Camarades Ba’athistes,
Au cours des premières années qui ont suivi sa création, le Parti Ba’ath socialiste arabe est apparu comme un mouvement révolutionnaire luttant contre le projet sioniste et la domination étrangère. Il a lutté pour l’unité, la libération, le progrès et la démocratie de la nation, jouant un rôle crucial dans le renversement des gouvernements militaires en Syrie.
Le parti a embrassé les causes des travailleurs, des paysans et des travailleurs à faible revenu, plaidant en faveur de leurs droits et travaillant à élever leur statut. Ses principes ont servi de phare dans sa lutte, et son engagement envers eux a été la source de sa force dans la diffusion de ses idéaux.
En choisissant de travailler pour l’élévation et la libération du peuple, la lutte contre l’injustice et l’exploitation, le parti a gagné la confiance du peuple, devenant plus fort que ceux au pouvoir même lorsqu’il était en dehors de celui-ci.
Au cours de ces années, le parti est devenu un aimant pour la jeunesse arabe, élargissant son influence en Syrie, en Irak, en Palestine, en Jordanie, au Liban, au Yémen, et dans les régions du Golfe et de l’Afrique du Nord.
Tout en s’alliant avec des forces conservatrices pour renforcer le front intérieur, protéger la démocratie et faire face aux défis externes, il a simultanément lutté pour les droits des travailleurs, des paysans et des travailleurs à faible revenu.
Camarades,
Après la création de la République arabe unie en février 1958 et la dissolution du parti en Syrie, une nouvelle phase a commencé pour le parti, surtout dans le contexte plus large du mouvement de libération arabe.
Le parti a été dissous en Syrie, et sa direction nationale a déménagé au Liban. Quelques semaines après l’union, les forces de sécurité ont lancé une campagne contre le Parti Ba’ath socialiste arabe, et des désaccords internes sont apparus entre les dirigeants du Ba’ath qui ont participé à la direction de la République arabe unie et le feu Président Gamal Abdel Nasser.
Les erreurs commises par les autorités au pouvoir pendant cette période ont eu un impact négatif sur le Parti Ba’ath, affectant non seulement la continuité de la République arabe unie, mais influençant également le mouvement de libération arabe. Une conséquence notable a été la division en Irak entre les forces de la Révolution de juillet et la fragmentation des forces nationalistes, les affaiblissant toutes.
Camarades,
Un changement significatif dans la trajectoire du parti s’est produit lorsque sa direction de l’époque a choisi de prendre le pouvoir par la force. En Irak, les Ba’athistes ont pris le contrôle du gouvernement le 8 février 1963, et en Syrie, ils ont participé à la prise du gouvernement par le biais d’une alliance formée par le comité militaire du parti, les forces nasséristes et la brigade Ziad al-Hariri le 8 mars 1963.
Ce changement dangereux contredisait les principes fondamentaux du parti, tels qu’énoncés à l’article 5, qui souligne que la souveraineté appartient au peuple seul, et qu’il est la source de tout pouvoir et de toute direction. La valeur de l’État découle de la volonté du peuple, et sa sainteté dépend de sa liberté de choisir.
L’article 2 souligne davantage les qualités uniques de la nation arabe et sa créativité vibrante, mettant en évidence l’engagement du parti envers la liberté d’expression, d’assemblée, de croyance et d’art.
Tout en luttant pour le pouvoir, les Ba’athistes en Syrie se sont isolés ultérieurement après la chute de la domination du parti en Irak. La consolidation du pouvoir a été renforcée par les fondements théoriques établis lors de la Sixième Conférence nationale, déclarée en novembre 1963.
Il est essentiel de noter le rôle joué par le comité militaire pour détourner le parti de ses principes fondamentaux en matière de démocratie, de liberté et du rôle du peuple dans le choix, la surveillance et la responsabilité.
Camarades,
La lutte pour le pouvoir et le monopole du pouvoir ont causé la souffrance du parti, entraînant des conflits et des purges continus qui ont finalement abouti à la scission du parti après l’action militaire entreprise par la direction qatarienne le 23 février 1966.
