101. Lettre du président Carter au président syrien Assad

publisher: office of the historian

Publishing date: 1977-09-06

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Office of the Historian

 

 

RELATIONS ÉTRANGÈRES DES ÉTATS-UNIS, 1977-1980, VOLUME VIII, CONFLIT ARABO-ISRAÉLIEN, JANVIER 1977-AOÛT 1978

Lettre du président Carter au président syrien Assad

Washington, 6 septembre 1977

 

Cher Monsieur le Président,

J’ai décidé de vous écrire directement car je sens que nous approchons d’une période critique dans la recherche d’une résolution pacifique du conflit arabo-israélien. Au cours des prochaines semaines, je consacrerai beaucoup de mon temps, tout comme les membres de mon administration, à établir les bases de la reprise de la Conférence de Genève plus tard cette année. J’attends particulièrement avec impatience de rencontrer à nouveau le ministre des Affaires étrangères Khaddam à Washington plus tard ce mois-ci.

Bien que j’aurais espéré que davantage de progrès aient pu être réalisés à ce stade dans la résolution des différends entre les parties, je ne suis pas découragé. Vous pouvez être assuré que mon engagement personnel à utiliser toutes les ressources de mon bureau pour promouvoir un règlement pacifique au Moyen-Orient n’a pas faibli. Les positions que je vous ai exposées lors de notre rencontre à Genève restent la base de notre politique.

À mon avis, le moment est venu de passer de ces généralités et de ces principes généraux à une plus grande concrétisation. Cela aidera à initier un processus de négociation et créera un contexte dans lequel l’influence américaine pourra être utilisée de manière constructive. J’espère que vous pourrez nous aider à aller dans cette direction en fournissant une déclaration détaillée des dispositions d’un accord de paix tel que vous le voyez.

Pour reprendre la Conférence de Genève cette année, une solution doit être trouvée rapidement pour assurer la représentation des Palestiniens dans les négociations de paix. Le secrétaire Vance a examiné avec vous plusieurs alternatives possibles. Permettez-moi d’insister sur le fait que les États-Unis veulent que les Palestiniens participent à la recherche de la paix. Aucun règlement du conflit ne peut être atteint sans leur participation. Nous ne pouvons bien sûr pas garantir précisément comment les préoccupations palestiniennes seront prises en compte dans les négociations, mais je peux vous assurer que mon gouvernement croit que les Palestiniens devraient être représentés à Genève et devraient participer à façonner leur propre avenir conformément aux principes de la Résolution 242 de l’ONU et de l’autodétermination.

Comme vous le savez, les États-Unis seraient prêts à entamer des contacts officiels avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) si celle-ci acceptait la Résolution 242 de l’ONU, avec une réserve appropriée comme l’a indiqué le Secrétaire Vance à vous et au ministre des Affaires étrangères Khaddam. Vous avez été le premier leader arabe avec lequel j’ai discuté de cette idée, et je continue de compter sur votre leadership pour aider à persuader l’OLP de franchir cette étape importante. Tous les autres participants à la Conférence de Genève ont souscrit à la Résolution 242 de l’ONU, et il est difficile de voir comment les Palestiniens pourraient être directement représentés à Genève à moins que l’OLP n’accepte également le cadre de négociation convenu.

Je crois que le moment est venu pour toutes les parties, y compris les Palestiniens, de s’engager pleinement dans la recherche de la paix. L’alternative de l’impasse et de l’hostilité continue n’offre que peu d’espoir aux peuples du Moyen-Orient. Si les Palestiniens décident de s’associer au processus de paix, ils peuvent être sûrs que leurs points de vue seront entendus à Genève et dans les entretiens bilatéraux avec mon gouvernement. Comme je l’ai clairement exprimé dans mes déclarations publiques, je ne suis pas insensible aux aspirations légitimes des Palestiniens, et je suis profondément conscient de la préoccupation centrale de tous les leaders arabes selon laquelle les droits palestiniens doivent être respectés.

Monsieur le Président, je me souviens avec plaisir de notre rencontre à Genève. Dans l’esprit d’amitié qui lie nos deux pays, j’espère que nous continuerons à travailler étroitement ensemble dans la poursuite de notre objectif commun d’une paix juste et durable au Moyen-Orient.

Cordialement,

Jimmy Carter

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