratégie d’Israël visait à empêcher la formation d’un Front de l’Est dirigé par la Syrie par tous les moyens disponibles, cherchant à maintenir une distance entre l’Irak et la Syrie et à entraver l’unité arabe entre les deux pays. Israël percevait la montée de l’influence régionale de l’Irak comme une menace.
D’autre part, la Syrie a fait des efforts pour médier et apaiser les tensions entre l’Iran et l’Irak, cherchant à favoriser la solidarité arabe avec l’Iran. Cependant, les positions de Damas et de Bagdad vis-à-vis de la révolution iranienne étaient incohérentes. La Syrie voyait Khomeini différemment du Shah, notamment en ce qui concerne le conflit israélo-arabe et son opposition à Israël. En revanche, l’Irak considérait que Khomeini représentait un danger non moins grand que le Shah, exigeant qu’il cesse d’interférer dans les affaires intérieures de l’Irak et se retire d’Arabistan, des îles de Tunb inférieur, Tunb supérieur et Abu Musa, tout en reconnaissant la souveraineté de l’Irak sur le Chatt al-Arab.
En conséquence, le gouvernement syrien a rencontré des difficultés pour parvenir à un rapprochement entre l’Irak et l’Iran, ce qui a coïncidé avec une escalade des tensions entre l’Irak et la Syrie, notamment après l’accession de Saddam Hussein au pouvoir en Irak le 16 juillet 1979. Cette escalade a suscité des inquiétudes à Damas, d’autant plus qu’à cette époque, l’Égypte s’alignait sur le camp pro-occidental. La Syrie craignait que d’autres parties arabes, dont la Jordanie, n’emboîtent le pas, ce qui aurait entraîné un isolement accru et une position affaiblie vis-à-vis d’Israël. Par conséquent, la Syrie a jugé nécessaire de renforcer ses relations avec la République islamique d’Iran pour surmonter son isolement.
En conséquence, Abdel Halim Khaddam a entrepris une mission diplomatique importante en Iran dans le but d’améliorer les relations entre les deux pays. Il est arrivé à Téhéran le 15 août 1979, où il a reçu un accueil chaleureux du ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yazdi et de plusieurs responsables iraniens. Les discussions ont porté sur l’aspiration de la Syrie à établir des liens stratégiques avec le nouveau gouvernement iranien. Khaddam a souligné que la révolution iranienne avait modifié l’équilibre des pouvoirs, favorisant la nation arabe, avec un accent particulier sur la question de la Palestine. Il a en outre souligné que le départ de l’Égypte du camp arabe et le triomphe de la révolution iranienne contribueraient positivement à rétablir l’équilibre dans la région vis-à-vis d’Israël.
Le même jour, Khaddam a tenu une réunion avec le Premier ministre iranien Mehdi Bazarkan, accompagné du ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yazdi et du vice-Premier ministre Sadiq Al-Tabtabaei. Bazarkan a évoqué les objectifs de la révolution et le consensus général qui la soutenait, assurant à Khaddam que la révolution islamique en Iran favoriserait des relations solides avec la Syrie en tant que nation fraternelle. Au nom de la direction syrienne, Khaddam a adressé ses félicitations aux responsables iraniens pour le succès de la révolution, exprimant de grands espoirs quant à son impact sur l’essor de l’Iran dans une nouvelle phase d’intégration de la coopération arabo-iranienne.
Le jour suivant, Khaddam a visité le ministère iranien des Affaires étrangères, où il a rencontré Ibrahim Yazdi et plusieurs membres du ministère. Il a transmis la satisfaction du peuple syrien et de la direction syrienne pour le triomphe de la révolution islamique en Iran, la reconnaissant comme un changement profond dans la dynamique régionale. Ibrahim Yazdi a affirmé que la collaboration entre la Révolution islamique et la Syrie donnerait des résultats fructueux pour les deux nations et la région. En conséquence, les discussions de Khaddam avec les responsables iraniens ont conduit à une coopération politique et économique accrue entre les deux pays, favorisant des consultations continues dans divers domaines et des efforts et positions coordonnés sur des questions pertinentes.
Ainsi, on peut affirmer qu’Abdel Halim Khaddam visait à renforcer l’alliance et la coopération entre la Syrie et l’Iran par le biais de ses efforts diplomatiques, s’alignant sur les intérêts des deux nations. Ses principaux objectifs englobaient l’établissement de liens et le renforcement des relations avec l’Iran dans les domaines économique, politique et militaire.
En conséquence, Abdel Halim Khaddam a réussi à démontrer la reconnaissance de la Syrie envers le nouveau régime. Lors des prières du vendredi à l’université de Téhéran à l’occasion de la Journée de Jérusalem, les Iraniens ont entendu son discours sur la position de la Syrie concernant la cause palestinienne, en particulier Jérusalem. Il a rendu hommage à l’ayatollah Khomeini, le leader de la révolution islamique en Iran.
Abdel Halim Khaddam a obtenu les résultats escomptés lors de sa visite à Téhéran lorsqu’il a rencontré l’ayatollah Khomeini dans sa résidence à Qom le 18 août 1979. Accompagné du ministre iranien des Affaires étrangères, Ibrahim Yazdi, ils ont échangé des salutations, et Khaddam a exprimé les vœux profonds de la Syrie pour le succès de la Révolution islamique sous la direction de Khomeini. Il a transmis les salutations du président Hafez al-Assad et a assuré Khomeini de l’engagement de la Syrie à renforcer les relations avec l’Iran malgré les pressions américaines et israéliennes.
En réponse, l’ayatollah Khomeini a souligné que la Révolution islamique avait triomphé contre la tyrannie et l’injustice, en s’appuyant sur le pouvoir du peuple. Il a affirmé leur soutien aux opprimés et aux démunis, se tenant aux côtés du peuple palestinien contre l’arrogance mondiale du pouvoir. Il a exprimé sa confiance que les musulmans finiraient par l’emporter sur l’injustice, l’agression et l’oppression. À la fin de leurs discussions, Khaddam a été prié de transmettre la gratitude et les salutations au président Hafez al-Assad, soulignant l’engagement de Khomeini envers des relations solides avec la Syrie.