Sous le parapluie du parti, deux régimes oppresseurs sont apparus en Syrie et en Irak. Ces régimes étaient captifs du parti et n’avaient aucun rôle réel dans la prise de décision; au contraire, ils servaient à le couvrir.
Il est important de noter que le monopole du pouvoir a traversé deux étapes. Dans la première étape, la direction qatarie dans les deux pays partageait la prise de décision, malgré l’existence de centres de pouvoir dominants. Dans la deuxième étape, la prise de décision est passée de la direction au chef de l’État dans chaque pays, permettant au chef de l’État de permettre à sa famille de contrôler l’appareil d’État, ses institutions, le parti et ses organisations.
Nous ne souhaitons pas nous attarder, camarades, sur la souffrance, l’anxiété, la peur, le retard, la faiblesse et la désintégration nationale causés par les régimes en Syrie et en Irak. Vous avez tous vécu l’anxiété et la peur pour l’avenir du pays, son destin, le parti, son rôle et son destin.
Nous sommes confrontés à deux questions, camarades : la nature du régime au pouvoir en Syrie et ses conséquences graves pour la réalité, la sécurité, la stabilité et l’avenir du pays, et la deuxième question est l’idéologie du parti et la nécessité de la développer pour restaurer le rôle historique du parti dans l’élévation de la nation et la réalisation de ses objectifs.
Nous sommes fermement convaincus que changer la nature du régime existant en Syrie est devenu un devoir national, et tous les Ba’athistes devraient participer avec d’autres forces populaires à la libération du pays, le sauver d’un régime corrompu et oppressif, et travailler à construire un État civil démocratique dont la référence est les urnes. Cet État garantit des droits égaux pour les citoyens indépendamment de la religion, de la secte, de l’ethnie ou du genre, maintient la justice, applique la loi, adhère au principe de l’égalité des chances, préserve les libertés publiques et individuelles et interdit le monopole du pouvoir.
Camarades,
Après ces longues années et ces expériences difficiles, il est maintenant temps de mener cette révision critique pour extraire l’idéologie et l’approche du parti, le ramenant à sa position naturelle définie depuis sa création.
La question du développement de l’idéologie et de l’approche du parti place les Ba’athistes à un carrefour historique avec deux choix. Le premier est de libérer l’esprit et la volonté, de s’élever au-dessus des intérêts et de lancer une vision globale plaçant le parti sur la voie de l’action pour atteindre ses objectifs. Le deuxième est le chemin de la stagnation, tendant à rester en dehors de l’action, mettant ainsi fin au parti et portant la responsabilité historique des situations actuelles en Syrie et en Irak et de leurs répercussions sur la stabilité et la sécurité de la nation.
Des questions importantes se posent dans l’esprit de la base du parti et des citoyens concernant l’adéquation de l’idéologie du parti, telle qu’approuvée par ses conférences, à la scène actuelle. La nature tout-encompassante de ces décisions a servi de couverture aux pratiques menées aussi bien en Syrie qu’en Irak sous le titre commun de protection de la révolution. Cela a coûté au peuple sa liberté, sa sécurité et sa stabilité, payant le prix d’une révolution dont l’essence était la monopolisation du pouvoir et le contrôle du pays.
Il doit être dit avec audace que l’adoption par les Ba’athistes d’une idéologie tout-encompassante, telle que prescrite par leurs conférences et les pratiques résultant de cette idéologie, contredit les principes fondamentaux du parti. Ce changement était une erreur historique qui a eu des conséquences majeures pour les deux pays, affectant négativement la Syrie et l’Irak et entravant le progrès du mouvement de libération nationale arabe.
La révision doit aborder l’idéologie du parti sur diverses questions clés, notamment l’unité arabe, la conception de la nation, la liberté, la démocratie, le socialisme, la modernité et la mondialisation.
