Les pays islamiques, à la suite d’une réunion tenue en marge du sommet du Mouvement des non-alignés à Jakarta, ont émis des signaux, sans constituer une menace, sur la possibilité d’envisager l’utilisation du pétrole comme moyen d’empêcher une attaque contre l’Irak. Cependant, la réunion consultative informelle entre les chefs de délégation des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), composée de 48 nations, a été le théâtre de désaccords significatifs lors des discussions sur la question de l’Irak. La Syrie a présenté une « performance solo », comme l’ont décrit des sources, allant jusqu’à douter que le prochain sommet islamique à Doha ne se transforme en « couverture de guerre », tandis que le Qatar évitait de faire des commentaires.
Outre le « signe timide » de l’utilisation du pétrole comme arme, selon des observateurs, les pays islamiques ont apporté leur soutien à l’initiative franco-allemande pour éviter la guerre.
Le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a annoncé que le sommet consultatif des pays islamiques membres du Mouvement des non-alignés a discuté des questions de la Palestine et de l’agression potentielle contre l’Irak. Lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, Mahathir a déclaré que le sommet avait pris certaines mesures pour contenir l’agression américaine. Parmi ces mesures :
Premièrement : Autoriser les participants au sommet à autoriser le Premier ministre malaisien, en tant que chef du Mouvement des non-alignés, à rédiger une lettre au Conseil de sécurité des Nations unies, soulignant la nécessité de résoudre la crise irakienne par le dialogue et de donner une chance aux inspecteurs.
Deuxièmement : Les 48 pays participants ont convenu d’établir des contacts avec les pays européens opposés à la guerre, tels que l’Allemagne, la France et la Russie, dans le but d’influencer les États-Unis.
Troisièmement : La réunion consultative a examiné un ensemble de propositions susceptibles d’influer sur la position officielle, notamment l’étude de la possibilité d’utiliser le pétrole comme arme. Cela signifie qu’aucune décision n’a été prise, mais l’idée est ouverte à la réflexion.
Il est à noter que les 48 pays participants à la réunion consultative participeront également au sommet islamique organisé par le Qatar du 4 au 5 mars à Doha, à l’exception de deux pays, dont l’Irak. Le sommet islamique de Doha abordera les questions de la Palestine et de l’Irak.
En marge de la réunion consultative des pays islamiques, des sources ont déclaré à « Al-Bayan » à Kuala Lumpur que la Syrie avait adopté une position stricte lors de la réunion, veillant à ce que le sommet de Doha ne se transforme pas en couverture de guerre contre l’Irak.
Les sources ont ajouté qu’Abdul Halim Khaddam, le vice-président syrien, avait mis en garde contre l’utilisation du sommet de Doha comme couverture de guerre. Khaddam a déclaré que le sommet était censé envoyer des boucliers humains en Irak contre la guerre, ce qui est inattendu. Il a ajouté que le sommet aurait pu décider d’envoyer des forces et un soutien militaire en Irak, mais cela n’arrivera pas non plus. Enfin, le sommet aurait pu envoyer des fonds pour soutenir l’Irak, mais cela est également improbable.
Les sources ont mentionné que « les Qataris et les Saoudiens n’ont pas commenté les remarques de Khaddam lors de la réunion malgré sa position ferme ». Kuala Lumpur