À la suite de la conclusion de ses entretiens, Abdel Halim Khaddam a quitté Téhéran pour Damas. À son arrivée, il a informé le président Hafez al-Assad et la direction du parti de l’évolution de la visite, les assurant que des conditions favorables pour la coopération avec le nouveau régime iranien étaient réunies.
Il devient donc évident que cette alliance a commencé à manifester ses caractéristiques lorsque la Syrie s’est tenue aux côtés de son allié, l’Iran, lors de la crise des otages américains à Téhéran en 1979, impliquant les États-Unis d’Amérique. Damas a déclaré son soutien aux actions de Téhéran et a appelé les pays arabes à se rallier derrière l’Iran. Lors de sa participation à la 10e Conférence au Sommet arabe à Tunis fin octobre 1979, Abdel Halim Khaddam a exprimé l’assistance tangible de la révolution iranienne à la cause palestinienne, affirmant qu’il était naturel pour les Arabes de soutenir l’Iran dans sa crise avec les États-Unis d’Amérique. Par conséquent, le chef de l’armée de l’air syrienne, Mohammad Al-Kholi, s’est rendu à Téhéran le 25 novembre 1979, où il a eu des discussions avec plusieurs conseillers de l’ayatollah Khomeini. L’issue de la réunion a été la mise en place d’une coopération renforcée entre les services de renseignement syriens et iraniens. De plus, deux équipes de renseignement syrien sont arrivées en Iran pour établir une base militaire permanente.
Le 1er février 1980, le président Hafez Al-Assad et Abdel Halim Khaddam ont effectué une visite à Téhéran dans le but de développer les relations entre les deux pays, en particulier en ce qui concerne la régulation des relations du nouveau régime iranien avec les pays de la région. La visite visait également à soutenir l’Iran dans sa lutte contre les sanctions économiques imposées par les États-Unis d’Amérique et à contribuer à atténuer son isolement. Le président Assad a souligné la volonté de la Syrie de maintenir ses relations avec l’Iran et de trouver une solution à la crise des otages avec les États-Unis d’Amérique.
En avril 1980, les États-Unis ont choisi une option militaire pour libérer leurs otages retenus à Téhéran, menant des opérations sur le territoire iranien le 24 avril 1980. Cette opération a entraîné des pertes de chaque côté. La Syrie a condamné ces actions et qualifié l’opération des États-Unis de piraterie, visant l’Iran et son peuple.
Suite à la tentative infructueuse des États-Unis d’Amérique de libérer ses otages, le ministre iranien des Affaires étrangères, Sadiq Qutbzadeh, a effectué une visite officielle à Damas le 27 avril 1980. Lors de sa visite, il a rencontré le président Hafez al-Assad et Abdel Halim Khaddam, leur fournissant des mises à jour sur les derniers développements dans le processus de libération des otages. Qutbzadeh a salué le soutien de la Syrie à l’Iran et sa position positive. Le président Assad a réaffirmé son soutien à la République islamique d’Iran dans son opposition aux États-Unis.
Le président Assad a vivement condamné les opérations militaires menées par les États-Unis, les qualifiant de violation flagrante de la sécurité, de l’indépendance et de la souveraineté de l’Iran. Il a souligné que ces opérations représentaient une menace pour la paix et la sécurité dans les deux pays.
Abdel Halim Khaddam a tenu une conférence de presse à Damas le 29 avril 1980, où il a exprimé sa solidarité avec la République iranienne et a condamné l’attaque américaine, soulignant qu’elle visait à la fois les Arabes et l’Iran.
En réponse à ces événements, la Syrie a initié un important transfert aérien d’armes de fabrication soviétique vers l’Iran. Des avions de transport syriens, en particulier des Antonov-12, ont transporté des armes des stocks syriens vers les aéroports iraniens. Les armes comprenaient des canons antiaériens de 23 mm, des mortiers, des munitions militaires et d’autres armes syriennes envoyées en Iran. De plus, la Syrie a envoyé des unités de formation de son armée en Iran pour fournir une formation et une expertise sur l’utilisation des armes iraniennes et soviétiques.
Le 15 septembre 1980, l’Iran s’est retrouvé impliqué dans une crise politique avec l’Irak pour diverses raisons, notamment l’annonce du président Saddam Hussein le 17 septembre 1980, annulant unilatéralement l’accord d’Alger. Cette annulation a finalement conduit au déclenchement de la guerre entre les deux pays le 22 septembre 1980. Les avions irakiens ont initié des raids sur l’aéroport de Téhéran et d’autres aéroports à travers l’Iran, lançant une attaque d’envergure. En conséquence, la guerre entre les deux nations a commencé.
Au début de la guerre, la plupart des pays arabes ont déclaré leur soutien à l’Irak. Cependant, la Syrie s’est abstenue de prendre des mesures contre l’Irak ou l’Iran. Le président Hafez al-Assad a initié des communications avec plusieurs présidents arabes dans le but d’arrêter le conflit. Il a exprimé sa conviction que la guerre contre l’Iran était une erreur et épuiserait les deux pays, détournant leur attention du conflit principal contre Israël. La Syrie est restée silencieuse au cours des premières semaines de la guerre alors qu’elle cherchait à évaluer la résilience de son allié.
Après avoir confirmé la détermination et la résilience de l’Iran, la Syrie a conclu qu’elle devait apporter son soutien à l’Iran au lieu de l’abandonner. La Syrie a jugé nécessaire d’embrasser l’Iran en tant qu’allié, malgré les pressions de certains pays. Par conséquent, la Syrie a annoncé sa solidarité avec l’Iran dans sa guerre contre l’Irak et a fourni un soutien par le biais des médias, de moyens financiers et d’une assistance militaire. La Syrie estimait que des mesures décisives étaient nécessaires pour empêcher l’Irak de remporter la victoire sur Téhéran, ce qui menaçait directement la Syrie.