Après des discussions entre les dirigeants du parti à différents niveaux en Syrie et à l’étranger, une direction provisoire pour le parti en Syrie a été formée. Cette direction esquisse une nouvelle vision de l’idéologie et de l’approche du parti. Après des discussions approfondies, compte tenu de l’expérience du parti, ce document a été préparé pour votre étude, vos commentaires et suggestions, afin d’être finalisé et présenté lors de la première conférence du parti.
Premièrement – La Question de l’Unité Arabe
L’unité arabe est un principe fondamental du Parti Ba’ath socialiste arabe, représentant les aspirations des Arabes depuis le début du XXe siècle. Elle a été un thème central dans le discours politique de nombreux mouvements, forces et personnalités politiques pendant près de 100 ans, servant de véritable garantie pour l’essor arabe, le progrès et la libération de la domination étrangère et de la pression externe.
Le Parti Ba’ath a introduit la question de l’unité arabe comme un slogan basé davantage sur une interprétation historique que sur une analyse réaliste du présent et de l’avenir. Le parti n’a pas proposé de projet pour réaliser l’unité arabe, considérant la réalité objective façonnée au fil des siècles pendant des périodes de désintégration, de conflits et d’ingérences étrangères.
a. Le parti n’a pas spécifié la forme d’unité qu’il cherchait à atteindre. S’agit-il de l’unité des États arabes dans un pays centralisé formé d’États basés sur une fondation non centralisée ? S’agit-il d’un État fédéral avec sa personnalité internationale et une autorité centrale, permettant aux États membres d’avoir des autorités dans les limites de la région de chaque État ? Ou s’agit-il d’une union d’États ?
b. Le parti a défini le citoyen arabe comme quelqu’un qui parle la langue arabe, s’identifie à la nation arabe et réside dans la patrie arabe. Cependant, cette définition néglige les autres composantes nationales dans la patrie arabe, que ce soit à l’ouest ou à l’est. Ces composantes sont des partenaires du destin, des intérêts, de l’histoire et de la patrie, et leur reconnaissance est cruciale pour l’unité de la nation.
L’examen a conduit à la conviction que l’unité arabe est un objectif élevé qui doit être travaillé dans un monde où il n’y a pas de place pour les faibles. Pour éviter de transformer le slogan de l’unité en un rêve non réalisé, notre vision est présentée pour le réaliser :
L’État d’unité devrait être un État composite, une entité fédérale où les États participants expriment librement leur volonté, avec à la fois l’État fédéral et les États participants ayant leurs rôles et institutions. La réalisation de l’intégration économique, la mise en œuvre de l’accord d’unité économique arabe signé par les pays arabes et la construction de ses institutions sont des étapes cruciales pour établir une unité économique qui renforce tout le monde et les positionne de manière significative dans l’économie mondiale. Unifier les programmes éducatifs, libérer les esprits des individus des héritages incorrects, et promouvoir les mécanismes de dialogue, de recherche, d’étude, d’analyse et d’acquisition de connaissances sont essentiels pour lier tous ces facteurs dans la communauté arabe, agissant comme des catalyseurs pour l’avancement et le progrès. Adopter la démocratie comme choix dans la voie de l’unité ou de la fédération car elle libère les énergies du peuple, lui permet de protéger ses droits et ses réalisations, rend les autorités responsables et renforce la défense de la patrie. La démocratie joue un rôle crucial dans la transition du sous-développement au progrès. L’unité du destin et des intérêts dicte que les parties impliquées dans l’unité ne doivent pas prendre d’actions mettant en danger la sécurité de l’État unitaire ou de l’une de ses parties, ni signer d’accords avec des parties externes nuisant aux intérêts des autres parties participantes. Reconnaissant que le concept de nation ne repose pas sur des bases ethniques, religieuses ou sectaires, mais plutôt sur l’unité du destin, des intérêts, de l’histoire commune et de la résidence dans l’espace géographique (patrie). Reconnaître les composantes nationales dans la patrie arabe, que ce soit à l’ouest ou à l’est, en tant que partenaires du destin, des intérêts, de l’histoire et de la patrie. Progression graduelle, qualitative et temporelle vers la réalisation de l’unité. C’est une cause significative qui ne devrait pas être abordée sous la pression de conditions urgentes ou à travers une politique de brûler les étapes.
