Rencontre entre le secrétaire général des Nations Unies et le président de la Syrie

publisher: united nation Secretary-General's Office

Publishing date: 1974-11-25

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CONFIDENTIEL
Rencontre entre le secrétaire général et le président syrien 25 novembre 1974 à Damas Présent : le président Hafez Assad Ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam Le secrétaire général Roberto E. Guyer 
Le résident Assad a ouvert la réunion en exprimant sa satisfaction quant à la visite du Secrétaire général. Il a déclaré que 1974 serait une année très importante pour l'Organisation des Nations Unies, compte tenu notamment des questions débattues à l'Assemblée générale. Il a spécifiquement évoqué la question palestinienne. Il a ensuite évoqué les réactions israéliennes et a déclaré qu'ils n'avaient pas pris conscience de l'importance historique d'une décision de l'Assemblée générale et que les temps avaient changé.

Le; Le Secrétaire général a répondu qu'il pensait qu'avec le temps, Israël comprendrait qu'il lui fallait négocier avec Arafat. Il a ensuite salué l'attitude syrienne lors de la crise de la semaine précédente. le calme avec lequel le gouvernement syrien a réagi au cours de ce week-end et sa décision de ne pas entamer de mobilisation ont grandement contribué au maintien de la paix. Néanmoins, même si cette crise avait été évitée, la situation restait précaire et il était impératif de parvenir à une paix juste et durable dans la région.

Le président Assad a répondu qu'il avait été en contact avec le Dr Kissinger et l'URSS. La Syrie n'a pas l'intention d'attaquer Israël, mais si elle était attaquée, elle riposterait immédiatement. Malgré la puissance actuelle d'Israël, elle serait finalement vaincue. il était donc nécessaire de parvenir le plus tôt possible à une paix juste. La paix ne peut être réalisée sans l'ONU, et son rôle important doit être reconnu ; il l’avait dit aux États-Unis et à l’URSS. La situation actuelle ne peut pas durer longtemps et c'est pourquoi tous les efforts doivent être déployés en faveur de la paix.
Le Secrétaire général a déclaré que c'était la raison fondamentale pour laquelle la FNUOD devait être prolongée. Ce faisant, on gagnerait du temps pour parvenir à un règlement de paix. Comme il l'a répété à plusieurs reprises, le maintien de la paix en soi n'est pas une fin mais donne un certain temps pour parvenir à un traité de paix. Toutefois, le maintien de la paix selon les pratiques actuelles ne peut être maintenu sans l'accord des parties intéressées. C'est pour cette raison qu'il avait jugé nécessaire de contacter le Président.

Le président Assad a déclaré qu'à l'origine, ils avaient eu l'intention de ne pas accepter le renouvellement de la FNUOD car aucun progrès n'avait été réalisé dans les négociations de paix. sur. Après avoir reçu les deux messages du Secrétaire général et entendu ses intentions de se rendre à Damas, ainsi que les demandes formulées par les États-Unis, l'URSS et les gouvernements arabes amis, il avait décidé de changer d'attitude et avait accepté d'annuler ? un renouveau. Il tient néanmoins à préciser très clairement que pendant cette période de nidification, des efforts doivent être déployés pour parvenir à une paix juste.

Le Secrétaire général s'est dit très reconnaissant de cette décision car elle laisse du temps pour les négociations. Il demande ensuite si le Président veut dire que la Conférence de Genève devrait être convoquée immédiatement.

Le Président a déclaré que tel n'était pas le cas et qu'il était prêt à donner au Dr Kissinger le temps de poursuivre sa diplomatie bilatérale. si cette réunion n'aboutissait pas à des résultats complets, l'occasion se présenterait alors pour Genève de se réunir à nouveau. Il a laissé entendre que le temps qu'il accordait aux efforts du Dr Kissinger s'étendait jusqu'à la mi-janvier 1975, bien qu'aucun calendrier précis n'ait été mentionné. Le Président a réaffirmé que si les efforts de paix bilatéraux échouaient, Genève devrait être convoquée à nouveau, même en dépit des objections américaines ou israéliennes.
Le Secrétaire général a reconnu la nécessité de consacrer du temps aux négociations bilatérales et a déclaré que les approches bilatérales et multilatérales n'étaient pas de nature conflictuelle. Il ne faut pas oublier que l’ONU ne disposait pas de force mais seulement d’une puissance mobile. il fallait donc combiner les efforts des grandes puissances avec ceux de la communauté mondiale.

Le Président a répondu qu'il n'était pas d'accord avec cette interprétation et que le Secrétaire général disposait également d'un pouvoir matériel. S’il critiquait un État donné pour ne pas remplir ses obligations en vertu de la Charte, cela avait de fortes répercussions politiques et affectait le pays en question. Il a souligné à plusieurs reprises l'importance du rôle des Nations Unies et a déclaré qu'aucune solution définitive ne pouvait être trouvée en dehors de celui-ci.

Il a ajouté qu'il avait transmis cette opinion aux États-Unis et à l'URSS et que c'était dans cette optique qu'il

Il est reconnaissant de la visite du Secrétaire général à ce moment-là, car elle lui donne l'occasion de discuter avec lui des problèmes actuels.

Le secrétaire général a ensuite demandé si la Syrie serait d'accord pour prolonger le mandat de l'UNDOV pour une période supplémentaire de six mois, ce à quoi le président a répondu par l'affirmative.

Le Président a ensuite fait référence à la résolution qui sera présentée au Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la FNUOD et a déclaré qu'elle avait reçu son approbation.

Le Secrétaire général a indiqué qu'il s'attendait à ce que la résolution soit présentée par un pays neutre non aligné.

Le Président a répondu qu'il était d'accord avec cette proposition et a suggéré que le plus grand nombre possible de partisans soit obtenu à cet effet.

A la fin de la réunion, le Président a remercié une fois de plus le Secrétaire général pour sa visite en Syrie et a réaffirmé son désir de coopérer avec les Nations Unies sur tous les aspects du problème du Moyen-Orient.
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