Dans ce contexte, Abdel Halim Khaddam a condamné la guerre Iran-Irak, affirmant que c’était la mauvaise guerre contre le mauvais ennemi au mauvais moment. Il a souligné que le président irakien avait initié la guerre sans consulter aucun pays arabe, proposant que les problèmes auraient pu être résolus par la Cour internationale de justice plutôt que de déclarer la guerre précipitamment. De plus, Khaddam a prétendu que les intentions de l’Iran étaient d’occuper l’Irak, puis les États du Golfe. Il a souligné que la guerre en cours était uniquement la guerre de l’Irak et non une guerre des nations arabes, affirmant que l’Iran se défendait.
En conséquence, Assad a estimé qu’il était nécessaire de renforcer les capacités de défense de la Syrie afin de servir de point central dans la confrontation avec Israël. De plus, il a souligné l’importance de soutenir l’allié de la Syrie, Téhéran, dans cette confrontation. Reconnaissant la nécessité d’une assistance, la Syrie a cherché à s’appuyer sur l’Union soviétique, car la guerre occuperait l’Irak et le retirerait des stratégies arabes pendant une période prolongée.
Dans ce contexte, le 3 octobre 1980, le président Hafez al-Assad a convoqué Abdel Halim Khaddam pour discuter de la possibilité de conclure un traité d’amitié et de coopération avec l’Union soviétique en réponse à la situation en évolution. Abdel Halim Khaddam a soutenu de tout cœur la signature et la conclusion du traité, soulignant sa nécessité pour renforcer les capacités de défense et militaires, en particulier compte tenu des défis liés à l’approvisionnement en armes de l’Occident. En ce qui concerne les armements nationaux, la Syrie n’avait d’autre alternative que de compter sur les armes soviétiques. Par conséquent, l’Union soviétique a assuré une assistance à l’allié de la Syrie, l’Iran.
Le 8 octobre 1980, la Syrie a officiellement signé le Traité d’amitié (64) avec l’Union soviétique. Malgré cette évolution, la Syrie a continué de critiquer l’engagement de l’Irak dans la guerre contre l’Iran, ce qui a conduit le gouvernement irakien à rompre ses relations avec Damas le 9 octobre 1980. La rupture a été accompagnée d’accusations de trahison et de manipulation médiatique, alléguant que des soldats syriens combattaient aux côtés des forces iraniennes. Ces accusations visaient à mobiliser l’opinion publique irakienne contre la Syrie, en particulier après l’incursion de l’Irak en territoire iranien. Le président Hafez al-Assad, accompagné d’Abdel Halim Khaddam, a œuvré pour contenir le conflit en cours entre les deux parties.
À cette fin, le 17 octobre 1980, ils ont entrepris une tournée pour visiter les pays arabes, y compris les États du Golfe, le Yémen du Nord et du Sud, la Libye et l’Algérie, où ils ont tenu des discussions avec les présidents respectifs. Cette initiative était basée sur le rôle géopolitique de la Syrie dans le monde arabe, soulignant la nécessité d’intégration entre les pays soutenant et ceux confrontant des défis communs. L’intégration était enracinée dans la solidarité arabe et l’objectif commun de sauvegarder la sécurité nationale arabe face à Israël.
Au cours de ces discussions, Abdel Halim Khaddam a rassuré les chefs des États arabes que l’escalade de la guerre avec l’Iran aurait des conséquences dévastatrices. Cela pourrait entraîner le retour de flottes étrangères et de grandes puissances dans la région, conduisant à des divisions parmi les Arabes et affaiblissant leur unité contre Israël. Malgré les accusations portées contre la Syrie pour avoir abandonné ses principes, Abdel Halim Khaddam a persisté dans ses discussions avec les responsables arabes, s’efforçant de réduire les préjugés contre l’Iran, qui restait un allié de la Syrie.
Après son retour, Abdel Halim Khaddam a convoqué une réunion avec les responsables des institutions médiatiques syriennes à Damas le 24 octobre 1980, étant donné la détérioration de la situation militaire entre l’Irak et l’Iran. Lors de la réunion, il les a informés du paysage politique et leur a demandé de mettre fin aux campagnes médiatiques contre l’Irak conformément à la demande du président Assad. Il leur a également donné pour consigne de rapporter objectivement les nouvelles de la guerre, sans ajouts ni déformations, soulignant que la direction irakienne croyait que son armée était entrée en territoire iranien après l’effondrement de l’armée iranienne après la révolution. Par conséquent, cette direction a accusé la Syrie de soutenir l’implication de l’Iran dans la guerre en envoyant des combattants syriens rejoindre les forces iraniennes.
En plus de gérer la situation militaire, la diplomatie syrienne a cherché à forger une alliance avec l’Iran en réponse aux défis internes auxquels le régime syrien était confronté, tels que les attentats du mouvement des Frères musulmans. La situation a atteint un point critique avec la rébellion ouverte à Hama début février 1982, déclenchant un conflit sectaire global le long des lignes sunnites. Le président Hafez al-Assad a souligné la nécessité de maintenir une relation avec l’Iran pour délégitimer l’opposition.
Au milieu des événements à Hama, les deux pays ont accéléré la signature d’un protocole commercial et économique à long terme le 14 mars 1982. Abdel Halim Khaddam a signé l’accord à Téhéran. Le protocole comprenait l’exportation annuelle de 9 millions de tonnes de pétrole iranien vers la Syrie, dont environ 20 000 barils fournis gratuitement, en échange de l’exportation de phosphate syrien vers l’Iran. De plus, il prévoyait la fermeture des frontières de la Syrie avec l’Irak et la coupure du pipeline pétrolier irako-syrien essentiel de Kirkuk à Banias, s’étendant jusqu’à Tripoli dans le nord du Liban. Ces mesures ont directement impacté l’économie irakienne, qui dépendait fortement du pipeline pour ses efforts de guerre.
Compte tenu des développements susmentionnés, des preuves historiques confirment que l’alliance syro-iranienne n’était pas un événement temporaire, mais plutôt une réponse aux dynamiques politiques de la région. Abdel Halim Khaddam a joué un rôle central dans l’élaboration et la promotion de cette alliance, la considérant comme un pilier fondamental pour contrer l’ennemi arabe commun et contrer le plan d’Israël visant à écarter l’Égypte du conflit israélo-arabe, avec l’intention de la remplacer par Téhéran.