Deuxièmement – La Question de la Liberté
La liberté est l’une des caractéristiques naturelles de la vie des individus et des communautés, et elle est une condition préalable à la croissance, au progrès. La limiter ou la confisquer est un facteur d’affaiblissement de la nation et de régression. Cela entrave également l’initiative individuelle et la créativité.
Le facteur le plus dangereux dans la régression des nations est la confiscation des libertés publiques et individuelles. Cela conduit à la paralysie de la pensée, inculque la peur et transforme l’individu en otage de diverses formes de tyrannie, y compris la tyrannie du pouvoir et la tyrannie des traditions sociales nuisibles qui contrôlent l’esprit et le comportement.
La liberté d’un individu ne devrait pas être restreinte par la liberté d’un autre, et la liberté de toute nation ne devrait pas être restreinte par la liberté d’une autre nation. Le droit des nations de déterminer leur destin par un choix libre est un droit naturel, et toute restriction de l’exercice de ce droit est une violation des droits fondamentaux des nations et des peuples, et ils ont le droit de s’y opposer.
La liberté de la pensée, de l’expression, du choix et de la pratique des rituels religieux sont des droits fondamentaux qui doivent être sauvegardés. Les restreindre ou les confisquer viole les droits fondamentaux de la société et des citoyens, nécessitant des efforts pour les protéger.
Quand un parti craint la liberté des autres, cela signifie que le parti a atteint un état d’incapacité accru par le despotisme, qui ne peut être éliminé que par le retour à l’acceptation des autres et au respect de leurs droits. Quand un parti accepte la répression d’autres opinions, cela signifie que le parti a abandonné ses principes.
Troisièmement – La Question de la Démocratie
La démocratie est le cadre qui permet au peuple d’exercer librement son rôle dans la détermination de son destin et de ses affaires à travers l’autorité législative élue. Les principales tâches de cette autorité incluent le choix de l’autorité exécutive, sa responsabilisation et sa surveillance.
L’article 14 de la constitution du parti, déclarée le 7 avril 1947, stipule :
« Le système de gouvernement dans l’État arabe est un système constitutionnel représentatif, et l’autorité exécutive est responsable devant l’autorité législative élue directement par le peuple. »
La démocratie signifie que le peuple est la source de l’autorité, et il n’y a pas d’autorité au-dessus de sa propre autorité. La liberté et la démocratie sont interconnectées, et la monopolisation du pouvoir et la tyrannie vont de pair.
La liberté du peuple dans le choix libre de ses institutions constitutionnelles, son droit de les tenir responsables et la rotation du pouvoir, indépendamment de la religion, de la secte, de la race ou du genre, sont tous des droits essentiels. L’établissement d’un État basé sur des institutions et la loi constitue les composants essentiels de la démocratie.
Dans un système démocratique, l’État maintient la loi, la justice est réalisée, les libertés sont préservées, le pays prospère et progresse dans tous les domaines. Il devient capable de maintenir sa sécurité, son territoire et sa dignité.
En revanche, dans un système d’autocratie et de despotisme, l’État et ses institutions constitutionnelles sont absents, remplacés par l’autorité du tyran. La souffrance augmente, les libertés sont saisies, la corruption se propage, la pauvreté et la régression augmentent, le peuple s’affaiblit et les remparts protecteurs de la nation s’effondrent.
La démocratie exige la réalisation des éléments suivants :
Le lancement de la liberté du travail politique, y compris le droit des citoyens de former des partis. La sauvegarde de la liberté d’opinion, de pensée, d’expression et de croyance. La pratique libre des élections à travers une loi permettant aux citoyens de choisir sans ingérence du pouvoir, de l’argent ou d’autres pressions. La soumission de l’autorité exécutive à la surveillance et à la responsabilité devant l’autorité législative élue.
