« Réunion de Khaddam au Secrétariat des Nations Unies le 30/09/1977 »

publisher: united nation Secretary-General's Office

Publishing date: 1977-09-30

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

 

Réunion au Bureau du Secrétaire général avec le ministre des Affaires étrangères de la Syrie, M. Khaddam,

le vendredi 30 septembre 1977.

Présents :

Le ministre des Affaires étrangères Khaddam

Secrétaire général

Ambassadeur Allaf

M. Guyer

M. Urquhart

Le Secrétaire général a félicité le ministre des Affaires étrangères pour son discours et lui a demandé ses impressions sur sa visite à Washington.

M. Khaddam a déclaré que le Président Carter souhaitait certainement progresser, mais qu’il y avait encore d’importants obstacles en raison de l’attitude d’Israël, en particulier la question de la représentation palestinienne. Le Président Carter estimait que les Palestiniens devaient être représentés, mais il n’était pas encore convaincu qu’ils devaient être exclusivement représentés par l’OLP. La Syrie ne pouvait accepter aucune participation palestinienne autre que celle de l’OLP, qui avait une légitimité internationale. Un autre problème concernait le fonctionnement de la Conférence de Genève. Les États-Unis souhaitaient des sous-groupes géographiques, ce que la Syrie ne considérait pas comme constructif. La Syrie préférait des sous-groupes fonctionnels dans lesquels toutes les parties participeraient à des questions telles que le retrait, la fin de l’état de guerre, etc. Il y avait eu quelques améliorations dans la position des États-Unis, notamment le retrait aux frontières de 1967 avec de légères rectifications, la question des Palestiniens, de l’existence d’une autorité palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, et du droit au retour des réfugiés. Néanmoins, les efforts du Président Carter n’avaient pas été suffisants pour empêcher la création de nouvelles colonies ou de nouvelles lois pour les habitants de la Cisjordanie. Les États-Unis n’avaient pas empêché Israël de créer un fait accompli. Dans ces circonstances, la Syrie n’était pas optimiste quant à la reprise de la Conférence de Genève d’ici la fin de l’année.

Le Secrétaire général a dit qu’il partageait cette impression. Les États-Unis avaient fait de grands efforts mais rencontraient de grandes difficultés avec Israël. Les deux coprésidents souhaitaient se rendre à Genève, mais n’avaient jusqu’à présent pas trouvé de solution pour le faire.

Même si le problème de l’OLP était résolu, se posait la question de ce qui se passerait à Genève. Quels types de groupes de travail seraient formés, et comment résoudrait-on la résolution 242 et le statut politique des Palestiniens ? Les États-Unis ne seraient pas disposés à accepter une modification de la résolution 242, et ils avaient donné leur accord à Israël à ce sujet en septembre 1975. Une idée était qu’il pourrait y avoir une déclaration conjointe des coprésidents sur les droits des Palestiniens.

M. Khaddam a déclaré que ce n’était pas une question de déclarations ou de résolutions, mais de savoir si Israël était prêt à accorder des droits nationaux aux Palestiniens. Si les États-Unis pouvaient garantir cela, aucune résolution ne serait nécessaire.

Le Secrétaire général a dit qu’il ne voyait pas comment la Conférence de Genève pourrait être convoquée à la fin de l’année. Il avait parlé au Secrétaire d’État Vance du rôle des Nations Unies et on lui avait dit qu’il était prévu de suivre la même procédure qu’en 1973, c’est-à-dire que les deux coprésidents demanderaient au Secrétaire général d’envoyer des invitations et de présider la Conférence.

M. Khaddam a commenté en disant qu’ils ne faisaient qu’accorder au Secrétaire général l’autorité de la Reine d’Angleterre. La Syrie souhaitait que la Conférence de Genève cette fois-ci soit une conférence substantielle.

Le Secrétaire général a dit qu’il espérait que les prochaines discussions aideraient à surmonter les difficultés, du moins en ce qui concerne la participation de l’OLP.