Deuxièmement, discutons des efforts diplomatiques d’Abdel-Halim Khaddam pour atténuer le conflit entre l’Iran et les États du Golfe Arabique de 1979 à 1988. L’année 1979 a été témoin d’une série de risques et de crises dans la région du Golfe Persique.
Au début du mois de février de la même année, l’Ayatollah Khomeini est revenu à Téhéran depuis Paris, où il a reçu un accueil public enthousiaste. À cette occasion, il a annoncé la chute du régime du Shah et l’établissement de la Révolution islamique. Cette révolution a non seulement entraîné des changements importants dans la structure du système politique iranien, mais elle a également eu des implications profondes pour sa politique étrangère, en particulier dans le contexte régional du Golfe persique.
L’un des objectifs principaux de la Révolution islamique iranienne était d’encourager les pays voisins à adopter les principes, les objectifs et l’approche de la révolution. Ce principe, connu sous le nom d' »exportation de la révolution », visait à diffuser le modèle d’un État islamique mondial qui rejetait la reconnaissance des frontières géographiques entre les nations islamiques. Au lieu de cela, il mettait l’accent sur l’existence de frontières idéologiques auxquelles les autres pays devaient se soumettre à l’autorité de l’Iran.
L’adoption de cette politique par l’Iran est évidente dans les déclarations de M. Khomeini, dans lesquelles il critiquait les monarchies et appelait à la destruction des régimes corrompus et au renversement des dirigeants injustes. Il considérait comme un devoir assigné à tous les musulmans du monde de soutenir une révolution politique islamique victorieuse. En conséquence, il y a eu un appel à exporter la révolution islamique iranienne vers les pays du Golfe persique, ce qui représentait un défi majeur en matière de sécurité pour ces pays. Ils percevaient le régime iranien comme cherchant à renverser les régimes au pouvoir et à en établir d’autres loyaux à l’Iran.
De plus, le paysage politique de l’Iran, ainsi que sa perception changeante de la révolution iranienne, a eu un impact profond sur les États du Golfe, en particulier le Royaume d’Arabie saoudite. Cela était principalement dû à la campagne de l’Iran contre le régime saoudien, préconisant le retrait de la supervision saoudienne des lieux saints et à l’appel de l’Ayatollah Khomeini à placer La Mecque et Médine sous une souveraineté islamique commune. L’Organisation de la Révolution islamique dans la péninsule arabique a accusé l’Arabie saoudite d’athéisme et de pratiques anti-islamiques.
De plus, les tensions se sont aggravées entre les États du Golfe Arabique et l’Iran, suscitées par des déclarations faites par Sadiq Al-Rouhani, une figure importante de la Révolution islamique, lors d’une conférence de presse tenue à Qom le 15 juin 1979.
Au cours de la conférence, Al-Rouhani a déclaré que Bahreïn resterait la quatorzième région de l’Iran selon l’ancienne division administrative. Ensuite, le 17 juillet de la même année, il a affirmé que le Parlement du Shah, qui avait abandonné la revendication de Bahreïn en 1970, était illégitime, et que l’Iran renouvellerait sa revendication de Bahreïn.
Ces déclarations ont causé un embarras significatif pour le gouvernement de Mehdi Bazarkan dans ses relations avec les pays du Golfe Arabique, en particulier Bahreïn. Le gouvernement bahreïni craignait qu’Iran ne relance sa revendication territoriale. En conséquence, l’Iran a envoyé le vice-Premier ministre Sadiq Al-Tabtabaei en visite officielle à Damas au début d’octobre 1979. Son objectif était de discuter du différend entre l’Iran et les pays arabes voisins, y compris les États du Golfe Arabique. Lors de sa visite, il a eu des réunions avec le président Hafez al-Assad, Abdel Halim Khaddam et d’autres hauts responsables syriens. Al-Tabtabaei a cherché la médiation syrienne pour apaiser les tensions entre l’Iran et les États du Golfe.
En réponse à sa demande, le président Hafez al-Assad a abordé la question.
En conséquence, en octobre 1979, accompagné du vice-Premier ministre iranien, Abdel Halim Khaddam a visité Bahreïn. Il a eu des réunions avec l’émir de Bahreïn, Issa bin Salman, et d’autres responsables bahreïnis, offrant la médiation syrienne pour régler les différends entre l’Iran et Bahreïn. L’objectif de Khaddam était de clarifier la position de l’Iran sur les déclarations d’Al-Rouhani concernant Bahreïn. Au cours des discussions, le vice-président du Conseil des ministres, Sadiq Al-Tabtabaei, a déclaré que l’Iran n’avait aucune ambition à Bahreïn et cherchait à établir de bonnes relations avec Manama.
À la suite des efforts de médiation d’Abdel Halim Khaddam pour résoudre le différend entre les deux pays, leur relation s’est améliorée. Cette avancée a conduit à l’accord de Téhéran de nommer un ambassadeur à Manama, apaisant les inquiétudes à Bahreïn.
De plus, le Royaume d’Arabie saoudite a été le témoin de vastes manifestations le 27 novembre 1979, dans la province de l’Est, sous le slogan de la « Journée de solidarité avec la révolution iranienne » et contre les États-Unis d’Amérique. Les manifestants ont critiqué la politique du régime au pouvoir en Arabie saoudite. Alors que les responsables iraniens ont accueilli favorablement ces manifestations, les autorités les ont sévèrement réprimées, les attribuant à l’incitation de certaines parties.
Le Royaume a déclaré que les principes de la révolution iranienne constituaient une menace pour la sécurité du Golfe Arabique et s’y est opposé. De plus, ils ont encouragé d’autres États du Golfe à s’opposer à ces principes.
En 1980, la position des États du Golfe avait changé à l’égard de la révolution islamique, en grande partie en raison des menaces iraniennes qui ont culminé dans la guerre entre l’Irak et l’Iran en septembre de la même année. L’Iran a étendu sa confrontation aux États du Golfe et a exploité la présence de communautés iraniennes dans la région pour déstabiliser la sécurité intérieure. Ces actions ont semé la peur chez les États du Golfe, car ils percevaient un risque pour leurs systèmes en raison des méthodes employées par l’Iran pour exporter la révolution, renverser les régimes existants et établir des régimes loyaux.