Quatrièmement – La Question du Socialisme
Face au sous-développement, à la pauvreté, à l’ignorance, à l’injustice sociale et à l’exploitation, le parti a embrassé le socialisme sans formuler une théorie pour guider son approche pour le réaliser. Dans le cadre de cette compréhension du socialisme, le parti, après sa création et dans les années 1950, a abordé les problèmes des travailleurs, des paysans et des petits gagne-pain dans le cadre de sa lutte politique.
Un changement profond dans l’idéologie du parti a eu lieu lors de la sixième conférence nationale tenue en novembre 1963, où la conférence a adopté une idéologie révolutionnaire, intégrant le marxisme dans la lutte des classes et le conflit révolutionnaire entre les forces de la révolution et les forces conservatrices.
Ce qui était énoncé dans « Certaines bases théoriques » du parti a été utilisé pour resserrer l’emprise sur le pays, avec l’émission d’un certain nombre de décisions économiques impromptues qui ont compliqué la situation économique.
Le socialisme, tel qu’adopté par le parti après sa création et dans les années 1950, visait à libérer les citoyens de la peur, de la pauvreté, de l’exploitation, à défendre leurs droits au travail, à assurer leur avenir, et, dans ce concept, le socialisme ne peut pas être dissocié du développement économique, de l’augmentation de la production et des ressources.
Le chemin vers la réalisation du socialisme implique d’atteindre le développement économique, d’augmenter la production et les ressources, surtout avec l’augmentation de la population, l’élévation des niveaux de vie et les exigences de la vie.
L’État, avec ses ressources limitées, ne peut pas réaliser cela en raison de la rareté des ressources et des dépenses croissantes, surtout dans les secteurs des services et de l’administration. En raison de ces ressources limitées, l’État ne peut pas fournir les exigences du développement économique, entraînant une augmentation de la pauvreté et une baisse des niveaux de vie.
S’appuyer sur les ressources en diminution de l’État, avec une augmentation des dépenses gouvernementales, aggravera les conditions économiques et sociales. Investir dans le secteur privé devient une question nationale et sociale, pas seulement économique.
Craindre le socialisme vis-à-vis des investissements privés et restreindre le développement à l’État aura des conséquences graves tant sur le plan social que économique.
Il est utile de noter que la Chine, le plus grand pays communiste, est passée de l’économie marxiste à une économie de marché socialiste, permettant la liberté des investissements nationaux et étrangers. Elle a changé son approche de la gestion économique basée sur les règles du marché et a réalisé une croissance économique sans précédent par d’autres pays après la Seconde Guerre mondiale.
Le socialisme est un chemin pour élever le niveau de vie des gens, assurer la sécurité, garantir leur avenir, offrir des opportunités d’emploi, protéger les citoyens contre le chômage et fournir des services de santé et d’éducation. Il vise à éliminer toutes les causes d’injustice et d’exploitation. Dans cette compréhension, le développement économique, l’élévation des niveaux d’éducation et le renforcement de la compétence professionnelle et scientifique des citoyens deviennent le chemin du pays vers la réalisation du socialisme.
Il convient de souligner que la réalisation du socialisme, liée au développement économique, est liée à la liberté individuelle et à l’exercice de leurs droits fondamentaux en tant qu’êtres humains et citoyens. Par conséquent, le développement ne doit pas conduire à limiter l’exercice des droits fondamentaux des citoyens.
