Cher M. Barack Obama, Président des États-Unis d'Amérique,
Je voudrais exprimer ma gratitude au nom de l'Autorité nationale de soutien à la révolution en Syrie et en moi-même pour votre annonce concernant la chute du régime autoritaire en Syrie. De plus, nous apprécions votre appel au président du régime pour qu’il abandonne le pouvoir.
Monsieur le Président, êtes-vous conscient de l'ampleur des crimes commis par le régime au pouvoir en Syrie, ainsi que des immenses pertes en vies humaines et en biens subies par le peuple syrien ? La persistance de ce régime va pousser les Syriens à prendre les armes après neuf mois de manifestations pacifiques. Ceux qui ont versé le sang d’enfants innocents, les ont réprimés, arrêtés et torturés en subiront les conséquences.
Notre préoccupation réside dans l'hésitation de la communauté internationale à prendre des mesures décisives qui mettraient fin aux crimes du régime et aideraient les Syriens à se libérer d'un régime qui rappelle les régimes fascistes, nazis et d'apartheid en Afrique. Cette hésitation pourrait aboutir à un conflit important qui ne serait pas contenu dans les frontières syriennes mais affecterait la région arabe en raison de la composition démographique de sa population. Ce conflit entraînera des dégâts considérables non seulement en Syrie mais aussi dans toute la région, avec de graves conséquences pour les intérêts arabes, la sécurité régionale, la stabilité et les intérêts mutuels entre les nations régionales et mondiales.
Monsieur le Président, je voudrais présenter un extrait d'une lettre envoyée par le président américain Truman au Congrès en 1951, décrivant la stratégie mondiale des États-Unis. La section Moyen-Orient de la lettre déclarait ce qui suit : « Les pays du Moyen-Orient sont souvent à la traîne des nations européennes en termes de progrès industriel. Cependant, ils revêtent une immense importance pour la sécurité de l'ensemble du monde libre. Cette région joue un rôle crucial. plaque tournante du transport terrestre, maritime et aérien reliant l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Le Moyen-Orient abrite la moitié des réserves mondiales de pétrole. Aucune autre région n'est confrontée à autant de pression soviétique que le Moyen-Orient.
Comme vous pouvez le constater, Monsieur le Président, le président Truman a souligné l'importance de la région et le danger de sa chute sous l'influence soviétique. Même si l’Union soviétique s’est depuis effondrée, la menace posée par l’Iran ne doit pas être ignorée.
Le peuple syrien est non seulement confronté à Bachar al-Assad et à ses forces armées, mais aussi à l’alliance entre Bachar al-Assad et l’Iran. L’Iran utilise tous les moyens disponibles pour protéger Bachar al-Assad et son régime, compte tenu de leur contrôle sur le Liban, la Syrie, le dossier palestinien et l’Irak. Si le régime de Bachar al-Assad devait s’effondrer, le Liban serait libéré de l’influence iranienne, y compris de son mandataire, le Hezbollah. La Syrie serait libre et le dossier palestinien ne serait plus dominé par l’Iran. Ce changement modifierait également la situation en Irak, diminuant ainsi l’influence iranienne.
Monsieur le Président, nous vous implorons de prendre ces facteurs en considération et de vous aider, vous et vos alliés, à éliminer ce régime tyrannique. Ce faisant, le peuple syrien peut réaliser ses aspirations à établir un État civil démocratique. Nous pensons que tous les moyens disponibles, y compris une intervention militaire semblable à celle qui s’est produite en Libye, doivent être utilisés.
Nous vous souhaitons du succès dans vos efforts pour aider les gens à obtenir leurs droits civils, tels que garantis par le projet de loi sur les droits de l'homme.
Cordialement,
Abdel Halim Khaddam Secrétaire général du Comité national de soutien à la révolution syrienne