En conséquence, les États du Golfe ont cherché à faire face à ces menaces en renforçant leurs liens avec l’Irak, l’Arabie saoudite prenant la tête.
Compte tenu de l’évolution de la guerre entre l’Irak et l’Iran, les États du Golfe arabe ont convenu de créer le Conseil de coopération du Golfe le 4 février 1981, en tant que structure régionale visant à garantir leur sécurité face à d’éventuelles menaces.
Dans cette situation, la guerre entre l’Irak et l’Iran est devenue un point de désaccord majeur entre les États du Golfe et l’Iran. Le gouvernement syrien a également porté un vif intérêt à cette question, désirant empêcher l’escalade de la guerre et la provocation des États du Golfe, malgré des problèmes occasionnels liés.
Par conséquent, les efforts d’Abdel Halim Khaddam se sont concentrés sur deux lignes parallèles. La première visait à contenir le différend entre Téhéran et les États du Golfe par le biais du dialogue, en fournissant des assurances et des engagements selon lesquels la Syrie se tiendrait aux côtés des États du Golfe en cas de conflit avec l’Iran ou d’autres. La deuxième ligne d’action consistait à exhorter les dirigeants iraniens à donner la priorité à la réassurance des États du Golfe, en leur assurant que l’Iran ne prendrait aucune mesure suscitant des inquiétudes et ayant des répercussions négatives sur la région.
En conséquence, Abdel Halim Khaddam a transmis les détails de cette politique au ministre iranien des Affaires étrangères, Sadiq Qutbzadeh, lors de sa visite à Damas le 5 janvier 1982. Khaddam a souligné la nécessité et l’importance de calmer la situation avec les États du Golfe et de prendre en compte leur situation et leurs préoccupations. Il a souligné que l’escalade des tensions ne ferait qu’accroître la coopération entre les États du Golfe et l’Irak, élargir davantage la guerre et potentiellement inviter une intervention externe pour contrôler la région et ses ressources. Khaddam a également transmis le désir des États du Golfe arabe d’établir de bonnes relations avec l’Iran, basées sur ce qu’ils avaient appris d’eux. À la fin des pourparlers, il a demandé au ministre iranien de transmettre ces demandes à sa direction et de poursuivre les efforts d’Abdel Halim Khaddam pour résoudre les différends entre les États du Golfe arabe et l’Iran.
À la demande du président Hafez Al-Assad, Sadiq Qutbzadeh s’est rendu en Arabie saoudite le 10 janvier 1982. Il a été chaleureusement accueilli par le roi saoudien Fahd bin Abdulaziz. Des discussions ont eu lieu entre eux concernant les résultats de la visite du ministre iranien des Affaires étrangères à Damas. Khaddam a présenté tous les sujets discutés entre le gouvernement syrien et le ministre iranien des Affaires étrangères concernant la situation régionale, les dangers auxquels elle était confrontée et les conflits en cours qui représentaient une menace pour tous les pays arabes. Khaddam a assuré le ministre iranien que les États du Golfe arabe reconnaissaient le nouveau régime iranien et étaient disposés à coopérer avec lui, tout en exhortant Téhéran à cesser la propagande contre Bahreïn et les autres régimes.
Lors de ses entretiens avec les responsables saoudiens, Abdel Halim Khaddam a évoqué l’intention du gouvernement iranien d’établir des relations normales avec les États du Golfe arabe, exprimant leurs inquiétudes quant à une éventuelle implication des États du Golfe dans la guerre. Il les a informés des assurances données par le ministre iranien des Affaires étrangères au roi saoudien, qui peuvent être résumées comme suit :
- L’Iran s’abstiendra de s’ingérer dans les affaires intérieures de tout pays de la région. Ils n’ont aucune ambition à l’égard de Bahreïn ni d’aucun pays voisin et sont prêts à mettre fin aux campagnes médiatiques contre les États du Golfe.
- Il a souligné que les slogans scandés par les pèlerins lors de la saison du Hajj ne porteront pas atteinte à la souveraineté ni aux affaires intérieures de l’Arabie saoudite. Au contraire, ces slogans étaient dirigés contre les États-Unis et Israël, comme une opportunité de rassembler les musulmans de différentes nations et de sensibiliser au fait que leurs principaux adversaires étaient Israël et les États-Unis d’Amérique.
- Il a été précisé que les points de vue officiels de la Révolution islamique étaient uniquement exprimés par l’Ayatollah Khomeini ou le Premier ministre. Tout autre déclaration était considérée comme non officielle. De plus, l’Iran s’est dit prêt à envoyer des délégations de bonne volonté dans les États du Golfe arabe et à recevoir des missions similaires à Téhéran.
En réponse à ces demandes, Abdel Halim Khaddam a transmis au roi saoudien qu’en échange de ces assurances, l’Iran attendait des États du Golfe qu’ils ne soutiennent pas l’Irak dans la guerre en cours.