Se concentrer sur le développement et le rôle des investissements ne signifie pas éliminer le rôle de l’État de quelque manière que ce soit. Le rôle de l’État est crucial dans la gestion du pays, la protection de la société et la réalisation de l’équilibre économique et social. Cela peut être accompli à travers les actions suivantes :
Atteindre un équilibre économique global grâce à des politiques fiscales et monétaires. Établir un équilibre entre le profit et les salaires dans le processus de production, liant les salaires à la production d’une part et au coût de la vie d’autre part. Adopter un mécanisme d’économie de marché tout en évitant les effets négatifs sur la classe ouvrière et en mettant en œuvre des remèdes pour ces effets. Se concentrer sur la réforme des systèmes administratifs et judiciaires, le développement continu et l’amélioration de leur efficacité administrative et professionnelle. Élargir l’éducation à tous les niveaux, en mettant l’accent sur l’éducation professionnelle et technique, en fournissant des financements et des ressources pour le développement du secteur de l’éducation dans toutes ses branches. Allouer un pourcentage spécifique du budget de l’État et des bénéfices des entreprises et institutions économiques à des centres de recherche et d’études. Développer la coopération économique avec les pays arabes et d’autres pays pour élargir les échanges de biens, de services, de sciences et de connaissances, faciliter la circulation des personnes, acquérir de l’expérience, encourager l’investissement et obtenir une aide économique. Déclarer les ressources naturelles du pays comme étant la propriété de l’État et réglementer leur investissement. La participation de l’État au développement économique grâce à l’excédent de son budget, contribuant aux grands projets du pays. Réévaluer les conditions de ses institutions économiques selon les mécanismes de l’économie de marché pour arrêter les pertes et augmenter la rentabilité. Promulguer des lois strictes pour lutter contre la corruption. Protéger la société contre la déviation de l’investissement privé, l’empêchant de dévier de sa nature économique vers la cupidité et le gain illicite.
Le rôle de l’État dans l’économie nationale est central à toutes les étapes. Il a le droit de légiférer et de guider l’économie nationale à travers ses politiques monétaires, fiscales et fiscales, ainsi que ses politiques visant à atteindre la stabilité sociale.
Cinquièmement – la question de la modernité
La modernité ne signifie pas seulement l’utilisation de produits, outils et équipements scientifiques importés, malgré l’importance d’une telle utilisation. La modernité signifie la capacité de l’esprit à produire et à développer des connaissances, c’est-à-dire la capacité d’agir, non seulement de transférer.
Dans ce sens, la modernité signifie libérer l’esprit de la tyrannie de l’autorité et de l’oppression sociale, lui permettant d’être une force d’action dans la vie et une source de prise de décision pour les individus et les groupes.
Libérer l’esprit est une condition fondamentale pour la créativité, et libérer la volonté est une condition fondamentale pour utiliser la capacité.
La libération collective et individuelle de l’esprit est une condition pour l’avancement et le progrès de la société. L’attachement aux traditions et aux illusions qu’elles laissent dans l’esprit humain conduit à la faiblesse, à la léthargie, à la perte et au retard.
Aucune nation ne peut progresser sans la libération des esprits individuels et collectifs. Par conséquent, la responsabilité des forces dirigeantes dans la société est importante pour travailler à la réalisation de la modernité, encourager le dialogue, adopter une approche de recherche et d’analyse pour atteindre la vérité dans tous les domaines de la vie, indépendamment des traditions sociales et des illusions infondées.
Sixièmement – la Question de la Mondialisation
Après l’effondrement de l’Union soviétique et de son système, les États-Unis, dirigés par les États-Unis, ont assumé le leadership mondial, et la mondialisation est devenue l’un de ses outils.
La mondialisation vise à supprimer les frontières et les obstacles au mouvement des biens, de l’argent, des idées, de l’information, de la science, de la culture et des modes de vie. Cela transforme le monde en une grande arène de compétition dans tous les domaines économiques, culturels, scientifiques et politiques. Dans cette vaste arène, les faibles reculent jusqu’à tomber, tandis que les forts continuent sur leur chemin.
La mondialisation a ses institutions économiques, dont l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et les institutions d’investissement internationales, ainsi que les sociétés multinationales.
Le travail visant à établir la voie de la mondialisation s’accompagne d’appels à la démocratie, à la protection des droits de l’homme, à la lutte contre la discrimination et le terrorisme.
