Khaddam a déclaré dans une interview à la chaîne Al-Arabiya qu'à son avis, un scénario comme la guerre en Irak est totalement hors de question en Syrie. Il estime que les États-Unis ne recourront pas à la force militaire contre la Syrie. Il s'est toutefois dit préoccupé par la pression psychologique et politique à laquelle la Syrie est actuellement confrontée, situation sans précédent depuis l'indépendance du pays.
Selon Khaddam, la Syrie connaît actuellement un isolement arabe et international, ainsi que des menaces constantes. Cette situation est profondément préoccupante pour les citoyens syriens. Il a souligné l'importance de promouvoir l'unité nationale avec tous les partis, même ceux avec lesquels ils ont eu des conflits violents, comme les Frères musulmans. Il a évoqué l'affrontement de 1982 entre les Frères musulmans et les forces de sécurité syriennes, qui a conduit à l'interdiction des activités de l'organisation.
Khaddam a fait valoir que pour relever ces défis, il fallait prendre des décisions audacieuses, notamment amender la constitution. Il a mis en garde contre la répétition des erreurs de Saddam Hussein, qui a refusé d'engager un dialogue avec l'opposition irakienne, ce qui aurait entraîné des conséquences imprévues. Il a noté que l’opposition irakienne, que la Syrie et l’Iran considèrent comme des alliés, a fini par fournir une couverture politique à l’intervention américaine en Irak.
Khaddam a souligné la nécessité de garantir qu'aucun citoyen syrien ne se sente exclu des intérêts du pays, affirmant que les Syriens devraient prendre en charge les relations avec les Américains. Il a estimé que lorsque les citoyens syriens comprendront que leurs dirigeants œuvrent en faveur du consensus national et de l'inclusion, avec l'unité nationale comme garantie du pays, il y aura un consensus populaire sur le système et le peuple dépassera les erreurs du passé.
Il a soulevé une question importante, exprimant son inquiétude face à l'animosité croissante lorsque des dizaines de Syriens se voient interdire de retourner en Syrie et risquent l'emprisonnement s'ils reviennent. Il a souligné que le bien-être du pays devait primer sur les intérêts du régime.