En revanche, la réponse du roi saoudien à Abdel Halim Khaddam était que le Royaume d’Arabie saoudite soutient ces propositions pour prévenir les différences et les affrontements et mettre fin à la tension dans la région. Il les considérait comme bénéfiques pour les deux pays et exprimait sa gratitude pour les efforts de Khaddam dans cette initiative. Le roi lui a demandé de poursuivre ses efforts pour apaiser les tensions entre les deux nations. En conséquence, Abdel Halim Khaddam a persisté dans ses efforts pour renforcer les relations entre l’Iran et les États du Golfe arabe. Il s’est rendu au Koweït le 11 janvier 1982, où il a rencontré le prince Jaber Al-Ahmed en présence du ministre des Affaires étrangères du Koweït, Sabah Al-Ahmed. Il leur a fait part des discussions qui avaient eu lieu entre Damas et Téhéran, qu’il avait déjà présentées au roi saoudien. Il a observé la peur croissante et les préoccupations du Koweït, ainsi que des autres pays du Golfe, concernant les politiques du nouveau régime iranien. Ainsi, il visait à apaiser ces appréhensions et à répondre à leurs préoccupations. En raison de la situation dans le golfe Arabique et de ses conséquences potentielles en cas d’aggravation du conflit, l’émir du Koweït a accueilli favorablement la médiation de Khaddam dans le but de renforcer les relations entre le Koweït et Téhéran. Il est indéniable que la guerre entre l’Irak et l’Iran se déroulait aux frontières et parfois dans les eaux des États du Golfe arabe. Les États du Golfe arabe percevaient l’Irak, dans sa guerre, comme capable de dissuader et d’éradiquer la Révolution islamique. Par conséquent, ils ont fourni une aide financière et économique et des installations, notamment l’utilisation de ports pour le transport de biens et d’équipements. De plus, un oléoduc a été établi pour transporter le pétrole irakien vers le port de Yanbu en Arabie saoudite. En revanche, à mesure que la guerre entre l’Iran et l’Irak se poursuivait, ce dernier a entrepris des démarches politiques et diplomatiques envers l’Égypte pour rétablir leur relation. Le 7 janvier 1983, une réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l’Irak et de l’Égypte a eu lieu après une pause de quatre ans. L’Égypte a déclaré sa solidarité avec l’Irak dans sa guerre contre l’Iran, ce qui a suscité des inquiétudes en Syrie. En réponse, la Syrie a annoncé son soutien à son allié, l’Iran, et a décidé d’aider son effort de guerre, la considérant comme l’un des piliers de la compétition contre la coalition saoudo-irakienne-égyptienne. Lors de sa visite à Téhéran le 11 mars 1983, Abdel Halim Khaddam a déclaré que le principal objectif de sa visite était de travailler à éviter l’élargissement de la guerre entre l’Iran et l’Irak.
Conjointement à ce qui précède, le 18 mars 1983, Abdel Halim Khaddam a rendu visite aux États du Golfe arabe dans le but d’empêcher la formation d’un bloc arabe qui neutraliserait l’alliance syro-iranienne. Il a rencontré le roi saoudien Fahd bin Abdulaziz, qui a proposé une médiation pour rétablir les relations entre la Syrie et l’Irak. Cependant, Abdel Halim Khaddam a rejeté cette médiation en raison de son impact potentiel sur l’évolution des relations syro-iraniennes. Il a également décliné l’offre généreuse de 2 milliards de dollars faite par le Royaume d’Arabie saoudite, qui était conditionnée par l’ouverture de l’oléoduc passant par le territoire syrien, car cela aurait été interprété comme une coopération avec l’Irak, l’adversaire de l’Iran.
Indéniablement, les efforts d’Abdel Halim Khaddam pour servir de médiateur et résoudre les différends et les tensions entre les États du Golfe arabe et l’Iran ont donné des résultats. En particulier, l’Arabie saoudite a rejeté les demandes de l’Irak selon lesquelles les États du Golfe arabe devaient se ranger à ses côtés dans la guerre, affirmant que l’Irak ne les avait pas consultés avant de décider de déclarer la guerre à l’Iran. Cette position a été confirmée par le roi saoudien Fahd bin Abdulaziz au ministre syrien de l’Information, Ahmed Iskandar. L’Arabie saoudite a également condamné la campagne médiatique de l’Irak contre la Syrie, reconnaissant les efforts substantiels de la Syrie pour contenir la guerre et mettre fin aux combats au profit de toutes les parties impliquées. Cependant, cette période de relative stabilité n’a pas duré longtemps.
La situation est devenue plus précaire et critique au début de 1984, principalement en raison de l’escalade de la guerre entre l’Irak et l’Iran. Les opérations militaires offensives iraniennes contre l’Irak se sont intensifiées, entraînant l’expulsion des forces irakiennes de la plupart des territoires iraniens et permettant aux forces iraniennes de pénétrer certaines régions de l’Irak. En conséquence, des inquiétudes ont monté en Irak et chez les États du Golfe arabe. Parallèlement, ils ont exercé une pression de plus en plus forte sur la Syrie pour qu’elle prenne position contre l’Iran.
En raison de la détérioration de la situation militaire en Irak, l’Irak a eu recours à la ciblage des installations économiques iraniennes, en particulier le pétrole, en utilisant des avions français équipés de missiles de précision. Ils ont mené des frappes aériennes sur l’île iranienne de Kharg et attaqué des pétroliers en route vers les raffineries pétrolières iraniennes. Ce blocus aérien a contribué à l’appauvrissement des capacités d’exportation et financières de l’Iran, qui souffraient déjà du blocus économique imposé par l’Occident, ainsi que des charges de la guerre en cours avec l’Irak. En réponse, l’Iran a eu recours à l’interception de navires à destination des ports saoudiens et koweïtiens.
En conséquence, les États du Golfe arabe sont devenus un champ de bataille, avec deux pétroliers koweïtiens bombardés le 13 mai 1984. Le Koweït a officiellement accusé l’Iran d’avoir perpétré les attaques, tandis que l’Iran a menacé de ne pas garantir la sécurité des routes maritimes dans le Golfe si la sécurité de son port pétrolier sur l’île de Kharg continuait d’être menacée.
Compte tenu de ces développements, les ministres des Affaires étrangères des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont réunis en réunion extraordinaire le 17 mai 1984 à Riyad. Ils ont publié une déclaration finale condamnant les attaques iraniennes contre les navires à destination et en provenance des ports des États membres du CCG, les considérant comme une agression contre tous les pays.
Compte tenu de la situation, le roi Fahd bin Abdulaziz a dépêché son ministre des Affaires étrangères, Abdulaziz Al-Tuwaijri, pour remettre un message au président syrien, abordant la crise dans le Golfe et exprimant des préoccupations quant à l’expansion possible de la guerre. La poursuite des opérations iraniennes pourrait entraîner l’implication de forces militaires de pays majeurs pour protéger leurs intérêts. Cela pourrait à son tour conduire à ces pays à prendre le contrôle des puits de pétrole et à déclarer leur domination sur la région. Un tel scénario ne serait pas dans le meilleur intérêt des États du Golfe, de la Syrie ou de l’Iran. Le roi Fahd a demandé l’intervention du président Hafez al-Assad auprès de l’Iran et a fait savoir que l’Arabie saoudite était prête à cesser son aide à l’Irak.