M. Khaddam a déclaré qu’aucun État arabe ne pouvait parler au nom des Palestiniens ; c’était la fonction de l’OLP. Les Nations Unies devraient jouer un rôle essentiel et non simplement un rôle procédural et formel.

Le Secrétaire général a dit qu’il appréciait l’attitude positive de la Syrie.

M. Khaddam a déclaré que la Syrie n’était pas pressée ni nerveuse, car elle était convaincue que la justice l’emporterait à la fin.

Le Secrétaire général a dit qu’il était préoccupé par les développements de l’année prochaine s’il n’y avait pas de progrès.

M. Khaddam a dit que la Syrie ne serait pas le seul pays à en souffrir, puisque l’Union soviétique, les États-Unis et l’Europe occidentale seraient également gravement touchés. Par conséquent, le Moyen-Orient était une responsabilité internationale.

Le Secrétaire général a commenté en disant que les Neuf Européens apportaient désormais un soutien plus complet à certaines positions arabes.

M. Khaddam a demandé quand le Secrétaire général se rendrait dans la région.

Le Secrétaire général a dit qu’il espérait qu’il n’y aurait pas de problèmes concernant le mandat supérieur.

M. Khaddam a répondu qu’ils pourraient être amenés à créer des problèmes pour amener le Secrétaire général à Damas.

Il a ensuite abordé la question de la proposition selon laquelle M. Najmuddin Rifai pourrait être nommé Secrétaire général adjoint aux Affaires arabes. Il comprenait que cela pourrait créer des problèmes au sein du Secrétariat et pour le Secrétaire général. La Syrie accepterait toute décision que le Secrétaire général jugerait nécessaire, et si des difficultés se présentaient, la question ne serait pas insistée. Si la Syrie devait faire une nomination, ils auraient nommé l’Ambassadeur Allaf.

Le Secrétaire général a dit que la question resterait ouverte, puisqu’il n’y avait de toute façon pas de poste vacant pour le moment. Il y réfléchirait, sans nécessairement limiter la possibilité à M. Rifai.

M. Khaddam a dit que le Secrétaire général pourrait déclarer que la Syrie soutenait pleinement cette position.

 

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Articles Récents


Les mémoires de Khaddam… « lettres d’amour et de menaces » entre Reagan et Assad… L’Amérique se retire du Liban, Israël se retire et la Syrie « est isolée »

2024-10-28

Damas libère le pilote américain au milieu des tournées en navette de l’envoyé de la Maison Blanche Rumsfeld… et Washington déjoue une visite secrète de Hikmat Al-Shihabi Au milieu des échanges militaires entre les États-Unis et la Syrie au Liban, la maladie du président Hafez al-Assad, les ambitions de pouvoir du colonel Rifaat et l’intensification […]

Les mémoires de Khaddam… un affrontement américano-syrien au Liban… et l’envoyé de Reagan demande une rencontre avec Rifaat al-Assad après que « Monsieur le Président » soit tombé malade

2024-10-27

Khaddam menace l’ambassadeur de Washington d’une « expulsion immédiate »… et d’un échange de bombardements syro-américains Le président Ronald Reagan a tenté de contenir la crise avec le président Hafez al-Assad après le bombardement des « Marines » et les tirs d’artillerie, en envoyant son envoyé spécial, Donald Rumsfeld, à Damas le 20 novembre 1983. Rumsfeld, ancien secrétaire à […]

Les mémoires de Khaddam… le bombardement des Marines avant le dialogue libanais de Genève… et l’Amérique accuse l’Iran de travailler « derrière les lignes » de la Syrie

2024-10-26

Washington accuse Téhéran d’être à l’origine des attentats de Beyrouth et reproche à Damas de « faciliter le rôle iranien » Robert McFarlane, adjoint au conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, est retourné à Damas le 7 septembre, réitérant les déclarations précédentes sur la nécessité d’un retrait syrien du Liban en parallèle avec le […]