Projet de résolution présenté par le ministre des Affaires étrangères syrien à la conférence des ministres des Affaires étrangères arabes.
Premièrement – Objectif immédiat de la nation arabe :
1 – La libération complète de tous les territoires arabes occupés lors de l’agression de 1967 et le refus de céder ou de renoncer à une partie quelconque de ces territoires ou de compromettre la souveraineté nationale sur eux.
2 – La libération de la ville de Jérusalem et le rejet de toute situation portant atteinte à la pleine souveraineté arabe sur la ville sainte.
3 – L’engagement à rétablir les droits nationaux inaliénables du peuple arabe palestinien, y compris son droit au retour, à l’autodétermination sur sa terre et à la construction de son État indépendant.
4 – La question de la Palestine est celle de tous les Arabes, et aucun parti arabe ne peut y renoncer, conformément aux décisions des sommets arabes complets.
5 – L’Organisation de libération de la Palestine est le seul et légitime représentant du peuple arabe palestinien.
6 – Rééquilibrer stratégiquement entre les forces de confrontation et l’ennemi israélien.
Deuxièmement – Les principes sur lesquels repose l’action arabe commune :
1 – Renforcer les capacités autonomes des États arabes sur les plans militaire, économique et politique.
2 – Renforcer la solidarité arabe autour des objectifs immédiats de la lutte arabe et considérer la responsabilité comme collective, en rejetant toute tentative de prise de décision ou de position unilatérale.
3 – Respecter scrupuleusement la Charte de défense arabe commune.
4 – Engagement collectif des Arabes à atteindre les objectifs arabes et à adapter leurs politiques économiques, militaires, internationales et culturelles à la lumière de cet engagement.
Troisièmement – Dans le domaine politique :
Partant de l’engagement envers les résolutions des sommets arabes et de la Charte de la Ligue arabe, et reconnaissant l’importance du travail sur la scène internationale pour gagner des amis, dévoiler l’ennemi et fournir un soutien international plus large à la juste lutte menée par les Arabes, la conférence décide ce qui suit :
A – Profiter des Nations Unies et de ses institutions pour dévoiler l’ennemi israélien et émettre davantage de résolutions concernant la question palestinienne et l’agression sioniste contre la nation arabe, qui isoleraient Israël politiquement et médiatiquement vis-à-vis de l’opinion publique mondiale, et tenter d’obtenir des mesures plus efficaces pour révéler les manœuvres israéliennes et refuser leur mise en œuvre des résolutions des organisations internationales, en mettant en avant cela devant l’opinion publique mondiale et en lui attribuant la responsabilité de faire obstacle aux efforts en faveur de l’établissement d’une paix juste.
B – Tirer parti de toutes les conférences et organisations internationales et régionales pour soutenir notre lutte juste.
Quatrièmement – Dans le domaine militaire :
1 – Rétablissement de l’équilibre militaire entre l’ennemi israélien et les forces de confrontation syriennes, jordaniennes et palestiniennes.
2 – Assurer les besoins de chaque front en distribuant ces engagements annuellement.
Cinquièmement – Position sur les accords de Camp David :
Le congrès a étudié en profondeur les accords de Camp David et les circonstances dans lesquelles ces accords ont été signés.
Le congrès exprime son profond regret et sa grande préoccupation quant à l’exclusivité du président de la République égyptienne dans la prise de décision concernant une question arabe commune, en violation de la Charte de la Ligue des États arabes, de l’accord de défense commune et de la résolution du Conseil de la Ligue arabe émise au début du mois d’avril 1950, ainsi que des résolutions des sommets arabes. Le congrès décide ce qui suit :
1 – Condamner les accords de Camp David et rejeter toutes les conséquences qui en découlent.
2 – Mettre fin à toutes les formes de coopération avec le gouvernement égyptien, suspendre l’aide financière et économique à celui-ci, et rompre les relations politiques et économiques.
3 – Retirer l’appartenance du gouvernement égyptien à la Ligue arabe.
4 – Transférer le siège de la Ligue arabe, ses bureaux et les organisations arabes du Caire à Tunis.
5 – Appliquer les lois de boycott à toutes les institutions et personnes égyptiennes qui traitent avec l’ennemi israélien.
Septièmement – Suivi de la mise en œuvre :
1 – Formation d’un comité des ministres des Affaires étrangères des pays arabes chargé de suivre la mise en œuvre de ces résolutions.
2 – Le Conseil économique arabe se réunit pour prendre des mesures visant à mettre en œuvre les résolutions de boycott économique dans les deux semaines.