En raison de l’urgence et de la détérioration de la situation entre Téhéran et les États du Golfe, Hafez al-Assad a accepté la demande du roi saoudien d’intervenir et de résoudre le différend entre ces États et l’Iran. Il a donné des instructions à son adjoint, Abdel Halim Khaddam, et à son ministre des Affaires étrangères, Farouq al-Shara, de se rendre à Téhéran et de clarifier la position de l’Arabie saoudite concernant les attaques iraniennes contre les navires et leur impact sur la région.
En réponse, Abdel Halim Khaddam et Farouq al-Shara se sont rendus à Téhéran le 24 mai 1984 et ont rencontré le président iranien Ali Khamenei. Lors de la réunion, Abdel Halim Khaddam a discuté des demandes saoudiennes avec le président iranien, exprimant des préoccupations concernant les risques associés à l’escalade de la guerre et l’implication potentielle des alliés des pays du Golfe, les États-Unis et Israël. Il a souligné l’importance d’arrêter le conflit en cours pour éviter une détérioration supplémentaire. En réponse, le président iranien a déclaré que l’Iran ne désire pas une expansion de la guerre. Cependant, il a souligné que l’Arabie saoudite et les autres pays du Golfe apportent un soutien financier important à l’Irak, en termes de facilités militaires et de soutien politique, ce qui rend leur neutralité nécessaire. Il a souligné que leur implication continue ne ferait qu’allonger la guerre, ce qui n’est pas dans leur intérêt ni dans l’intérêt de toute la région. Par conséquent, il a demandé à Abdel Halim Khaddam d’exercer des pressions sur la Syrie pour qu’elle cesse son soutien à l’Irak, car cela contribuerait à résoudre le différend entre les pays arabes du Golfe et l’Iran.
Après avoir conclu ses discussions, Abdel Halim Khaddam est retourné à Damas et a informé Assad des points clés discutés lors de sa réunion avec le président iranien. En conséquence, il a été prié de se rendre en Arabie saoudite et de présenter les offres de Téhéran à la Syrie, dans le but de les persuader de parvenir à une solution mutuellement satisfaisante. La Syrie est inquiète des développements entre l’Iran et les pays du Golfe.
Le 26 mai 1984, le vice-président Abdel Halim Khaddam s’est rendu à Djeddah et a rencontré le roi Fahd. Ils ont discuté des conclusions importantes de ses efforts de médiation avec Téhéran et ont abordé les demandes de l’Iran. Khaddam a transmis que les Iraniens estimaient que l’Arabie saoudite facilitait l’atterrissage des avions irakiens pour lancer des attaques contre les pétroliers iraniens. Ils ont également affirmé que les avions AWACS aidaient l’Irak à recueillir des renseignements, ce qui soutenait les opérations militaires de l’Irak contre l’Iran.
Le roi saoudien a précisé que les avions AWACS sont conçus pour surveiller les avions volant à basse altitude et ne détectent pas les porte-avions iraniens. L’assistance fournie à l’Irak est une réponse à la campagne médiatique iranienne visant les États du Golfe arabe. De plus, la politique iranienne vise à modifier les systèmes gouvernementaux des pays du Golfe. Il a souligné que chaque pays a le droit d’établir le système qu’il juge approprié pour les intérêts de son peuple. Les pays du Golfe arabe craignent la poursuite de la guerre, car elle pourrait entraîner une intervention étrangère dans le golfe Arabique pour aider et protéger Israël tout en affirmant le contrôle des puits de pétrole. En conséquence, ils exhortent la Syrie à transmettre ces préoccupations à l’Iran.
Après avoir discuté avec les deux pays, Abdel Halim Khaddam a souligné que la résolution pour mettre fin aux affrontements dépend de deux questions : la guerre entre l’Irak et l’Iran et le différend entre les pays du Golfe et l’Iran. Apaiser la situation entre l’Iran et les pays du Golfe est essentiel pour résoudre ces conflits. Cela implique que l’Iran s’abstienne d’interférer dans les affaires du Golfe et que l’Arabie saoudite cesse son soutien à l’Irak. En retour, les Iraniens devraient cesser de frapper les navires saoudiens. Malgré avoir présenté ces solutions aux deux parties au cours de ses visites et déplacements, elles se sont avérées inefficaces pour apaiser la situation tendue.
Le 6 septembre 1984, le président iranien Ali Khamenei s’est rendu à Damas, à la tête d’une délégation de quatre-vingts membres. Il a rencontré le président Hafez al-Assad et Abdel Halim Khaddam pour évaluer la situation actuelle dans la région du golfe Arabique et explorer des moyens d’empêcher l’extension de la guerre entre l’Irak et l’Iran à d’autres pays de la région.
Les tensions persistent entre l’Iran, l’Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn, s’intensifiant en raison de la guerre en cours et des réactions qui s’ensuivent. La politique iranienne depuis la révolution n’a pas été accompagnée de mesures substantielles visant à apaiser activement la situation avec les pays du Golfe. Certains politiciens iraniens, en particulier les dirigeants révolutionnaires, ont lancé des campagnes médiatiques contre les régimes de ces pays. Malgré le désir du gouvernement iranien de réconciliation et de calme, et les périodes intermittentes de tranquillité facilitées par les efforts syriens dirigés par Abdel Halim Khaddam, une atmosphère de tension continue de prévaloir.
Cela s’est manifesté dans les inquiétudes exprimées par le roi saoudien à Abdel Halim Khaddam lors de leur réunion à Taëf le 16 juillet 1985. Le roi saoudien a fait part de sa grande appréhension concernant les demandes iraniennes, en particulier la demande d’autorisation pour les pèlerins iraniens d’organiser des manifestations pendant la saison du Hajj. Il a souligné que le Royaume reçoit des pèlerins de 50 pays, et si chaque pays était autorisé à organiser des manifestations, cela entraînerait un chaos sécuritaire. Par conséquent, il a demandé à Abdel Halim Khaddam de transmettre la considération du président Assad des demandes iraniennes. Abdel Halim Khaddam a assuré au roi saoudien que la Syrie ferait tout son possible pour traiter ces questions et chercher des solutions pacifiques entre les deux parties.