La mondialisation a réalisé des progrès significatifs dans l’adoption d’une économie de marché dans la majorité des pays du monde, y compris ceux qui adhéraient auparavant au marxisme. Elle a également accompli d’importants succès dans la transition de systèmes globaux à des systèmes démocratiques.
Il n’est pas facile de dire que les pays, surtout en développement, peuvent arrêter le chemin de la mondialisation car l’écart s’est creusé entre eux et les pays avancés. D’une part, leur faiblesse économique et leur endettement accumulé affaiblissent leur capacité à résister à la mondialisation.
La manière d’éviter les aspects négatifs de la mondialisation nécessite que ces pays réexaminent sérieusement leurs politiques économiques, sociales, politiques et culturelles. L’objectif est d’accélérer la fermeture de l’écart entre eux et les pays avancés, les empêchant de tomber dans une situation pire que celle qui a précédé la libération nationale.
L’écart a créé deux mondes : un monde avancé et riche et un autre aspirant à la croissance et au progrès, entraînant la migration des pays en développement et pauvres vers les pays avancés. Cette migration pose un problème social, politique et économique dans ces pays.
L’hésitation des pays en développement à mettre en œuvre des politiques qui les aident à s’élever et à progresser, et le refus des pays avancés d’aider les pays en développement à progresser, posent une menace à la sécurité et à la stabilité internationales.
Il convient de noter que le développement scientifique et culturel immense, en particulier dans le domaine de l’information, des connaissances, des idées et de la science, a joué un rôle majeur dans la suppression des frontières et des obstacles. On est passé de l’étape d’un État avec des frontières à une étape mondiale où les frontières sont tombées en raison de l’évolution des technologies de transfert d’information et de communication.
Camarades,
Après quatre décennies et demie, nous avons tous dû procéder à un examen critique pour identifier les raisons qui ont conduit à l’état du Parti Baas socialiste arabe et à ce que le régime au pouvoir a produit en termes de souffrances, de faiblesses et d’échec à libérer la terre. De plus, il y a eu une confusion dans ses politiques et l’ampleur des dangers auxquels la Syrie est confrontée en raison de ses politiques, en plus des tensions internes que le pays connaît sous toutes ses formes ethniques, sectaires, tribales, sociales et économiques. Nous avons clairement déduit deux questions fondamentales : premièrement, la nécessité de travailler pour le changement, renverser le régime et construire un État civil démocratique. Deuxièmement, la nécessité de travailler à la révision de l’idéologie et de l’approche du parti pour restaurer son rôle à la fois sur le plan interne et arabe.
Camarades,
La direction intérimaire du parti vous appelle à :
Étudier ce document, le discuter et fournir des commentaires et des suggestions. Organiser des petits groupes de membres du parti qui comprennent le danger de la mainmise continue de la famille au pouvoir sur l’État et le parti. Travailler à étendre leurs organisations et à les diffuser dans tout le pays. Se préparer à participer avec les forces populaires et politiques à la période de transition pour réaliser un changement pacifique et construire un État civil démocratique.
Nous devons tous réaliser que nos responsabilités nationales, partisanes et éthiques nous obligent à passer d’un état d’anticipation, de stagnation et de souffrance à un état de motivation pour briser ce système corrompu et oppressif. Notre peuple a besoin d’être libéré de la souffrance, de l’oppression et de la domination. Ils ont besoin de retrouver leurs capacités pour œuvrer à la libération de la patrie, assurer les droits nationaux du peuple palestinien et renforcer l’intégration et la solidarité entre les pays arabes et leurs peuples. Cela permettra à la nation arabe de retrouver son rôle et d’être en mesure de protéger sa terre, assurer sa richesse et prendre sa place sur la scène internationale.
Pour atteindre les objectifs du parti en matière d’unité, de liberté et de socialisme,
Abdel Halim Khaddam
La direction intérimaire du Parti Baas socialiste arabe
En République arabe syrienne