Dans un autre développement, le 22 février 1986, Abdel Halim Khaddam a reçu le ministre des Affaires étrangères saoudien, Saud Al-Faisal, à Damas. Lors de la réunion, Saud Al-Faisal l’a informé du désir du président irakien de renforcer les relations avec Damas. Le Royaume considérait ce rapprochement comme ayant des répercussions positives sur le cours de la guerre. Cependant, Abdel Halim Khaddam l’a assuré que les intentions de l’Irak n’étaient pas sincères et visaient à briser l’alliance syro-iranienne et à faire en sorte que la Syrie se dresse contre l’Iran dans la guerre.
Saud Al-Faisal et Abdel Halim Khaddam ont également discuté des préoccupations de l’Arabie saoudite concernant la menace iranienne, en particulier après l’attaque iranienne sur la ville de Faw en février 1981 et leur intention d’occuper une partie de l’Irak. Ils ont reconnu que toute avancée militaire mettrait les ressources pétrolières du Koweït à Amman à la merci des forces étrangères, sous prétexte de maintenir la sécurité, ce qui poserait des risques pour les États du Golfe arabe. En réponse, Khaddam a souligné la nécessité de traiter la situation sans idées préconçues et d’éviter qu’elle ne s’aggrave en raison de ses répercussions importantes qui ne sont pas dans l’intérêt de tous.
Il convient de noter que l’Arabie saoudite visait à améliorer les relations irako-syriennes pour mettre fin à la guerre prolongée entre l’Irak et l’Iran et à ses effets directs sur la région. Par conséquent, Abdel Halim Khaddam croyait que le renforcement des relations avec l’Irak, un ennemi de l’allié stratégique de la Syrie, ne serait pas dans l’intérêt de la Syrie. Une telle démarche entraînerait la perte de l’Iran en tant que partenaire avec lequel la Syrie partageait les mêmes objectifs politiques.
Le 4 avril 1986, l’un des navires saoudiens a été touché par des avions iraniens, entraînant une situation tendue entre les deux parties. En réponse, le roi saoudien Fahd bin Abdulaziz a donné pour instruction à Rafic Hariri de se rendre à Damas et de présenter ces événements au président Assad, ce qui a eu lieu le 7 avril 1986. À l’arrivée de Hariri, il a été reçu par Abdel Halim Khaddam, qui a discuté de l’incident du navire saoudien avec lui. Khaddam a exprimé des inquiétudes quant à savoir si l’Iran avait l’intention de faire la guerre à l’Arabie saoudite et de provoquer une intervention américaine. Il a précisé que bien que l’Arabie saoudite ne cherche pas la guerre, elle ne peut pas tolérer les attaques contre ses navires. Si une nouvelle attaque se produisait, le roi saoudien serait contraint de donner l’ordre aux forces aériennes saoudiennes de frapper Téhéran. Par conséquent, ils espéraient que Damas transmettrait ce message à Téhéran. Khaddam a assuré à Hariri qu’il informerait le président Assad de la question et prendrait les mesures appropriées.
Le 14 mai 1986, Abdel Halim Khaddam s’est rendu à Téhéran où il a rencontré le président iranien Ali Khamenei et a eu des discussions avec lui et d’autres responsables iraniens. Son objectif était de les convaincre des dangers posés par les attaques contre les navires saoudiens. L’atmosphère lors des entretiens était très tendue, car Khaddam a insisté sur l’arrêt immédiat de ces attaques, soulignant que toute attaque contre les États du Golfe arabe équivalait à une attaque contre la Syrie. Il a également souligné que les différends entre les deux parties, quelle qu’en soit la nature, devraient être résolus par le dialogue et la compréhension, et non par des moyens militaires.
À la fin de la réunion, le président iranien a fait part au vice-président de la République syrienne du fait que l’Iran s’engageait une fois de plus à éviter une escalade de la guerre. L’Iran a exprimé son intérêt à établir des relations de bon voisinage et de compréhension avec l’Arabie saoudite, ainsi qu’avec les autres pays du Golfe. Cependant, il a souligné que l’Arabie saoudite avait récemment affiché une attitude hostile envers l’Iran. Bien que l’Iran soutienne les efforts de guerre de l’Irak, il n’autoriserait pas le passage en toute sécurité des navires dans le golfe Arabique.
Ainsi, les tensions entre l’Arabie saoudite et le Koweït, d’une part, et l’Iran, d’autre part, ont augmenté en raison de la question des pétroliers et des répercussions de la guerre avec l’Irak, ainsi que des émeutes lors de la saison du Hajj en 1987. Au cours de la saison du Hajj, un groupe de pèlerins iraniens a pris d’assaut la Sainte Mosquée, scandant des slogans en soutien à Khomeini et provoquant des affrontements ayant entraîné plusieurs décès parmi les pèlerins.
Le 11 novembre 1987, les États du Golfe arabique ont annoncé leur plein soutien à l’Irak, aggravant davantage la situation.
En réponse à ces développements, Abdel Halim Khaddam, accompagné du ministre syrien des Affaires étrangères Farouq Al-Shara, a entrepris une tournée des pays du CCG le 10 janvier 1988. Leur visite comprenait le Koweït, le Qatar, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Abou Dhabi, au cours de laquelle ils ont livré les messages du président Assad prônant les efforts syriens en faveur de l’établissement du dialogue entre l’Iran et les pays du CCG. Lors de ses réunions avec les dirigeants de ces pays, Abdel Halim Khaddam a exprimé l’optimisme de la Syrie quant à l’amélioration des relations entre les États du Golfe arabique et les a assurés de l’engagement de la Syrie à déployer tous les efforts possibles pour atteindre cet objectif.
Cependant, les efforts du gouvernement syrien ont été infructueux en raison de l’approfondissement des divergences entre l’Iran et l’Arabie saoudite. En conséquence, l’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran le 26 mai 1988.